Aller au contenu principal

"Structurez vos OP : il y va de votre avenir !"

Brigitte Misonne, de la DG Agri de la Commission européenne, encourage les éleveurs à se saisir des outils européens pour devenir les interlocuteurs incontournables des laiteries.

Pourquoi les producteurs français ne trouvent pas un intérêt évident à adhérer à une organisation de producteurs (OP) ?", a questionné Brigitte Misonne, de la DG agri de la Commission européenne, venue échanger avec les éleveurs adhérents de l’OPLGO (1) lors d’une journée organisée par cette OP Lactalis du grand Ouest en février dernier. "Quand les éleveurs voient que le prix du lait est le même, qu’ils adhèrent ou pas à une OP, ça ne les incite pas à payer une cotisation. Les industriels font cela pour casser l’intérêt des OP", répondent quelques adhérents.

Massifier et travailler avec plusieurs laiteries

Brigitte Misonne exhorte les éleveurs à persévérer : "Si l’OP est massive et négocie avec plusieurs industriels, elle peut faire la différence en termes de prix. Une association d’OP allemande, venue à Bruxelles expliquer son fonctionnement, a dit qu’elle réussissait à obtenir un meilleur prix car elle négocie les volumes et les prix avec plusieurs acheteurs de lait. La France a encore beaucoup d’OP, et des OP verticales par acheteur de lait ; c’est surprenant ! Les laiteries ne seront jamais contentes que vous vous organisez et prenez du pouvoir. Il ne faut rien attendre d’elles. Il faut vous saisir des outils que le Paquet lait a mis à votre disposition (1), pour devenir l’interlocuteur naturel des industriels. Il y va de votre avenir."

Depuis janvier 2018, avec le règlement Omnibus, les OP peuvent grossir au-delà de 3,5 % de la production européenne si elles exercent une véritable activité économique (collecte, pré-transformation du lait, activité amont de fournitures…). "À l’avenir, les OP pourraient jouer un rôle pour réguler les volumes par rapport à la demande. Car des OP structurées peuvent avoir une vision des marchés et agir avec leurs adhérents avant que le prix des produits laitiers ne devienne inacceptable pour tous", ajoute Brigitte Misonne.

(1) Dérogation au droit de la concurrence pour les OP agrées, pour négocier les conditions de vente du lait de leurs adhérents jusqu’à 3,5 % de la production européenne par OP, soit 5,7 M t lait

Cinq ans de contrat, c’est long !

La France est le seul pays de l’Union à avoir choisi une durée minimale des contrats obligatoires de 5 ans. Dans les autres États qui ont opté pour la contractualisation obligatoire, la durée minimale est de 6 mois ou un an. "Il y a des avantages et des inconvénients, mais posez-vous la question de la contrainte si vous souhaitez pouvoir dénoncer votre contrat, si vous souhaitez changer de laiterie. Cette durée est un frein pour faire évoluer les OP et les contrats", estime Brigitte Misonne.

Les plus lus

<em class="placeholder">équipe earl Lemoine</em>
« Nous maîtrisons nos outils pour produire 2,8 millions de litres de lait et sécuriser nos revenus », dans la Meuse 

À l’EARL Lemoine, dans la Meuse, les associés veulent avoir la main au maximum sur les composantes de leur revenu :…

<em class="placeholder">silo betterave maïs</em>
« J’ensile les betteraves en fin de saison pour ne pas les perdre », dans la Meuse

Au Gaec de l’Ouest, dans la Meuse, Alexandre Couchot cultive 12 hectares de betteraves fourragères. Il a testé plusieurs…

<em class="placeholder">Christine et Pascal Garnier,éleveurs laitiers</em>
Eleveur lâché par Lactalis : « Finalement, c’est un mal pour un bien », en Meurthe-et-Moselle

Fin 2024, Lactalis a décidé de dénoncer le contrat de 290 éleveurs laitiers. Une annonce brutale pour Christine et Pascal…

<em class="placeholder">éleveur Célestin Jaunel devant son robot de traite</em>
Qualité du lait : « Mon souci de germes provenait de la pompe doseuse de produits lessiviels »
À la SCEA de Beaudival dans le Nord, un problème de germes est intervenu quelques mois après la mise en route du robot de traite…
<em class="placeholder">vaches laitières dans leurs logettes paillées</em>
Prévention des boiteries : 4 points clés pour bien loger vos vaches

Même si les boiteries sont en général multifactorielles, le bâtiment est déterminant dans leur apparition ou leur aggravation…

<em class="placeholder">vaches au cornadis au Danemark devant une ration </em>
Emissions de méthane : l'additif Bovaer accusé de causer de graves troubles chez les vaches par des éleveurs danois

Au Danemark, l'additif Bovaer qui vise à à réduire les émissions de méthane entérique est sous le feu des critiques. Une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière