Un été apocalyptique dans bien des départements
Déjà éprouvés par un été et un automne 2018 trop chauds et trop secs, nombre d'élevages français de ruminants subissent de plein fouet la météo détestable de 2019.
Déjà éprouvés par un été et un automne 2018 trop chauds et trop secs, nombre d'élevages français de ruminants subissent de plein fouet la météo détestable de 2019.
Dans le centre de la France jusqu'au Centre-Est d'un côté et jusqu'au Limousin de l'autre, la sécheresse prend une tournure gravissime avec des pâtures grillées, des sources taries, des cours d’eau et des étangs asséchés et des arbres grillés sur pied. " Au total, la moyenne des mois de juin, juillet et août présente une anomalie thermique de +1,6 °C par rapport à la normale ", explique une note de synthèse de la Chaîne météo. Les précipitations sont déficitaires sur une grande partie du territoire depuis le début de l’année, et la situation est aggravée par un été et un automne 2018 insuffisamment arrosés. Au début du printemps, les réserves hydriques étaient loin d’avoir été reconstituées. En moyenne, fin août, le déficit pluviométrique de 2019 était de 25 % à 30 % à l’échelle du territoire.
La décapitalisation menace
Près de 20 % du territoire métropolitain sont concernés par des mesures de limitation ou de suspension des usages de l’eau (contre 4 % en 2018), a indiqué le ministère de la Transition écologique, fin août.
Les mesures européennes pour aider les éleveurs sont on ne peut plus minces à l'heure actuelle : relèvement du taux de paiment anticipé des aides PAC, et dérogations aux règles du verdissement pour faciliter l'alimentation des animaux.
Dans les exploitations, les stocks sont partout entamés. La situation est souvent critique dans des exploitations déjà affaiblies par l’année 2018. Faute de trésorerie et faute de pouvoir acheter les fourrages qu’ils n’ont pas, la crainte est d’assister dans les semaines à venir à de la décapitalisation dans les départements les plus touchés. Elle pourrait être aggravée par un nombre accru de vaches vides. La canicule et des rations « sèches » estivales pas parfaitement équilibrées ont un impact sur la reproduction dans bien des cheptels.