Trois pistes de contrôle de la faune sauvage
Tuberculose. « Les investigations scientifiques menées dans le cadre du dispositif national Sylvatub nous aident à mieux comprendre le rôle de la faune sauvage et à proposer des mesures de gestion », a expliqué Maria Laura Boscchiroli, DU laboratoire santé animale de maisons Alfort lors d’une conférence au Space. À commencer par celles relatives à la biosécurité telles que la mise en place de barrières, l’assèchement de points d’eau à risques qui limitent les contacts entre faune sauvage et domestique. Une étude a par exemple mis en évidence l’existence de réservoirs environnementaux (eau, sédiments…) où le bacille est capable de persister. Ces mesures de biosécurité sont efficaces mais coûteuses.
Viennent ensuite les mesures cynégétiques dont l’objectif est de réduire les populations à risques de la faune sauvage. Cette piste a un impact positif à condition de ne pas aller jusqu’à l’éradication comme cela a été le cas en Angleterre pour les blaireaux, dans des zones fortement infectées. « On s’est alors rendu compte que la contamination des bovins avait diminué dans la zone d’éradication mais augmenté en périphérie en raison de la perturbation de la structure sociale du blaireau. » La vaccination pourrait par ailleurs être un outil complémentaire aux mesures actuelles. Des études sur la vaccination des blaireaux et des sangliers sont en cours dans différents pays, dont la France.
À noter qu’un arrêté entré en vigueur en janvier 2017 donne droit au préfet d’intervenir pour la régulation des populations. Aujourd’hui, la tuberculose bovine concerne beaucoup plus les élevages allaitants que laitiers. Chaque année, on compte la persistance d’une centaine de foyers sans dépasser la prévalence de 0,1 % de troupeaux infectés laissant la France « officiellement indemne de tuberculose bovine ».