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Résultat d’essai
TRÉVAREZ TESTE LES LACTATIONS DE 18 MOIS

Allonger la lactation peut permettre de garder dans le troupeau les vaches les plus productives. Mais, en lait annuel, la production n’augmente pas.

Pas plus de lait annuel, mais un peu plus de taux protéique et une meilleure réussite à l’insémination: telles peuvent être brièvement résumées les conséquences à attendre d’un allongement de la lactation de douze à dixhuit mois. C’est en tout cas ce que suggèrent les premiers résultats d’un essai en cours à la ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère. Sur la première lactation analysée, les vaches du lot « 18 mois » ont produit 11430 kg de lait en 480 jours, contre 8000 kg pour les vaches du lot « 12 mois » en 290 jours. Ramenée en lait annuel, la production est donc peu différente.

ON ALLONGE LE MILIEU DE LA COURBE DE LACTATION
« L’une des questions que nous nous posions était de savoir si les vaches à lactation allongée n’allaient pas se tarir précocement », explique Benoit Portier. Ce n’est visiblement pas le cas. Seule une vache a dû être tarie avant la date prévue (en 63e semaine) et les laitières du lot 18 mois produisaient en moyenne 19 kg de lait lorsqu’elles ont été taries, ce qui est assez comparable au niveau de production au tarissement du lot 12 mois, malgré le stade de lactation plus avancé. En fait, allonger la lactation revient à allonger le milieu de la courbe, au moment où les vaches ne sont pas encore gestantes. Or, c’est en fin de gestation que l’on a une modification sensible de l’utilisation des ressources qui sont alors prioritairement orientées vers la reprise d’état, au détriment de la production. L’observation de l’état corporel montre d’ailleurs une reprise d’état plus tardive pour les vaches du lot 18 mois que pour celles du lot 12 mois. »
Malgré tout, au tarissement, la note d’état des vaches du lot 18 mois était supérieure de 0,2 point à celle du lot témoin. Et les réformes ont pu être vendues à un poids de carcasse plus élevé avec un meilleur classement, malgré une durée d’engraissement plus courte que celles du lot 12 mois. Quelle que soit leur durée de lactation, les vaches étaient conduites en vêlages groupés sur trois mois. Pour les lactations allongées, la mise à la reproduction a donc été retardée de six mois. L’analyse des résultats du groupe montre un meilleur taux de réussite en première insémination (60 % contre 45 % pour le lot 12 mois) et un intervalle plus court entre le début des IA et l’insémination fécondante. En deuxième lactation, près de 80 % des vaches du lot 18 mois ont ainsi revêlé dès le premier mois de vêlage choisi, alors qu’elles ne sont que 35 % dans le lot 12 mois.

PAS D’EFFET SUR LA QUALITÉ
« Une autre hypothèse que nous souhaitions vérifier avec l’essai était de savoir si l’allongement de la lactation, donc la diminution du nombre de vêlages, pouvait permettre de limiter l’impact des problèmes sanitaires qui, pour beaucoup, surviennent autour de la misebas. Il est pour l’instant trop tôt pour se prononcer puisque seule la première lactation a été analysée. Par contre, nous avons pu observer qu’il n’y avait pas de dégradation de la qualité du lait sur la fin de lactation des vaches du lot 18 mois. Au cours des six mois supplémentaires de traite de ces laitières, une seule mammite clinique a été recensée pour les vingt vaches du lot et les comptages cellulaires n’ont pas augmenté. Il faut cependant rester prudent car les effectifs sont limités », remarque Benoît Portier. ■

Les VHP s’en tirent mieux

«On observe dans le lot des vaches à lactation allongée que ce ne sont pas forcément les animaux les plus laitiers qui sont vides à la fin de la période d’insémination, alors que c’est le cas dans le lot témoin. L’allongement de la lactation peut permettre de garder dans le troupeau les vaches à fort potentiel laitier, mais ce n’est pas un moyen d’intensifier la production. À alimentation et niveau de concentré équivalents, cet allongement de la durée de lactation a plutôt tendance à faire baisser le lait annuel, ce qui est d’ailleurs conforme avec les résultats des quelques essais »,souligne Benoît Portier.

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