Un réseau anglais pour concilier pâturage et profit

« Les éleveurs anglais se sont regroupés
pour ne pas laisser les sociétés privées
prendre le relais des instituts publics. »
Pasture to Profit, tel est le nom du réseau d’échanges créé par des éleveurs anglais pour compenser la disparition des instituts de recherche publique dédiés à l’agriculture à la fin des années 1980. A l’époque le gouvernement de Margaret Thatcher avait en effet supprimé tous les crédits dans ce domaine. « Des éleveurs intéressés par les systèmes pâturants se sont regroupés pour créer ce réseau animé par un consultant privé le plus souvent venu de Nouvelle-Zélande », explique Valérie Brocard de l’Institut de l’élevage. « Les pionniers étaient très impliqués dans le développement d’un système pâturant et performant.
Ils pensaient que si les éleveurs ne se regroupaient pas, les sociétés privées prendraient le relais des instituts publics mais dans le seul but de générer et de s’accaparer la valeur ajoutée », souligne Erwan Le Roux, producteur de lait bio dans le Finistère (270 000 l de lait produits par 80 vaches sur 70 ha de SAU) et membre de ce réseau. De fil en aiguille le réseau Pasture to Profit s’est agrandi. Il rassemble 800 éleveurs répartis au Royaume-Uni et en république d’Irlande, avec des antennes en Bretagne, Australie et Nouvelle-Zélande. Les groupes locaux se composent d’une vingtaine d’élevages et organisent une réunion par trimestre où la comparaison des coûts de production est un thème systématiquement abordé. La gestion du pâturage, de la reproduction et l’hivernage en plein air des vaches taries sont aussi à l’ordre du jour. Les liens entre les groupes sont assurés via « des voyages d’études ou des échanges sur internet », précise Erwan Le Roux.
Pour en savoir plus www.pasturetoprofit.uk