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Six mélanges multi-espèces en test depuis quatre ans

En Rhône-Alpes. Les mélanges avec une dominante fétuque élevée (Saint Marcellin) ou luzerne tirent leur épingle du jeu. Des résultats intéressants ont été obtenus avec le « multisainfoin ».

© PEP Bovins lait

Des prairies multi-espèces résistantes à la sécheresse et pérennes? Beaucoup en rêvent suite aux sécheresses des dernières années. Une expérimentation du PEP Bovins Lait(1) sur six mélanges est menée dans la Drôme au lycée agricole du Valentin depuis quatre ans, avec des résultats probants.

Elle s’appuie sur un mélange de base à dominante fétuque-dactyle, le Saint Marcellin(2) qui comprend 14 kg de fétuque élevée, 8 kg de dactyle, 2,5 kg de ray-grass diploïde et 2,5 kg de ray-grass tétraploïde, 2 kg de lotier corniculé, 1,5 kg de trèfle blanc ladino et 1,5 kg de trèfle blanc intermédiaire. Ont été testées trois variantes de ce mélange(3) en introduisant des légumineuses : le sainfoin (« multisainfoin »), la luzerne (« multiluzerne »), et davantage de lotier (« multilotier »). Le sixième mélange testé est un mélange suisse de dix espèces (le 431) sans fétuque élevée.

Chacun des six mélanges a été conduit en sec et en irrigué, en conventionnel et en bio, soit quatre traitements avec chacun quatre répétitions. Au total, la plateforme expérimentale comporte donc 96 microparcelles qui ont bénéficié pour la mise en place et la récolte de la contribution de la station Inra de Gotheron, située à proximité.

Des résultats sur le rendement et surtout le comportement de la flore

« Nous avons regardé le comportement des différents mélanges en fauche mais aussi au pâturage(4),explique Jean Pierre Manteaux. Au pâturage, c’est le Saint Marcellin qui s’est révélé le plus performant. En revanche, en fauche ce sont le « multiluzerne » et le « multisainfoin » qui ont obtenu les meilleurs rendements avec plus de 11 tMS/ha en sec. »

Les quatre autres mélanges se sont avérés nettement moins productifs avec des niveaux de rendements tournant autour de 8 tMS/ha.


L’irrigation a permis, sur les quatre ans d’essai, de faire grimper le rendement moyen de 9,1 tMS à 12,3 tMS/ha, soit un gain de 3,2 tMS/ha. L’effet a été le plus marqué sur le multiluzerne (+4,7 t), qui est aussi le plus productif. « L’été 2009 et le printemps 2011 nous ont permis de mesurer l’impact sécheresse sur le rendement, mais surtout sur la composition de la flore, souligne Jean- Pierre Manteaux. Le multisainfoin a vraiment très bien tenu, il a très bien résisté, et paraît particulièrement intéressant pour les terres calcaires. Le Saint Marcellin s’est également bien comporté. À l’opposé, on a observé une forte dégradation du mélange suisse, avec 50 % de sol nu ou occupé par des adventices en quatrième année. Le multilotier a eu beaucoup de mal à s’implanter la première année, mais en quatrième année il a produit de manière satisfaisante et le lotier s’est implanté progressivement. »

L’essai va se poursuivre encore quelques années, l’idée étant d’estimer la pérennité des mélanges au bout de 7-8 ans voire plus.

Les enseignements tirés de cet essai devraient pouvoir servir à d’autres zones séchantes, de l’Ouest notamment, puisque le mélange Saint Marcellin est une évolution du mélange fétuque- RGA-TB qui a connu du succès en Normandie il y a une quinzaine d’années.

(1) Pôle d’Expérimentation et de Progrès, financé par la Région Rhône-Alpes. (2) Commercialisé par Jouffray Drillaud et Barenbrug. (3) En tenant compte des remarques de Pierre Gayraud (Michel Obtention). (4) Un mélange par jour dans un pâturage tournant rationné.

Les conseils suite aux observations

Le mélange Saint Marcellin, qui comprend cinq espèces complémentaires, peut servir de base à un mélange complexe. Les espèces supplémentaires seront surtout intéressantes en fauche et réfléchies en fonction du contexte pédoclimatique et de la pérennité attendue.

La luzerne, productive et résistante à la sécheresse, est à réserver aux sols à pH supérieur à 6 et est exigeante en calcium ; attention à son agressivité.

Le trèfle violet résiste aux pH bas ; il résiste mieux dans les parcelles hydromorpohes à cause de son enracinement superficiel. Préférez les variétés tétraploïdes pour le garder plus longtemps.

Le sainfoin, riche en tanins, est très bien adapté aux terres calcaires ; c’est l’espèce la plus résistante à la sécheresse et la moins agressive des trois, donc la plus sociable dans les mélanges.

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