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Algérie
Une production laitière fortement dépendante des importations


La Wilaya de Blida est la première région d´Algérie pour la collecte de lait. Regroupant un cheptel de 9000 vaches laitières, détenues par 900 éleveurs, la production de lait est estimée à 36 millions de litres.
Un peu plus de la moitié 19,5 millions en 2006 seulement est collecté. Pourtant, ce pourcentage est en forte progression et surtout élevé à l´échelle de l´Algérie. En effet, la production nationale, qui a augmenté de façon notable au cours des années 2000, avoisinerait les deux milliards de litres, mais la collecte n´aurait pas dépassé l´an dernier 220 millions de litres, la plus grosse part étant destinée à un usage domestique.

Un plan de développement laitier dont un programme d´aide pour importer 50 000 animaux
L´Algérie est un important consommateur de lait : 110 litres par habitant et par an et une consommation nationale qui s´élève à plus de trois milliards de litres. L´Algérie est donc contrainte d´importer des quantités massives de lait, dont une grosse partie sous forme de lait en poudre qui coûte de plus en plus cher. Il y a donc un réel besoin de développer la production de lait cru.
Après une dizaine d´années d´insécurité qui a freiné le développement économique du pays, le gouvernement a lancé en 1997 un plan de développement de la production laitière qui a permis à de jeunes ruraux d´investir ce créneau.
Il comporte des aides à l´importation de vaches laitières - un programme de 50 000 animaux vient d´être annoncé - à l´acquisition de matériel, à la création de centre de collecte, de laiteries.
Cependant, « la substitution de lait cru à la poudre de lait importée s´avère être une entreprise difficile. [.] Les objectifs tracés sont loin d´être atteints », affirmait le journal El Watan il y a quelques semaines. La collecte d´une production atomisée, souvent d´accès difficile, reste en effet une gageure.

Des perpectives encourageantes pour pouvoir bien vivre du lait
« Depuis quelques années, l´Algérie essaie de relancer des initiatives individuelles. Le pays a une population jeune qui a envie de travailler, de se développer, de consommer. Il y a beaucoup de nouveaux producteurs de lait, prêts à entreprendre », confirme pourtant Jean Foucras qui vient de terminer une mission de développement de trois ans auprès d´un groupe d´éleveurs laitiers de la plaine de la Mitidja, dans la Wilaya. Pour lui, le système mis en place en Algérie est judicieux. « Pour pouvoir amener cette production vers les grands pôles industriels, un réseau de petits collecteurs a été créé. Ils vont chercher le lait dans les fermes avec de petits véhicules réfrigérés et le stockent chez eux dans des citernes. Les industriels viennent ensuite le chercher chez ces collecteurs qui regroupent le lait de 50 à 100 élevages. »
Autre atout des producteurs : leur pouvoir économique beaucoup plus grand que chez nous. « Le rapport entre prix de vente du lait [Ndlr : 0,30 ? le litre] et prix du concentré et des fourrages est le même qu´en France. Mais, la viande issue du troupeau laitier est payée le double et les charges de structure sont très faibles. La principale charge, c´est la main-d´oeuvre mais elle coûte très peu cher et elle est pléthorique. » Jean Foucras estime d´ailleurs que les éleveurs ont plutôt intérêt à faire appel à des bras qu´à investir à tout va. Ceux qui parviendront à un bon niveau de production et maîtriseront la conduite du troupeau devraient donc très bien vivre du lait.
Les vaches sont logés dans des bâtiments existants, ce qui limite les investissements. ©DR

Fert, association de coopération internationale
Le projet mené par Jean Foucras, jeune retraité de la chambre d´agriculture de l´Aveyron, était encadré par l´association Fert, organisme de coopération internationale émanant de la filière céréalière française.
Créée pour faire partager « l´expérience des agriculteurs français et de leurs organisations », Fert intervient toujours dans le but de « mettre les agriculteurs en situation de choisir eux-mêmes ce qui est nécessaire à leur développement » et surtout pas pour « déverser des techniques », explique Jean-Charles Derongs, responsable du programme Algérie. C´était le sens du projet Mitidja, qui portait sur plusieurs thèmes, parmi lesquels l´élevage. L´objectif était aussi d´aider les chambres d´agriculture, de création récente, à former des conseillers capables d´accompagner les nombreuses initiatives qui émergent.
Malgré de belles réussites comme le groupe élevage, le responsable du projet se dit « encore dubitatif sur la capacité des chambres à assumer cette fonction de développement. Dans beaucoup de pays qui sortent de systèmes où l´Etat était très fort, ce sont plutôt les centrales d´achat, le marché, autour de contrats de production, qui vont structurer les producteurs. »

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