Aller au contenu principal

Incendie dans les Pyrénées-Orientales : la déprise agricole en cause

A Cerbère, ravagé ce week-end par le feu, seules les vignes entretenues ont résisté, jouant leur rôle de pare-feu. En revanche, les hectares d’anciennes vignes abandonnées ont flambé, comme le déplore le président du syndicat des vignobles de la Côte Vermeille.

Vignes épargnées par le feu entourées de vignes abandonnées et friches brûlées à Collioure dans les Pyrénées Orientales.
Autour de Cerbère, ans les Pyrénées orientales, 1000 hectares sont partis en fumé le 16 avril 2023, seules les parcelles de vigne entretenues ayant été épargnées.
© Syndicat des vignobles de la Côte Vermeille

Les photos de la commune de Cerbère, village de la côte Vermeille dans les Pyrénées-Orientales, sont très parlantes. Le 16 avril, le feu a ravagé près d’un millier d’hectares en quelques heures et quasi « aucune vigne n’a brûlé à l’exception de quelques ceps échaudés », tient à souligner Romuald Peronne, viticulteur et président du syndicat des vignobles de la Côte Vermeille, qui réunit trois caves coopératives et une cinquantaine de vignerons indépendants des appellations collioure et banyuls. « En revanche, les trois quart des surfaces qui ont brûlé étaient d’anciennes vignes abandonnées », pointe-t-il. Le reste étant la forêt domaniale de Cerbère. Les pertes pour l’appellation ne devraient pas dépasser 1% de la récolte.

Les vignes entretenues ont joué leur rôle de coupe-feu

Certes la sécheresse hivernale a contribué à la propagation rapide de l’incendie mais selon le responsable professionnel « la déprise agricole est le facteur numéro un de l’incident ». « Les vignes entretenues ont joué leur rôle de coupe-feu », souligne-t-il.

Après-guerre, « les vignes couvraient 5000 hectares sur les quatre communes de Collioure, Port-Vendres, Banyuls-sur-Mer et Cerbère, aujourd’hui on ne compte plus que 1500 hectares, on perd 20 à 30 hectares par an », explique Romuald Peronne. « Le village de Cerbère est le plus déserté pour plusieurs raisons », poursuit-il, citant des sols plus pauvres, des pentes plus rudes et des coteaux non mécanisables.

Je ne connais que la vigne capable d’éviter les incendies

En septembre 2015, un incendie avait coûté la vie à une femme pompier volontaire dans la même zone. « Aujourd’hui, heureusement il n’a pas eu de décès, mais l’incendie a été encore pire, la déprise ayant poursuivi son chemin depuis 8 ans ». Ce qui met en colère le président des vignerons. « La garrigue est une bombe à retardement, je ne connais que la vigne capable d’éviter les incendies », déclare-t-il.

Si rien n’est fait, il en est persuadé, des incendies à répétition sont à prévoir sur Cerbère. « La solution ne passe pas par la replantation de 1000 hectares de vignes, cela risque de déréguler le marché », analyse Romuald Peronne.
 

Un plan de relance face à la déprise

Le vignoble, aux faibles rendements, est en difficulté, selon une grande étude commanditée par le jeune président ; seule la moitié serait rentable. Face à ce constat, un plan de relance à 30 ans a été présenté fin mars, dont l’un des objectifs serait de reconquérir les parcelles à plus de 300 mètres d’altitude sur des coteaux plus frais pour faire davantage de vin sec Collioure.

Romuald Peronne veut croire à la restructuration du vignoble vers des projets d’avenir mais se désespère du manque de considération de la vigne sur le territoire.

Les plus lus

<em class="placeholder">Anthony Pantaleon, vigneron au Domaine Pantaleon Christian et fils, sur 21 ha, à Saint-Nicolas de Bourgueil, en Indre-et-Loire</em>
En Indre-et-Loire : « Je prends des photos et vidéos au drone pour promouvoir mon domaine viticole sur les réseaux sociaux »

Anthony Pantaleon, vigneron au Domaine Pantaleon Christian et fils, à Saint-Nicolas de Bourgueil, en Indre-et-Loire, a investi…

<em class="placeholder">Viticulteur remplissant sa cuve de pulvérisateur avec du cuivre</em>
Cuivre : quelles sont les solutions retirées et restantes en viticulture ?

Cet été, dix-sept produits cupriques utilisables en viticulture ont perdu leur AMM après réexamen par l’Anses. Le point sur…

[Vidéo] Rentabilité : « Mon meilleur investissement sur mon exploitation viticole est un quad »

Marie Courselle, cogérante du Château Thieuley, en Gironde, s'est équipée d'un quad il y a une dizaine d'années. Elle estime…

[Vidéo] En Côte-d'Or : « Le système de protection des vignes de Bienesis est un outil d’avenir »

Une toile qui se déplie pour protéger les vignes des aléas, c’est le dispositif imaginé par l’entreprise Bienesis et que teste…

<em class="placeholder">Innovations viti vinicoles</em>
Sitevi 2025 - 28 nominés au palmarès de l’innovation
Le jury du palmarès de l’innovation du Sitevi 2025 a dévoilé la liste des nominés.
[Vidéo] Rentabilité : « Mon meilleur investissement sur mon exploitation viticole est d'avoir appris à souder l'inox »

Jacques Lurton, viticulteur dans l'entre-deux-mers en Gironde, s'est formé à la soudure sur inox. Il estime que c'est le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole