Aller au contenu principal

Un outil innovant d’accompagnement à l’installation

En Loire-Atlantique, la Coopérative d’installation en agriculture paysanne a développé trois formes d’accompagnement à l’installation des projets hors cadre classique.

CLAIRE LAVAUR : « Depuis
sa création,
la CIAP a
accompagné
41 projets, dont
10 en lait,
30 sont
actuellement
en cours. »
CLAIRE LAVAUR : « Depuis
sa création,
la CIAP a
accompagné
41 projets, dont
10 en lait,
30 sont
actuellement
en cours. »
© CIAP

Créée en 2012 par la structure d’appui et conseil Cap 44, la Coopérative d’installation en agriculture paysanne (CIAP) est née du besoin d’accompagnement de certains porteurs de projet. « Des outils d’accompagnement à l’installation existent déjà pour la reprise d’exploitation, constate Claire Lavaur, de la CIAP. Mais il y avait un manque pour certaines situations, notamment pour des installations hors cadre familial avec recherche de foncier, pour des reconversions professionnelles ou pour la réorientation d’exploitations existantes. »

En 2012, avec l’appui du Conseil régional Pays de la Loire, du Conseil général de Loire-Atlantique et de Nantes Métropole, la CIAP est donc créée d’abord sous forme associative puis de Société coopérative d’intérêt collectif(1).

Elle propose trois formes d’accompagnement. La première est le Stage paysan créatif d’un an pendant lequel le candidat développe son projet sur le territoire où il veut s’installer. L’essentiel correspond à un stage pratique dans une entreprise d’accueil (paysan référent) et éventuellement sur le futur site d’installation. « Le candidat choisit un ou deux agriculteurs référents qui vont l’aider à mettre en place son projet et l’introduire dans les réseaux professionnels du territoire » précise Claire Lavaur.

Le candidat peut aussi constituer un groupe d’appui local réunissant des personnes ressources, agriculteurs, élus, citoyens engagés… L’autre partie du stage (200 h) correspond à un accompagnement par les deux salariés de la CIAP, à sept journées de formation aux compétences entrepreunariales et éventuellement à des formations techniques assurées par d’autres structures. Pendant le stage, le candidat a le statut de stagiaire de la formation professionnelle et est indemnisé par Pôle emploi ou par la Région.

Portage temporaire du projet

Un autre outil est le portage temporaire du projet. « L’idée est que le porteur de projet puisse commencer à avoir une activité économique, à développer ses débouchés, sans avoir à s’installer immédiatement » souligne Claire Lavaur. La CIAP assure l’hébergement juridique, administratif et commercial de l’activité. Elle peut aussi apporter 30 000 € d’investissement et 10000 € de fonds de roulement, ce qui permet au candidat de décaler ses investissements. Pendant cette période, s’il n’est plus en stage de la formation professionnelle, il est en Contrat d’appui au projet d’entreprise et perçoit les revenus sociaux auxquels il a droit et éventuellement une rémunération qui évolue selon le chiffre d’affaires réalisé. En fin de contrat, le candidat rembourse les avances faites et paie une participation forfaitaire aux frais de gestion (500 €), ainsi que 3,5 % d’intérêts bancaires et 3,5 % du chiffre d’affaires. Quatre candidats bénéficient actuellement de ce portage, trois se sont installés en 2013 après en avoir bénéficié et deux autres vont bientôt intégrer le dispositif.

Enfin, un autre outil créé récemment pour le maraîchage bio (mais qui pourrait peut-être à l’avenir être étendu à d’autres productions) est la mise à disposition d’un espace test de trois hectares sur lequel le candidat peut tester sa production pendant 1 an.

(1) Son budget est de 100 000 euros avec 50% de financements publics. Le reste est financé par les porteurs de projets (frais de gestion) et par des fondations privées.

Odile Boré, porteuse de projet

« Je souhaite m’installer en transformation laitière et circuits courts en reprenant une ferme de 40 hectares que je veux réorienter dans ce sens. J’ai déjà été installée en système classique et j’avais bénéficié d’un stage de parrainage. Mais le Stage paysan créatif m’apporte plus d’ouverture et me permet de mettre en place mon projet sans avoir à m’installer. Je souhaite avoir deux paysans référents, le cédant et un autre pour me former à la transformation et à la vente directe.

J’ai aussi constitué un groupe d’appui local qui comprend pour l’instant deux jeunes installés dont un est aussi consommateur de produits locaux. Et je veux utiliser le portage temporaire. Cela me permettra de commencer à transformer du lait que j’achèterai au cédant et à vendre des produits sans avoir à créer d’entreprise alors que je ne sais comment cela va se passer. »

Les plus lus

Astuce d’éleveur : des cannes à pêche transformées en barrière motorisée pour l’accès au pâturage

Franck Hivert, du Gaec Hivert en Mayenne, a installé un moteur de portail de garage sur des cannes à pêche qui servent de…

<em class="placeholder">vache laitière boit de l&#039;eau dans un abreuvoir dans une prairie</em>
Abreuvement au pâturage : position des bacs et débit d’eau sont essentiels

Placer le bac à moins de 150 mètres du fond de la pâture, assurer un bon débit d’eau, ajuster diamètre des tuyaux et…

<em class="placeholder">vaches laitières aux cornadis</em>
Le vinaigre de cidre, un allié pour la santé des vaches

Produit naturel et peu coûteux, le vinaigre de cidre est utilisé traditionnellement sur le terrain par des éleveurs pour…

<em class="placeholder">Fabien Louis, éleveur.</em>
« Des abreuvoirs connectés, caméras intelligentes et capteurs pour gagner en performance et en confort de travail dans mon élevage laitier dans le Morbihan »

Au Gaec de la Grée, dans le Morbihan, l’intelligence artificielle pilote l’abreuvement et la gestion de l’ambiance du…

<em class="placeholder">Matthieu Caugant, éleveur dans le Finistère, devant ses vaches laitières</em>
Abreuvement au pâturage : « Des tuyaux de gros diamètre permettent d’alimenter nos 4 km de réseau d’eau pour 80 hectares accessibles »
Au Gaec Roz Avel, dans le Finistère, le réseau d’eau a été refait en même temps qu’une augmentation de la surface pâturable par…
<em class="placeholder">Au premier plan, les génisses de 7-8 mois, au second les génisses de 19-20 mois et au fond les vaches traites. </em>
Élevage laitier : 42 heures par semaine avec des vêlages groupés
Choisir un système en vêlages groupés structure le travail en séquences fortes sur l’année. Enregistrements à l’appui, c’est 42…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière