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Limiter le stress pour préserver l’immunité des ovins

Les stress aigus ou chroniques vécus par les animaux dégradent leur immunité. Certaines pratiques et aménagements permettent de les limiter.

<em class="placeholder">Coralie Chaumeny, Innoval</em>
« La perception d’un danger déclenche le mode survie chez l’animal », précise Coralie Chaumeny, conseillère Innoval.
© V. Bargain

« La réaction à un stress aigu ou chronique varie d’un individu à l’autre, selon la conduite de l’élevage, la race, le sexe…, a souligné Coralie Chaumeny, d’Innoval, lors de la journée régionale ovine de Bretagne. Mais une conséquence majeure de l’exposition répétée au stress est la baisse de l’immunité. »

Les hommes et les chiens étant vus par les ovins comme une menace, les manipulations sont souvent source de stress et entraînent une réponse de fuite. « Le niveau d’activité idéal pour une manipulation efficace est un niveau moyen, précise Coralie Chaumeny. L’utilisation du chien dans les systèmes de contention peut par contre être contre-productive, car il constitue un stimulus trop fort. Les animaux vont se focaliser sur le chien plutôt que de regarder là où ils doivent aller. »

Le lien homme-animal est essentiel. Des contacts précoces, pas seulement pour des manipulations négatives, et une attitude positive permettent de réduire la peur qu’il induit chez les ovins. « Je déconseille en revanche de choisir les futurs reproducteurs parmi les agneaux élevés au biberon, car ils ont perdu le lien avec leurs congénères. » Les ovins se souvenant des expériences négatives, une astuce pour que la manipulation soit enregistrée comme une expérience positive est qu’elle soit associée à une récompense alimentaire.

Mieux s’organiser et anticiper

<em class="placeholder">Brebis au pâturage</em>
La distance de fuite varie selon la race, les expériences passées de l’animal et la façon dont on l’approche. © B. Morel
Tout doit être fait pour limiter les facteurs de stress liés à la conduite (manque d’eau, d’aliment, manipulations), à l’environnement (variations de température, d’humidité, de pression atmosphérique, vent), à des pathologies (maladies, plaie, traumatisme) ou sociaux (isolement, sevrage, densité, allotement). « Il faut éviter de laisser un animal seul, insiste la conseillère. En introduction, mettre si possible l’animal introduit avec une brebis saine. »

Contre les stress thermiques, qui pourraient être plus fréquents à l’avenir, des aménagements sont possibles : fournir des abris ombragés au pré, naturels ou artificiels, favoriser les mouvements d’air dans le bâtiment (ventilateurs), tondre avant les périodes à risque, proposer plusieurs points d’eau propre, augmenter l’apport de concentré car les animaux dépensent plus d’énergie pour se réguler…

Une bonne organisation est également importante : planifier des interventions régulières plutôt que de tout faire en une fois, ce qui peut entraîner trop de stress (éviter de faire le sevrage et de vermifuger le même jour…), prévoir des transitions alimentaires sur quinze jours, s’équiper pour une bonne contention, habituer les animaux aux matériels par des passages sans intervention, tasser un minimum pour apaiser les ovins lors de la manipulation… Des équipements innovants réduisant les manipulations peuvent aussi limiter le stress : pesée automatique, surveillance du pâturage par drone, caméras en bergerie, cage de tri et de contention automatisés. « Attention toutefois à ne pas trop réduire la sociabilisation avec l’homme », signale Coralie Chaumeny.

Que faire après une attaque ?

Après une attaque de chien ou de loup, il faut rentrer les ovins en bergerie ou sur une parcelle sécurisée. « Il faut le faire sans utiliser de chien, précise Coralie Chaumeny. Il est aussi possible d’amener avec le lot attaqué un lot qui n’a pas subi l’attaque, pour baisser la pression. » Donner aux animaux de l’eau à température ambiante, un fourrage grossier, mais pas de concentré, du sel en libre-service et si possible du magnésium.

Rédaction Réussir

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