Aller au contenu principal

Un manque de recul sur la "petite" méthanisation

La rentabilité n'est pas évidente dans le système actuel. Soyez très vigilants par rapport aux business plan des constructeurs, met en garde l'association de méthaniseurs de France.

La rentabilité des petites unités de méthanisation n'est pas évidente dans le système actuel.
La rentabilité des petites unités de méthanisation n'est pas évidente dans le système actuel.
© Virginie Ingebos / Agri Ardennes/archives

Y a -t-il une place pour la méthanisation à petite échelle? Elle séduit ceux qui veulent rester autonomes et indépendants avec un fonctionnement quasiment lié uniquement à l'exploitation et aux effluents d'élevage.  "La petite méthanisation permet de dégager une ressource supplémentaire à partir de l'existant, tout en restant proche du métier d'éleveur et en apportant une réponse aux enjeux environnementaux (ammoniac, GES)," a souligné Denis Ollivier animateur de l'association méthaniseurs de France lors d'un colloque au Sima. Autre intérêt pour l'exploitation: la plus-value amenée au niveau du système de production via les digestats, la production de chaleur.

Une étude en cours de l'Ademe sur sept projets de 50 à 78 kWe

Mais la petite méthanisation a aussi ses limites. "Les déjections n'ont pas un potentiel méthanogène important. Les investissements au kWe restent élevés. Et le rendement électrique des petits moteurs électriques est plus faible." Autres freins mis en avant:  les besoins en chaleur sur l'exploitation sont souvent faibles et le dispositif de soutien n'a pas beaucoup pris en compte les petites installations (puissance éléctrique inférieure à 150 kWe). Au final,"la rentabilité n'est pas évidente dans le système actuel. " Pour réduire les coûts d'investissement, les constructeurs réduisent le volume du digesteur que ce soit en voie liquide ou sèche. "Le temps de séjour est donc plus court, ce qui oblige à utiliser des intrants rapidement méthanisables (menues paille, déchets locaux) qui vont aider à concentrer la ration en pouvoir méthanogène." Les petites installations ne comportent pas de postdigesteur. Pour réduire les coûts, les constructeurs proposent des modules complètement standardisés et préfabriqués. "Un bon moyen de réduire le coût est aussi de valoriser l'existant (plate-forme...)". Les installations sont encore peu nombreuses et on a peu de recul sur le fonctionnement des différentes options techniques. Les résultats d'une étude de l'Ademe, évaluant 7 projets de 50 à 78 kWe, sont très attendus.

 

" Triturez les chiffres dans tous les sens ! "

" Il faut être très critique sur le business plan des constructeurs, conseille pour sa part Gisèle Deshayes adhérente de l'association (installation de 150 kWe à sept personnes et projet de 450 kWe en voie sèche à treize). Notamment par rapport aux durées d'amortissement: une durée de dix ans pour le moteur, avec du fumier ce n'est pas sérieux, prévoyez sept ans." Le coût de maintenance est très variable en fonction des techniques," il est toujours élevé avec du fumier." Elle appelle également à la vigilance sur la main-d'œuvre (transport de la matière, alimentation du digesteur) qui est "très souvent largement sous-estimée."  Et conseille de prévoir une provision pour aléas de 10% de la valeur ajoutée. " Souvent, ajoute-t-elle,  le montant de l'investissement ne tient pas compte de l'équipement pour alimenter le digesteur, ni les épandeurs à pendillards pour valoriser l'azote ammoniacal alors qu'on vend la valeur de l'azote." Et de conclure: "triturez les chiffres dans tous les sens! "

Les plus lus

<em class="placeholder">camion de collecte dans une usine de transformation laitière</em>
Signal d’alerte sur le prix du lait payé aux éleveurs 

La FNPL et Sodiaal s’inquiètent des répercussions sur le prix du lait français, de la chute des prix du beurre et de la…

<em class="placeholder">Vache laitière au robot de traite.</em>
Sept conseils pour faciliter l’adaptation des génisses à la traite robotisée
Les premiers passages au robot de traite demandent patience et accompagnement. Un peu d’anticipation et quelques astuces vous…
<em class="placeholder">Pierre, François, Delphine et Simon Bouvier, éleveurs laiiters</em>
« Nous voulons produire le plus de lait possible avec 100 vaches maximum, dans l’Allier »

Au Gaec des Guillemins dans l’Allier, les deux associés cherchent à augmenter la productivité par vache en maintenant le…

<em class="placeholder">« Nous avons choisi d’investir pour disposer d’un outil performant et faciliter la transmission » expliquent Régis et Valentin Landais. </em>
« Nous avons investi dans un outil moderne et rentable sur notre élevage laitier en Loire-Atlantique »

Le Gaec de la Vinçais, en Loire-Atlantique, a choisi de s’équiper pour disposer d’un outil moderne et performant et faciliter…

<em class="placeholder">Pulvérisateur ultralocalisé Ara d&#039;Ecorobotix traitant des rumex dans un prairie</em>
« Nous avons traité les rumex en localisé sur 1 400 hectares de prairie »

En Normandie, la Cuma La Pratique fait le bilan d’une année de désherbage ultralocalisé des rumex et chardons avec le…

<em class="placeholder">Aymeric et Eric Gérard conduisent les génisses au robot deux fois par jour pendant une semaine au début de leur lactation.</em>
Robot de traite : « Nous faisons tout pour minimiser le stress des primipares, en Ille-et-Vilaine »
Au Gaec du grand Fleuré, en Ille-et-Vilaine, les associés habituent une quarantaine de génisses au robot de traite en cumulant…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière