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Laver la laine sur son exploitation

Se diversifier en lavant la laine à la ferme : tel est le projet de Paul Kister, éleveur de 50 brebis de la race suisse Brun Noir du Pays.

La machine, composée de trois bac, permet de laver 20 kg de laine par jour. © Woolti
La machine, composée de trois bac, permet de laver 20 kg de laine par jour.
© Woolti

Paul Kister part d’un constat : « la filière laine européenne décline depuis plusieurs décennies. Peu de personnes s’y intéressent et y travaillent, tandis que les entreprises ne regroupent pas toujours l’ensemble des étapes de la transformation de la laine et se retrouvent parfois en pénurie de matière première ou en manque de débouchés. » C’est pour cela qu’il s’est installé depuis un peu plus d’un an dans le Doubs, après avoir été laveur de laine pendant 12 ans à la Filature de Chantemerle Longo Maï dans les Hautes-Alpes. Il souhaite développer le lavage de sa laine sur son exploitation et montrer « qu’il est possible de faire du lavage en petite quantité, en misant sur la qualité et avec un impact environnemental faible ». Il a commencé à s'installer avec 50 brebis et compte monter à 150 brebis d'ici trois ans.

Une petite machine pour laver la laine

La première étape est l’installation d’une machine lavant la laine sur son exploitation, associée à un bâtiment, un système d’épuration des eaux et une alimentation électrique, qui devrait être photovoltaïque dans le cas de Paul Kister. Il souhaite acquérir une machine Woolti WW50US15, fabriquée en Suisse italienne. Cette machine en inox lave 20 kg/j de laine, et fonctionne comme les premières machines industrielles dites « léviathan », mais améliorée par un « système à ultrason qui choque la laine et écarte les écailles de la fibre, permettant plus de déchargements des impuretés, ce qui réduit l’utilisation de savon (carbonate de soude), d’énergie et d’eau chaude ». Cette petite machine au mécanisme simple doublé d’une amélioration technologique, et transportable, est donc un bon support de pédagogie et d’échanges entre éleveurs. Elle permettra de laver de petites quantités de laine en misant sur la qualité.

Initier un collectif local autour de la laine

« L’idée est de travailler dans le cadre d’un collectif d’éleveurs avec de petites machines, et d’envoyer la laine déjà lavée aux filatures, explique l’éleveur, ce qui évite au passage de transporter des impuretés et des maladies ». La laine lavée est bien valorisée, jusqu’à 9 €/kg pour la Brun Noir du Pays. Il souhaite créer une dynamique collective autour de la laine en montrant aux éleveurs les dessous de la transformation de cette matière première. Ce collectif pourrait à terme gérer une gamme de produits transformés de la laine. Le premier pas vers ce collectif est l’achat de la machine, coûtant 50 000 euros. Paul Kister souhaite s’appuyer sur la subvention à la diversification à hauteur de 20 000 euros, et sur une collecte à même hauteur via la plateforme de financement participatif dédiée à l’agriculture et à l’alimentation MiiMOSA, commençant en septembre 2021 et s’étalant sur 60 jours.

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