Aller au contenu principal

Gérer l'enherbement sous le rang et le rendement

Pascal Pelissou expérimente l’enherbement sous le rang depuis 2014, dans le cadre d’un groupe Écophyto-Dephy dont il fait partie. S’il en a acquis une certaine maîtrise, il le juge conditionné à des objectifs économiques bien précis.

Lorsqu’il a débuté l’enherbement total de 4 hectares de vignes, Pascal Pelissou a recherché « des beaux sols où la vigne était tout de même un peu vigoureuse », mais où il visait un rendement maximum de 35 à 45 hl/ha. « Dans ce cadre, ça me paraissait justifié de mettre en place une concurrence importante. » Les vignes produisent du fer servadou et de la syrah destinés aux cuvées de rouges haut de gamme de la cave Vinovalie dont il est adhérent.

Il a opté pour un enherbement naturel. Il a ainsi évité de retravailler sous le rang pour semer. Il n’apporte pas de compost et n’utilise aucun herbicide depuis cinq ans. Mais cette année, il a tout de même fait un traitement antigraminée.

Pour gérer l’enherbement, Pascal Pelissou est un partisan des brosses de désherbage métalliques (NaturaGriff). « La brosse a l’avantage d’agir principalement sur le sol et de ne pas laisser de touffe d’herbe au pied du cep tout en le respectant. Elle blesse l’herbe qui a donc plus de mal à repousser pendant un certain temps, alors que plus on tond, plus ça repousse. » Un passage avec un rouleau Faca pour le couvert de l’interrang complète les brosses .

Trois interventions sont nécessaires : en avril, fin mai-début juin et mi-juillet. Pascal Pelissou intervient lorsque l’herbe atteint 60 cm environ. Le fil porteur lui sert de repère. « L’herbe plus haute est bien droite et se couche plus facilement en cassant. » La vitesse d’avancement est de 3 km/h.

Avec une baisse de vigueur et de rendement évaluée à 25 %, il atteint les objectifs de rendements fixés sur ces parcelles. L’équilibre global de la vigne est resté bon. Pour la syrah, la baisse de la vigueur « entraîne moins de risque de botrytis. C’est très net », a-t-il constaté. Autre avantage, « les travaux en vert sont plus simples quand il y a moins de vigueur : un bon épamprage pour limiter les pousses au printemps et un effeuillage début juillet ».

La gestion de l’azote nécessite une surveillance particulière. Pascal Pelissou fait « un ou deux passages d’engrais foliaire en cas de stress » mais ça ne lui arrive pas chaque année. Si le vigneron admet « qu’on est au ras des paquerettes pour l’azote », il juge que le sol « moyennement limitant » de boulbènes réduit le problème. Mais il souhaite tout de même rééquilibrer la flore en limitant les graminées aux profits des légumineuses pour améliorer l’apport azoté, et donc la future teneur en azote des moûts.

Cet itinéraire est-il extensible ? « C’est quelque chose que j’ai mis en place et que je maîtrise. Je le développerai dans le cadre de l’arrêt des herbicides », estime Pascal Pelissou. Pour lui, le frein n’est pas le coût mais l’objectif de rendement à atteindre. Le manque de vigueur et la carence azotée des moûts sont notamment problématiques pour les blancs. Pratiquant par ailleurs sur 1 ha, l’enherbement sous le rang avec travail du sol un rang sur deux et alternance de couverts végétaux, il réfléchit à des adaptations de l’itinéraire pour « réduire les coûts et les heures de tracteurs en combinant des outils ». Quant à la composition de l’enherbement, s’il constate l’intérêt d’assurer une bonne présence de légumineuses, il ne croit pas à l’idée qu’on puisse semer pour « avoir une herbe idéale pour avoir zéro travail. Il faut de l’entretien machine pour calmer le jeu, c’est inévitable ».

repères

Nom du domaine EARL Lendrevie à Brens dans le Tarn

Surface et appellation 53 ha en AOP Gaillac, IGP côtes du Tarn et IGP comté tolosan.

Nombre de salariés 2 permanents

Type de sols et topographie variété de sols, entre alluvions en fond de vallée, terrasses avec boulbènes moyennement profondes à graveleuses.

Distance interrang 2 m

Coût et temps de l’itinéraire « sur une échelle de 1 à 10, 10 pour le travail du sol, 4 pour le chimique, 5-6 pour l’enherbement total ».

Les plus lus

Le Skiterre se compose de deux grands skis qui assurent le contrôle de la profondeur et de la position de la lame.
« Le Skiterre, un outil intercep simple et productif »
Vignerons en Anjou, Nicolas et Christophe Moron se sont équipés d’un outil de travail du sol intercep Skiterre.
Vigneron plantant une nouvelle parcelle avec des pieds de Pinot noir dans la vallee de la Marne en AOC Champagne.Droit de plantation.
Quand FranceAgriMer exaspère les viticulteurs

FranceAgriMer joue un rôle essentiel dans l’attribution des aides. Face aux dossiers chronophages, aux contrôles…

Le Biogel d’AquaGreen Protect est pulvérisé sur la vigne sous forme de mousse. En séchant, cette dernière protégerait la vigne du gel.
Lutte contre le gel de la vigne : deux nouveaux produits un peu givrés

Deux firmes viennent de lancer des produits visant à lutter contre le gel de la vigne via la création d’une gangue protectrice…

Pellenc - Un robot à chenilles dans les vignes

Pellenc dévoile un robot à chenilles pour les vignes, le RX-20.

Le Dyna-Drive est un outil de travail du sol auto-animé réalisant un mulchage en superficie.
« Le Bomford Dyna-Drive est un outil interrang entre le rolofaca et le rotavator »

Jérôme O’Kelly utilise depuis quatre ans un outil de travail du sol auto-animé.

Travaux en vert : comment favoriser la ramification lors de l'épamprage manuel de la vigne ?

L’épamprage est indispensable au bon développement de la vigne et de ses grappes pendant l’été. Focus sur la méthode des…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole