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Les prairies à bon potentiel plus productives

Pâturée avec un temps de séjour très court, l’herbe est davantage produite, en particulier sur les bonnes prairies.

Le pâturage cellulaire se traduit par une augmentation du rendement annuel des prairies par rapport à un pâturage tournant « classique ». Cette amélioration est plus marquée sur les prairies de moins de cinq ans. Elle se situe à 1 600 kg de matière sèche en moyenne soit 27 % (graphique 1). De plus, des conditions climatiques favorisant la pousse de l’herbe majorent cet écart. Ainsi, en 2017, avec 194 mm de pluie au cours de l’été sur le site du Mourier (Haute-Vienne), les parcelles pâturées en cellulaire ont produit 2 100 kg de matière sèche soit 35 % de plus que leurs homologues valorisés en pâturage tournant. Au cours des étés particulièrement secs de 2018 et 2019 (97 mm en trois mois), cet écart est considérablement réduit. Toutefois, au cours de ces périodes de sécheresse, la rentrée en bergerie des brebis conduites en cellulaire a été plus tardive de 15 jours au lot qui pâturait en mode tournant. Au final, ce sont des économies de fourrages conservés, de l’ordre de 17 € par brebis. Par contre, la production des prairies de plus de cinq ans n’est améliorée que de 250 kg de matière sèche par hectare et par an, soit 5 % (graphique 2). Dans cette étude, la production des prairies a été estimée à partir du temps de séjour des brebis en affectant des quantités consommées selon leur stade physiologique. Les quantités de foin et d’enrubannage récoltées ont été pesées par parcelle. Le rendement annuel de chaque parcelle est le cumul des quantités pâturées et récoltées.

La même tendance dans les Deux-Sèvres

Dans le cadre du projet Life Herby, la Caveb en partenariat avec l’Inrae de Lusignan a constitué en 2015 et 2016 un réseau de 35 parcelles en exploitations ovines et bovines. Ces dernières représentent la diversité rencontrée sur le terrain : des prairies permanentes et temporaires, réparties dans les zones de Bocage et Gâtine des Deux-Sèvres. Le temps de séjour était d’un à trois jours par parcelle pour chaque cycle de pâturage. Entre 2015 et 2019, des prélèvements de fourrage ont été réalisés pour calculer le rendement à chaque entrée des animaux sur la parcelle. Le cumul annuel a été comparé aux rendements du modèle de l’Agreste (Service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation) qui concernent des prairies avec des modes de rotation classiques, c’est-à-dire plus lents. Mais cette comparaison comporte plusieurs biais. D’une part, le niveau d’intrants des parcelles mesurées dans le cadre du projet Life Herby est nettement plus faible que celui du modèle. D’autre part, ce dernier ne tient pas compte du vieillissement des prairies. Enfin, le modèle calcule la production totale de la prairie alors que seule la biomasse pâturée a été mesurée dans le projet Herby. Au final, les rendements comparés sont du même ordre de grandeur. Compte tenu de la différence des deux modes de calcul, on peut estimer que le mode de pâturage tournant dynamique a permis un rendement supérieur des prairies.

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