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Zoom sur les traitements vétérinaires autorisés en bio

Le cahier des charges européen donne la priorité à la prévention. Mais il est peu contraignant en matière de traitements allopathiques.

En élevage bio, les médecines complémentaires doivent être utilisées de préférence aux médicaments allopathiques. Mais le cahier des charges actuel, mis en place au 1er janvier 2009, autorise trois traitements sur douze mois (1), alors que le précédent cahier des charges n’autorisait que deux traitements (y compris les antiparasitaires). Les vaccins et antiparasitaires internes et externes ne sont pas comptabilisés dans le calcul. Seuls sont interdits les traitements allopathiques préventifs et les bolus antiparasitaires. En cas de dépassement du nombre de traitements, l’animal est déclassé et doit subir une période de conversion (6 mois). La plupart du temps le lait est alors donné aux veaux, sinon la vache est réformée.

Les vaccins et antiparasitaires ne sont pas comptabilisés

Précision importante : quand une pathologie, à un moment donné et pour un même animal, engendre plusieurs prescriptions échelonnées dans le temps, celles-ci ne comptent que pour un seul traitement. Le cahier des charges ne précise pas de délai maximal entre deux administrations ; au vétérinaire d’apprécier s’il s’agit d’un même épisode pathologique. C’est par exemple le cas lors d’une récidive de mammite sur le même quartier 10 jours après un premier traitement.

Il prévoit un doublement des délais d’attente par rapport au délai légal. Dans le cas de délai d’attente nul, la plupart des organismes certificateurs considérant qu’il est de 48 heures, (certains qu’il est nul) ; consultez votre organisme. Pour les aliments complémentaires, deux cas de figure se présentent. Soit ils figurent sur la liste des additifs nutritionnels et ne font pas l’objet de délai d’attente. Soit ils n’y figurent pas, il faut une prescription, et ils sont comptabilisés comme un traitement avec un délai d’attente de 48 heures. C’est par exemple le cas du propylène glycol.

Sont interdits les traitements allopathiques préventifs

En matière de prophylaxie, les vaccinations sont autorisées. Mais elles doivent être justifiées, accompagnées de mesures de prévention et limitées dans le temps.

L’administration de traitements allopathiques à titre préventif est interdite. Les traitements antibiotiques systématiques au tarissement sur des vaches saines sont donc interdits ; par contre les obturateurs de trayons sont autorisés et ne sont pas comptabilisés comme un traitement. L’administration systématique d’un antiparasitaire préventif à la mise à l’herbe ou à la rentrée à l’étable (celle-ci doit être justifiée : baisse de croissance, signes cliniques, résultats d’analyses…) est elle aussi interdite. L’utilisation d’hormones pour maîtriser la reproduction, induire ou synchroniser des chaleurs l’est également. En revanche, il est possible de traiter une vache avec des hormones après diagnostic (kystes, anoestrus, métrites…) sur ordonnance ; ceci est comptabilisé comme un traitement.

Côté traite, la totalité des produits de nettoyage et de désinfection des installations de traite homologués sont utilisables. Ainsi que toutes les opérations d’hygiène de traite (prétrempage, pulvérisation, lavettes, post-trempage), même si beaucoup d’éleveurs bio préfèrent nettoyer les trayons à sec avec de la laine de bois.

À noter que le cahier des charges doit être respecté dès l’engagement en bio pendant toute la période de conversion, donc avant que les productions ne soient commercialisées en bio.

Un nouveau règlement européen est en cours de discussion. À ce jour (11 avril), le texte (non définitif) sur la table des négociations n’apporte pas de changement en matière de traitement vétérinaire en élevage bio, si ce n’est l’interdiction de tous les bolus.

(1) Pour les animaux dont le cycle de vie productive est supérieur à un an. Un traitement sur 12 mois si le cycle de vie productive est inférieur à un an.


 

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