PREMIÈRES SIMULATIONS
Un rééquilibrage en faveur de l’herbe
D’après l’Institut de l’élevage,
l’impact de la réforme sur les élevages laitiers pourrait
varier de -8 % à +26 % suivant les systèmes et les régions.
Le “bilan de santé” de la PAC en France - Un rééquilibrage en faveur de l’élevage - Dossier Economie de l'Elevage :
http://www.idele.fr/spip.php?article16973
Quel sera l’impact de l’application nationale du bilan de santé de la PAC sur les élevages laitiers français? C’est bien sûr la question que tout le monde se pose dans la filière. Le ministère a annoncé une hausse de 15 % des aides pour les laitiers à l’herbe. Mais qu’en est-il des différents systèmes? Même si un certain nombre de points techniques restent à définir, les premiers calculs de l’Institut de l’élevage donnent une indication des grandes tendances. Sur la base des annonces réalisées à la suite du CSO du 23 février et de quelques estimations, des simulations ont donc été réalisées sur les 23 cas-types des réseaux d’élevage (illustrant les différents systèmes et régions) et sur le Rica(1). Globalement, l’impact sur les laitiers spécialisés du Rica est positif, de l’ordre de 5 %, mais avec un gradient bien réel suivant les systèmes.
Les laitiers de plaine complètement herbagers (rares) voient leurs aides augmenter en moyenne de 19 %. Pour les systèmes herbe-maïs (environ 20 % de maïs dans la SFP), l’impact est neutre. Et pour les laitiers plus intensifs (40 % de maïs en moyenne) qui sont les plus courants, l’impact est estimé par l’Institut de l’élevage à - 8 % d’aides. L’impact le plus positif est obtenu en Piémont (+17 % d’aides) et en montagne (+26 % d’aides).
DES AIDES PROVISOIRES
L’impact de la réforme sur sept cas-types des réseaux d’élevage parmi les 23 existants, assez représentatifs, est résumé dans le tableau ci-dessous. À noter que pour réaliser ces simulations, l’Institut de l’élevage a retenu principalement deux grandes hypothèses: - le montant de la prime à l’herbe est estimé à 76 €/ha jusqu’à 50 ha(2) et 51 €/ha après 50 ha; l’aide est dégressive en fonction du chargement entre 0,8 et 0,5 UGB/ha ; - l’aide au lait de montagne est plafonnée à 100000 litres par exploitation (estimation faite en intégrant les piémonts et la transparence des Gaec).
Ces premiers résultats sont provisoires. Pour modifier le gradient entre les différents systèmes laitiers, les groupes de travail mis en place par le ministère ont deux leviers à leur disposition : le réglage de la prime à l’herbe et l’aménagement de la prime fourragère (elle est diluée sur toutes les surfaces fourragères dans les calculs présentés mais peut être concentrée sur certaines exploitations). Les simulations sont faites à réforme complète en 2012. ■ Annick Conté
(1) Réseau d’informations comptables agricoles (2) la transparence au seuil des Gaec est appliquée au seuil des 50 ha.