Aller au contenu principal

« Vers la prestation complète d’ensilage en Cuma »

Pour les ensilages de maïs, la Cuma de l’Auvraisienne propose différents niveaux de prestations allant jusqu’au tassage et au transport.

Pour la Cuma de l’Auvraisienne, qui fête son cinquantième anniversaire à la Forêt-Auvray dans l’Orne, la prestation d’ensilage occupe une part importante de l’activité. Raison pour laquelle le service n’est pas à négliger, puisque le service va jusqu’au transport.

Pendant les périodes de pointe, les trois salariés sont mobilisés. « Nous avons une cinquantaine d’adhérents, présente Nicolas Duval, le président de la Cuma. Parmi nos adhérents pour l’ensilage, nous avons la particularité d’avoir deux autres Cuma. Et l’un de nos chauffeurs conduit en plus une ensileuse d’une troisième Cuma. » Au niveau du parc, la Cuma de l’Auvraisienne dispose de deux ensileuses, l’une de 700 ch, l’autre de 600 ch, cette dernière étant en copropriété avec la Cuma de Noyen-sur-Sarthe à 130 km au sud de la Forêt-Auvray. À cela, s’ajoute une remorque ensileuse autochargeuse de 40 m3 qui simplifie l’organisation des chantiers, surtout quand l’ensilage de maïs et l’ensilage d’herbe se chevauchent. « Nous avons même des adhérents qui font les deux chantiers le même jour et superposent les deux fourrages sur le même tas », explique Michel Bernier, un salarié de la Cuma.

Rendre le même nombre de jours de « corvées »

La contrainte de main-d’œuvre a poussé la Cuma à réaliser de la prestation complète (ensilage, tassage et transport), y compris pour l’ensilage de maïs. « Avec des structures de tailles très variées, il est difficile d’être équitable au niveau du nombre de jours rendus », explique Nicolas Duval. À cela, s’ajoutent certaines tensions (élections locales, achat de terres) qui ont plus ou moins impacté l’entraide. Certains agriculteurs fatigués, qui arrivent à un certain âge, n’hésitent pas à déléguer le transport. Petit à petit, se sont mises en place, en plus de l’ensilage, les prestations de tassage de silo, puis de transport. « Aujourd’hui, les prestations les plus importantes comportent jusqu’à cinq bennes en plus du tasseur », précise Jean-Michel Thouroude, un salarié.

Payer les services d’un ou plusieurs chauffeurs pour le transport peut paraître contradictoire avec l’esprit d’entraide des Cuma. Pourtant, il n’en est rien pour ses adhérents qui le pratiquent, car cela permet d’avoir un nombre de jours mutuellement rendus équitables, notamment lorsque les structures d’exploitation sont très différentes. « Lorsque le contexte était encore plus favorable, les agriculteurs n’y prêtaient pas attention : aujourd’hui, les gens comptent », constate Nicolas Duval.

Des tarifs les plus justes possible

Pour ce qui est de la facturation, les tarifs pour les deux ensileuses sont calculés en fonction du débit de chantier moyen de chaque machine, de façon à ce que le prix à l’hectare soit sensiblement identique, soit 120 euros, carburant et chauffeur compris. Réalisé avec un tracteur de 200 ch équipé d’une lame ou d’un chargeur frontal, le tassage est également facturé à l’heure de rotor de l’automotrice de récolte, soit 75 euros.

Pour le transport, le tarif est calculé à l’heure de tracteur et au volume véhiculé. « Pour la benne de 16 t de la Cuma, c’est 55 euros/h. Et pour la remorque autochargeuse uniquement dédiée au transport, c’est 75 euros/h, détaille Nicolas Duval. Au final, le prix horaire au mètre cube transporté revient sensiblement au même. » Et lorsque le nombre de bennes demandées est plus important, la Cuma fait appel à la bonne volonté des adhérents, appliquant le même tarif volumétrique horaire : la prestation est alors intégralement reversée aux volontaires.

Mieux rentabiliser les ensileuses

Pour la Cuma, ces prestations de transport constituent également une façon de mieux rentabiliser les ensileuses. « Quand il y a des parcelles éloignées, les tracteurs passent plus de temps sur la route. Si on n’augmente pas le nombre de remorques, les ensileuses peuvent rester immobilisées au champ à ne rien faire », constate Nicolas Duval.

Dans l’ensemble, ces tarifs sont bien acceptés. « Globalement, les adhérents demandent les mêmes prestations d’une année sur l’autre, confie le président de la Cuma. Et il peut arriver qu’un adhérent demande à la Cuma pour le remplacer au transport chez un voisin. Cela facilite la tâche des agriculteurs seuls sur leur exploitation, l’ensilage de maïs coïncidant souvent avec celle des vêlages. »

À l’avenir, le nombre de prestations proposées par la Cuma pourraient être revu à la hausse. C’est déjà le cas, puisque la Cuma vient récemment d’acquérir un cueilleur à maïs d’occasion pour réaliser de l’ensilage d’épis. Et les premières demandes pour couvrir les silos (pose des bâches et lestage) commencent à émerger : une prestation qui n’est pas, pour l’instant, à l’ordre du jour…

Les plus lus

<em class="placeholder">Estelle et Sylvain Quellier, éleveurs et associés du Gaec des prairies normandes</em>
« Nous réinvestissons pour assurer l'avenir de notre ferme laitière dans l'Orne »

Avec 80 vaches laitières en AOP camembert de Normandie, Estelle et Sylvain Quellier ont choisi d'améliorer les conditions…

<em class="placeholder">vaches rouges flamandes</em>
Race laitière locale : la filière rouge flamande mise sur la valorisation de sa viande et des fromages locaux
L’Union rouge flamande mise, entre autres, sur la valorisation du produit viande pour continuer à tirer la race à petits…
Récolte du maïs épi : les quatre erreurs à éviter

L’ensilage de maïs épi est une source d’énergie pour les vaches laitières. La récolte du maïs épi et sa conservation au silo…

vaches laitières au pâturage dans une prairie permanente du Grand Est
PAC et prairie permanente : quelles sont les règles de retournement ?

Dans quel cas un agriculteur peut-il retourner une prairie permanente ? En France, la conditionnalité de la PAC impose un…

Maïs ensilage : les étapes à suivre pour réussir son ensilage

Récolter au bon stade le maïs fourrage est essentiel : il en va de la qualité et de la conservation de l'ensilage. Ne vous…

<em class="placeholder">Maxime Besnard, éleveur, dans sa luzernière.</em>
« La réussite de l’implantation de la luzerne tient à une somme de petits détails »
Installé en Ille-et-Vilaine en bio, Maxime Besnard sème quatorze hectares de luzerne par an en association avec du trèfle nain et…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière