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Production biologique 2020
Oléoprotéagineux biologiques : une collecte 2020 très décevante

La collecte 2020 de protéagineux bio est qualifiée de catastrophique de l’avis des professionnels, en baisse de 50 % en moyenne par rapport aux estimations*. En oléagineux, celle de colza s’avère aussi en recul malgré la hausse des surfaces.

En productions destinées à la nutrition animale, les pertes peuvent aller jusqu’à 80 % dans certaines parcelles du sud ouest comme du grand ouest
© GuentherDillingen (Pixabay)

Les années se suivent et ne se ressemblent pas, surtout en protéagineux, s’étonnent toujours les agriculteurs bio. En pois et féveroles, deux légumineuses très cultivées en bio en raison de leur intérêt agronomique dans les rotations, alors que 2019 avait été une excellente année tant en rendement qu’en qualité, l’année 2020 est dramatique pour la majorité des régions. 

Les raisons sont multifactorielles. Les difficultés se sont cumulées entre excès d’eau et mauvaise implantation à l’automne, et sécheresse au printemps et début d’été. Les cultures étaient sales, les gousses non remplies, se désolent-ils.

Consommation animale : jusqu’à 80 % de perte

Comme en céréales à paille, les résultats s’avèrent très hétérogènes, variant selon les conditions pédoclimatiques et les dates de semis. Dans le Sud-Ouest, les pertes peuvent aller jusqu’à 80 % dans certaines parcelles. Idem dans le grand Ouest. Pour Terrena, par exemple, les rendements de pois et de féveroles se sont effondrés, allant jusqu’à moins 70 % par rapport à l’an dernier.

Dans l’Est et le Nord, les résultats sont mitigés, avec des rendements avoisinant au mieux les 15-20 quintaux. En Bretagne, certains producteurs reconnaissent ne pas s’en sortir si mal, notamment en association avec des céréales, améliorant ainsi la couverture du sol et la gestion azotée : blé-féveroles, triticale-pois ont pu atteindre 20 quintaux pour chaque espèce du mélange. 

Pour rappel, la campagne 2019-2020 a enregistré une collecte record de près de 26 000 t en féverole (+73 %) et de 27 500 t en pois (+112 %), avec un risque de surproduction annoncé. Visiblement, on en sera loin !

Consommation humaine :
en retrait également

En alimentation humaine, les légumineuses – dont les surfaces sont en forte croissance – ont aussi beaucoup souffert. Pour Nicolat Méliet, producteur gersois spécialisé dans les grains sans gluten et gérant de Biogascogne, la situation est dramatique : « La collecte est inférieure de 40 % par rapport à l’an dernier, à cause de la sécheresse et de la chaleur. Pourtant les lentilles et les pois chiches étaient bien partis, les lins étaient magnifiques… ». 

Dans le Sud-Ouest, sur certaines parcelles de lentilles, la pression des attaques de bruches a endommagé des pertes. Celles-ci sont évaluées à 30 %.
En revanche, dans les Hauts-de-France, la récolte en lentilles et lentillons n’est pas si mauvaise.

Du côté des colzas – dont la demande en origine française s’accentue en bio –, les récoltes 2020 varient sur les régions : celles sans colza cultivé en conventionnel dans leur alentour s’en sortent le mieux, les cultures bio souffrant moins de la pression d’altistes et méligèthes. Pour autant, les conditions climatiques de cette année n’ont pas été non plus favorables à cette culture. Les producteurs et collecteurs attendent beaucoup des tournesols et des sojas qui, eux aussi, risquent de donner des récoltes très aléatoires.

* Aucun chiffre officiel de la profession n’est encore sorti.

 

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