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Le stockage virtuel de l’électricité photovoltaïque, en attendant la solution physique

Dans un proche avenir, le stockage de l’électricité produite en journée sera une solution rentable pour utiliser le surplus de production à d’autres moments.

Le stockage virtuel tend à devenir un argument commercial pour élargir le marché des trackers aux exploitations ayant de fortes variations des besoins, notamment en volailles de chair. © P. Le Douarin
Le stockage virtuel tend à devenir un argument commercial pour élargir le marché des trackers aux exploitations ayant de fortes variations des besoins, notamment en volailles de chair.
© P. Le Douarin

La préoccupation de tout investisseur dans une installation photovoltaïque en autoconsommation totale est de valoriser l’intégralité de sa production. Or, il est assez souvent difficile de faire coïncider totalement une production conditionnée par le niveau d’ensoleillement et des besoins qui vont fortement fluctuer avec la présence d’animaux, avec les saisons, ainsi qu’entre le jour et la nuit. Cet inconvénient peut-il être levé par une solution de stockage qui permettrait de reporter les surplus de production ? « Techniquement, le stockage électrochimique évolue très vite, constate Mickaël Feuildet, ingénieur et spécialiste des énergies renouvelables. Mais aujourd’hui, il fonctionne encore à titre expérimental. En 2 ans, l’investissement a été divisé par deux et on est autour de 300 euros pour un kWh stocké, mais cela ne passe pas encore économiquement. Ce sera compétitif à moins de 100 euros. » L’ingénieur compte sur le développement du marché des voitures électriques et du recyclage de leurs batteries dont la durée de vie moyenne est de trois ans. Une fois « usagées », ces batteries peuvent être reconditionnées pour une application statique. Le modèle économique devrait être viable lorsqu’il y aura assez de batteries à recycler. D’ici 2 ou 3 ans, le coût de stockage pourrait alors baisser de 30 à 40 %, ce qui rendra cette solution intéressante.

100 % d’autoconsommation avec le stockage virtuel

En attendant, à Lyon la start-up Urban Solar Energy est la première à avoir lancé en 2019 le stockage virtuel pour valoriser les surplus d’électricité renouvelable. Ses fondateurs, informaticiens devenus vendeurs d’énergies renouvelables, ont conçu et validé un concept de stockage non physique. Les KWh excédentaires sont injectés dans le réseau, mais au lieu d’être perdus pour le producteur ils sont comptabilisés et mis au crédit d’un compte virtuel. Urban Solar Energy commercialise ces surplus auprès d’acheteurs d’énergie verte certifiée d’origine renouvelable. Quant au producteur des kWh verts aussi en contrat avec Urban, il est « rémunéré » lorsqu’il reçoit sa facture d’électricité. Les KWh virtuels sont défalqués gratuitement sur sa part consommée en heures creuses (alors qu’ils ont été produits en heures pleines). En revanche, le producteur acquitte les coûts d’acheminement, les taxes et autres contributions. Selon Yannick Ducerf, cofondateur d’Urban Solar Energy, "on divise à peu près par deux le prix du KWh récupéré (environ 7 ctes)." En revanche, il facture un euro de frais de gestion par KWc installé et par mois. L’intérêt économique dépend donc du nombre de KWh virtuels stockés par KWc. Pour économiser 12 euros de frais annuels par KWc, il faudra stocker au minimum 170 kWh à 7 ctes, ce qui veut dire avoir un taux d’autoconsommation moyen inférieur à 83-86 % sur la base de 1000 à 1200 KWh produits par KWc. Avant de se lancer sur cette voie, mieux vaut examiner en détail ses surplus et prendre en compte tous les paramètres du contrat (tarifs heures pleines et heures creuses, part fixe d’abonnement…). Pour les conseillers en énergies renouvelables, cette solution ne doit pas pousser à surdimensionner son installation, donc à surinvestir.

 

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