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Une gaine diffuse l’air dans la stabulation

Au Gaec Perreard en Haute-Savoie, une gaine souffle de l’air au-dessus des animaux pour pallier une ventilation déficiente et améliorer leur confort en été.

Construite en 1976 pour 40 vaches, rallongée de 18 places, la stabulation du Gaec de la sauvegarde, en Haute-Savoie, est désormais occupée par 70 laitières. Accolée à un bâtiment de stockage, elle est difficile à ventiler. Bien qu’elle soit isolée, en été, la chaleur devient vite étouffante. Les vaches sortent à la pâture, mais elles viennent se réfugier dans le bâtiment quand il fait très chaud. La hauteur de plafond n’est pas suffisante pour mettre des ventilateurs. Afin d’améliorer l’ambiance, les éleveurs ont fait installer une gaine de ventilation, qui amène de l’air, pulsé par un ventilateur, au-dessus des deux rangées de logettes disposées face au mur. Connu en élevage hors-sol, fromageries et autres bâtiments industriels, ce type de ventilation est rare en stabulation. C’était d’ailleurs la première fois que l’entreprise lyonnaise, Deressy-Charlas, le mettait en œuvre pour des animaux. « J’avais vu ce système de gaine en fromagerie. J’ai recherché sur internet une entreprise qui pouvait l’installer », explique Damien Perreard, éleveur.

« Créer une circulation d’air non perturbante »

La gaine, de 40 cm de diamètre, est constituée d’un toile enduite de PVC, type bâche de camion, percée tout du long de deux lignes de trous, l’une qui renvoie l’air vers l’arrière des vaches, l’autre vers le mur, au-dessus de leur tête. « L’idée est ne pas souffler directement sur l’animal mais d’utiliser l’architecture du bâtiment - la pente du toit et la verticalité des murs - pour créer une circulation d’air non perturbante de façon à rafraîchir l’ambiance, explique Hugues Letombe, PDG de Deressy-Charlas. Il y a à la fois un effet déplacement d’air et un effet apport d’air un peu plus frais par un ventilateur extérieur. Cet air frais a tendance à redescendre à basse vitesse, créant un sentiment de confort. »

Le dimensionnement de la gaine, le diamètre des trous, leur écartement sont calibrés selon le volume du bâtiment, son usage, le besoin de renouvellement d’air (établi ici sur une base de six fois par heure), les emplacements disponibles pour les gaines... « Pour dimensionner le ventilateur, on part d’un débit estimé et on calcule les pertes de charge du réseau. La conception est assez technique », ajoute Hugues Letombe. En revanche, explique Damien Perreard, éleveur : « la pose est très simple ». Le matériel a été fourni prêt à poser selon les côtes du bâtiment indiquées par l’éleveur, pour un coût de 6 000 euros. La gaine souple est suspendue à un câble de suspente fixé à la charpente. Les tuyaux métalliques de raccordement entre le ventilateur et les gaines souples, composés d’unités de 3 mètres qu’il faut emboîter, coller et solidariser avec des vis, sont plus difficiles à poser.

La ventilation fonctionne presque toute l’année

Prévue au départ pour l’été, la ventilation fonctionne « onze mois sur douze, précise l’éleveur. Même l’hiver, l’air frais ne dérange pas les vaches. » Depuis la mise en place de cette gaine, deux gros ventilateurs (diamètre de 1,25 m) ont été rajoutés à une extrémité du couloir d’alimentation pour assurer un brassage d’air supplémentaire en été. L’éleveur reconnaît qu’il serait intéressant de  vérifier, avec des fumigènes, comment se fait la circulation de l’air. « Une bonne ventilation, c’est un circuit d’air avec des entrées et des sorties et il faut bien dissocier extraction de l’air vicié et création de vitesse d’air pour rafraîchir les animaux en été », rappelle Jacques Capdeville, de l’Institut de l’élevage. « Nous sommes très satisfaits du résultat. L’ambiance est meilleure », assure Damien Perreard. Une première réalisation en ventilation de bâtiment d’élevage pour la société lyonnaise, qui se dit prête à retenter l’expérience.

En savoir plus

La ventilation à gaine de diffusion d'air sous pression positive est utilisée depuis une trentaine d’années en Amérique du nord dans les nurseries. Perfectionnée à l’université du Wisconsin (États-Unis), elle est décrite dans un article canadien en français (www.omafra.gov.on.ca/french/engineer/facts/15-010.htm).

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