Aller au contenu principal

Les substituts aux produits laitiers gagnent du terrain

Plusieurs start-up ont réussi à créer des protéines laitières in vitro et préparent des lancements commerciaux.

Fabriquer des caséines et autres protéines laitières sans vaches ni éleveurs, en laboratoire : c'est le travail de recherche et développement que mènent plusieurs sociétés dans le monde. Le procédé le plus courant est d'introduire des gènes animaux dans des microorganismes (levure ou champignon) génétiquement modifiés, afin que ces derniers produisent des protéines imitant très bien celles du lait, à partir de sucres végétaux. Ce procédé est une fermentation similaire à celle utilisée pour fabriquer la bière.

Ces sociétés entendent répondre aux enjeux environnementaux, de bien-être animal et de santé, avec un ingrédient sans lactose. Elles visent principalement la substitution de caséine, nécessaire à la fabrication du fromage. Car la protéine de synthèse a un avantage par rapport aux protéines végétales : sa très bonne imitation des vraies protéines laitières.

« La fermentation de précision, si elle est encore peu médiatisée, poursuit un développement rapide », estime Céline Laisney, directrice du cabinet de veille et de prospective AlimAvenir.

Perfect Day est déjà sur le marché

Perfect Day (États-Unis) est la première société ayant réussi à créer une protéine de lactosérum de synthèse. Cette entreprise commercialise ses produits aux États-Unis depuis 2019, pour des glaces, des poudres de lactosérum, du chocolat au lait... en partenariat avec des entreprises de l'agroalimentaire. « Hormis Perfect Day qui commercialise déjà, les autres entreprises sont encore à l'état de recherche et développement. L'enjeu sera de réussir à passer à la production à grande échelle et à réduire les coûts », résume Nathalie Rolland, directrice de l'association Agriculture cellulaire France.

Des projets de commercialisation pour 2023 et 2024

Fooditive (Pays-Bas) souhaite pouvoir commercialiser sa caséine végane à partir de 2023 aux Pays-Bas. Il lui faudra l'autorisation de mise en marché de l'Autorité européenne de sécurité des aliments. Remilk (Israël) a annoncé son projet de monter « la plus grande usine du monde pour du lait sans vache » au Danemark. En France, Standing ovation, une société fabriquant des substituts laitiers de synthèse, a été lauréate du concours d'innovation i-Lab 2022. « Le procédé de production de nos protéines est au stade du pilote industriel, avec une production de l'ordre du kilogramme. La société prévoit de placer ses premiers produits sur le marché en 2024, et poursuit ses efforts de recherche et développement pour améliorer ses performances et diversifier son offre », indique le communiqué de l'entreprise.

Une alternative aux côtés de l'élevage à l'herbe

Ces produits promettent un bilan environnemental meilleur que l'activité d'élevage et de transformation industriels. « Pour les produits laitiers issus de bovin, c'est le cas, même si cela reste à déterminer précisément », indique Nathalie Rolland. Elle rappelle que l'objectif des protéines animales cellulaires est de se substituer à l'élevage et à l'agroalimentaire « industriels ». « À l'avenir, pour les protéines animales, les consommateurs auront le choix entre : des produits animaux issus d'un élevage autonome pour l'alimentation et intégré à son environnement, des végétaux, de l'agriculture cellulaire, des insectes, conclut-elle. Face au problème du renouvellement des générations en élevage et à la déprise laitière dans un nombre de plus en plus important de régions, les alternatives sont une partie de la solution. »

Bel et Danone à l'offensive sur le végétal

Du côté des substituts végétaux, Bel et Danone ont fait deux annonces marquantes. Le groupe Bel s'est associé à Superbrewed Food pour réaliser ses fromages mi-lait mi-végétal. Superbrewed a créé un ingrédient protéique à partir de microorganismes (naturellement présents dans la nature) qu'elle projette de commercialiser en 2023. Puis, Bel pourra intégrer ce nouvel ingrédient dans sa gamme de fromages.

Danone lance sa première formule infantile mixte, à base de protéines laitières et végétales, dans un premier temps aux Pays-Bas. 

Les plus lus

<em class="placeholder">équipe earl Lemoine</em>
« Nous maîtrisons nos outils pour produire 2,8 millions de litres de lait et sécuriser nos revenus », dans la Meuse 

À l’EARL Lemoine, dans la Meuse, les associés veulent avoir la main au maximum sur les composantes de leur revenu :…

<em class="placeholder">silo betterave maïs</em>
« J’ensile les betteraves en fin de saison pour ne pas les perdre », dans la Meuse

Au Gaec de l’Ouest, dans la Meuse, Alexandre Couchot cultive 12 hectares de betteraves fourragères. Il a testé plusieurs…

<em class="placeholder">éleveur laitier et conseiller devant le robot de traite</em>
« Je suis passé de 1,9 à 2,5 traites par vache et par jour avec mon robot de traite », dans les Vosges
Chez Stéphane Simonin, dans les Vosges, la traite robotisée a connu un démarrage chaotique en 2023. Il s'est fait accompagner…
« Engraisser nos vaches de réforme devrait générer 4 500 € de produit supplémentaire par an »

Avec l’embellie du prix de la viande, il est plus intéressant de finir les vaches aujourd’hui qu’hier. Certains éleveurs…

<em class="placeholder">vaches laitières dans leurs logettes paillées</em>
Prévention des boiteries : 4 points clés pour bien loger vos vaches

Même si les boiteries sont en général multifactorielles, le bâtiment est déterminant dans leur apparition ou leur aggravation…

<em class="placeholder">Dès qu’une vache boite, il faut lever le pied pour détecter les lésions et si besoin parer et/ou traiter. </em>
« Un parage annuel des vaches laitières est insuffisant »

Pour Pieter Geboers, vétérinaire dans la Meuse, un parage préventif régulier et la précocité de la prise en charge sont…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière