Aller au contenu principal

Une gravissime mammite gangréneuse

Claudine Fouquet, vétérinaire dans la Loire.

Le signe le plus caractéristique est la froideur du quartier. Il ne faut surtout pas chercher à le réchauffer.
© C.Fouquet

Une mammite clinique classique se traduit le plus souvent par un quartier enflé, chaud, rouge, et un lait plus ou moins modifié, allant de quelques grumeaux à un aspect aqueux type bière lors de mammite colibacillaire. Il existe un autre type de mammite, gravissime tant dans les symptômes provoqués que dans le pronostic vital de l’animal : la mammite gangréneuse.

Cette mammite est due le plus souvent à Staphylococcus aureus, germe retrouvé classiquement en élevage, transmis durant la traite et responsable le plus souvent de mammites subcliniques (cellules). Certaines souches de staphylocoque doré ont la particularité de produire des quantités de toxines importantes, et peuvent alors causer ces mammites gangréneuses. L’animal est fortement abattu, fiévreux au départ, anorexique, choqué. Le quartier prend un aspect bleuté parfois difficile à visualiser en début d’infection, mais le signe le plus caractéristique est sa froideur, liée à une vasoconstriction (fermeture des petits vaisseaux mammaires), elle-même due aux toxines sécrétées par le staphylocoque. Il ne faut surtout pas chercher à le réchauffer ! Cela aurait pour conséquence la dissémination encore plus importante de toxines dans l’organisme. Le lait prend une odeur nauséabonde, un aspect sanguinolent et n’est présent qu’en très petites quantités. Parfois il est même possible de faire sortir du gaz par le trayon : aucun doute n’est plus permis, c’est une urgence ! Toutefois certaines vaches sont parfois surprenantes, avec des signes mammaires bien présents, mais peu ou pas de répercussions sur l’état général.

Certains staphyloccoques produisent d’importantes quantités de toxines

Le traitement réside dans l’administration d’antibiotiques et une lutte pour l’élimination des toxines : perfusion importante de l’animal, drenchage, drainage hépato-rénal (où la phytothérapie complétera judicieusement l’allopathie)… Une chirurgie avec ligatures des vaisseaux irriguant la mamelle concernée peut être tentée pour limiter la diffusion de toxines et faire sécher la mamelle plus rapidement, mais elle nécessite une ouverture de l’abdomen et la vache ne le supporte pas toujours. Sans traitement médical, s’il est trop tardif ou si l’animal persiste à ne pas manger, l’évolution se fera vers la mort de l’animal par toxémie, avec hypothermie, choc, déshydratation… parfois très rapidement (quelques heures ou jours). C’est parfois malheureusement le cas, même en mettant un traitement efficace et adapté en place.

Quand l’évolution est bonne, une zone nécrosée, gangrenée sur le(s) quartier(s), noirâtre, insensible, va apparaître. La peau qui la couvre va se parcheminer, se tendre, parfois craquer et suinter. La partie noire finit par être éliminée, et l’animal peut encore mourir à ce moment-là d’hémorragie…. Une lente cicatrisation finira par se mettre en place.

À noter que ce type de mammite peut concerner évidemment les vaches laitières en lactation, mais également les taries et les allaitantes…

Les plus lus

<em class="placeholder">équipe earl Lemoine</em>
« Nous maîtrisons nos outils pour produire 2,8 millions de litres de lait et sécuriser nos revenus », dans la Meuse 

À l’EARL Lemoine, dans la Meuse, les associés veulent avoir la main au maximum sur les composantes de leur revenu :…

<em class="placeholder">silo betterave maïs</em>
« J’ensile les betteraves en fin de saison pour ne pas les perdre », dans la Meuse

Au Gaec de l’Ouest, dans la Meuse, Alexandre Couchot cultive 12 hectares de betteraves fourragères. Il a testé plusieurs…

<em class="placeholder">éleveur laitier et conseiller devant le robot de traite</em>
« Je suis passé de 1,9 à 2,5 traites par vache et par jour avec mon robot de traite », dans les Vosges
Chez Stéphane Simonin, dans les Vosges, la traite robotisée a connu un démarrage chaotique en 2023. Il s'est fait accompagner…
« Engraisser nos vaches de réforme devrait générer 4 500 € de produit supplémentaire par an »

Avec l’embellie du prix de la viande, il est plus intéressant de finir les vaches aujourd’hui qu’hier. Certains éleveurs…

<em class="placeholder">« De 2023 à 2025, la notation des vaches a montré 20% d’amélioration en termes de boiteries, ce qui, à l’échelle du troupeau, représente 6 200 € d’économie ...</em>
« Nous avons réduit de 20 % le nombre de boiteries sur notre élevage robotisé », dans les Côtes-d’Armor

Le Gaec Ville Normand dans les Côtes-d’Armor a réalisé un audit boiteries pour identifier les facteurs de risque et des…

<em class="placeholder">Argent de la zone Euro. Pièces et billets de 10 20 et 50 euros. Monnaie d&#039;échange dans l&#039;Union européenne. Paiement en euros. Europe monnétaire.</em>
Le prix du lait monte encore en France en août alors qu’il baisse dans le nord de l’Europe

Dans l’Union européenne, les prix du lait d’août et septembre montraient les premiers signes de baisse en lien avec la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière