« Nos choix d’investissements de notre élevage de porcs sont raisonnés sur l’efficacité »
Avec une grande salle neuve de 72 truies en maternité liberté, Mathis et Estelle Talec poursuivent leur objectif d’amélioration continue des performances technico-économiques du site d’élevage en restructuration depuis 2019.
Avec une grande salle neuve de 72 truies en maternité liberté, Mathis et Estelle Talec poursuivent leur objectif d’amélioration continue des performances technico-économiques du site d’élevage en restructuration depuis 2019.





À l’élevage Le Lann, s’est achevée la construction d’une maternité conduite en liberté. Une étape qui signe l’aboutissement de plusieurs années de restructuration et de rénovation du site naisseur-engraisseur de 270 truies situé à Cléden-Poher dans le Finistère.
Voir la maternité en vidéo : Une maternité pour truies en liberté apportant du confort de travail
Depuis son installation sur l’exploitation familiale en 2019, Mathis Talec a donné priorité aux investissements visant à réduire son coût de production, d’abord par l’amélioration des performances techniques et de l’autonomie alimentaire : construction d’engraissements, rénovation de salles de post-sevrage, augmentation de la capacité de stockage des céréales (FAF intégrale sauf l’aliment 1er âge) …

Des investissements qui se sont traduits par une amélioration nette de la marge sur coût alimentaire, avec un indice global de 2,38 et un âge à 115 kg passé de 163 à 158 jours en cinq ans. Le site naisseur-engraisseur a été en constante évolution avec également la construction d’un bâtiment gestante sur paille, d’une fosse à lisier, l’arrêt de l’atelier de vaches allaitantes, mais aussi l’installation de pompes à chaleur et de trackers pour réduire les charges d’électricité…
Accompagner la hausse des sevrés par portée
Arrivant dans la continuité de ces investissements, le projet de maternité neuve a été précipité par l’opportunité en 2023 d’une reprise d’un élevage voisin. « Ce dernier me permettra d’atteindre une taille d’atelier de 300 truies avec un objectif de production de 10 000 porcs charcutiers par an », a expliqué Mathis Talec, à l’occasion d’une porte ouverte organisée avec son groupement Porélia. « Remplacer l’ancienne maternité de 30 ans devenait nécessaire pour accompagner l’évolution de la génétique et conforter l’amélioration des performances en maternité. » L’élevage sèvre 14 porcelets par portée, soit 35 sevrés par truie productive et par an.
Une grande salle pour un travail en équipe
Les choix d’équipement de la maternité ont été raisonnés autour de la performance technico-économique et du confort de travail de l’équipe, composée de Mathis, d’Estelle, son épouse et de Quentin et Antoine, également salariés. « Nous avons opté pour une grande salle de 72 places, gérée en tout plein tout vide (conduite en 4 bandes, sevrage à 21 jours). L’intérêt est d’optimiser le temps de travail, notamment pour le lavage. Cela répond aussi à notre souhait de travailler le plus souvent en équipe (soin des porcelets, lavage…). Nous sommes tous polyvalents sur l’atelier porc, mais aussi sur les cultures. Cela permet de varier les tâches, ce qu’apprécient les salariés. »

La salle de 757 m2 (soit 10,5 m2 par place) comprend six rangées de cases, séparées par un large couloir central au-dessus de la gaine d’extraction d’air. Les cases Matek d’I-Tek de 7,7 m2 disposent d’un couloir d’accès à l’arrière, mais aussi à l’avant pour l’ergonomie du travail. « Je voulais un système simple, efficace et robuste : caillebotis fonte sous la truie, pieds et châssis en Inox, des plaques chauffantes pour le confort des porcelets, mais pas de niches (gain de temps durant le lavage), cloisons basses pour une bonne visibilité… » Le nombre de fenêtres a été maximisé pour travailler dans un environnement lumineux.
L’aliment fabriqué à la ferme est distribué par des alimentateurs connectés Weda Optimum, permettant d’adapter précisément la dose d’aliment, mais aussi d’eau à chaque truie. La nouveauté est son dispositif de distribution d’eau en additionnel.
À noter également les nombreux aménagements visant à faciliter le travail au quotidien comme une basse fenêtre donnant un accès direct au bac à équarrissage, le relevage par treuil des lampes à porcelets, la présence de lave-mains en milieu de salle, de branchements directs pour le lavage à haute pression, buses de prétrempage… L’élevage s’est aussi équipé d’un bras d’Hercule pour le ramassage des truies mortes, d’un robot souffleur Contact-o-Max (pour la détection des chaleurs en verraterie). La conception du bâtiment est également adaptée à une possible utilisation d'un robot de lavage.
Biosécurité et aménagement paysagé
Le bâtiment maternité comprend aussi une salle de douche pour les truies qui proviennent d’un bâtiment gestante sur paille et un grand sas avec des locaux techniques (douches, buanderie, bureau, local pompe à chaleur Calopor). Il sert de sas d’entrée à l’ensemble du site de naissage, avec des couloirs d’accès vers la verraterie et le bâtiment des truies gestantes. « Le bloc naissage est ainsi regroupé et séparé des bâtiments de post-sevrage et d’engraissement par le chemin d’accès à l’exploitation, ce qui est un plus d’un point de vue sanitaire », souligne Stéphane Colin, technicien bâtiment Porélia. En plus de l’amélioration de la biosécurité, Mathis a également veillé à l’intégration paysagère du site. « C’est important d’avoir une belle ferme aux accès propres et aménagés », confirme l’éleveur de 28 ans attentif à la transmissibilité de son exploitation.
Stéphane Colin, technicien bâtiment Porélia
« Une gestion fine des débits de ventilation »

« La ventilation de la maternité a été adaptée à cette configuration en grande salle. Après le passage par un cooling, l’air entre dans la salle par des trappes doubles au plafond permettant une vitesse d’air constante. La régulation est reliée à deux sondes pour assurer une température homogène (impact des fenêtres). La tringlerie est installée dans les combles pour limiter l’encrassement. L’extraction se fait par trois turbines Vortex, dont une avec hélice mesurant le débit réel. Cela permet d’avoir une ventilation stable sans à-coups et une bonne maîtrise des débits réels de ventilation, du minimum au maximum. »
Côté Eco
9 800 euros la place (hors sas et terrassement, montage des équipements par les éleveurs) dont