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À l’EARL du Coudrier en Ille-et-Vilaine 
« On s’en sort pas trop mal avec une petite structure »

Avec seulement 310 000 litres de lait et 56 hectares, Bernard et Annie Botte misent sur des coûts de production et investissements modérés, les poulets label et le lait non-OGM pour faire face aux crises.

Lille, Moldavie, Morbihan, Timisoara… à l’EARL du Coudrier, on voyage beaucoup grâce aux noms donnés aux vaches. « On cherche des noms de villes ou de pays dans le dictionnaire et on regarde sur une carte où cela se trouve », souligne en souriant Annie Botte. En s’installant d’abord seul avec seulement 170 000 litres de lait et 16 ha en 1983, son mari, Bernard Botte, s’était engagé dans une aventure risquée. Un périple de plus de trente ans très bien géré avec une étape victorieuse au challenge rentabilité organisé par Eilyps en 2016, dans la catégorie des élevages Prim’Holstein. Ce prix illustre la capacité du couple à garder le cap sur la performance technico-économique malgré de sérieuses contraintes en termes d’évolution de structure. « J’ai connu le début et la fin des quotas. Et comme notre laiterie (Triballat) n’accorde pas de litrages supplémentaires, notre référence a peu évolué », relate Bernard Botte. À cela s’ajoute une très forte pression sur le foncier dans ce secteur proche de Rennes. Au final, 34 ans plus tard, les éleveurs tournent avec une référence de 310 000 litres de lait et une surface de 56 ha auxquels ils ont ajouté un atelier de production de poulets sous label. « Nous avons démarré la production de poulets de Janzé en 1987 pour que je puisse rester sur l’exploitation », précise Annie. Un deuxième bâtiment a été construit en 1990, portant la surface totale à 800 m2. « Nous produisons sept bandes en deux ans. » Cette activité a permis de réaliser un chiffre d’affaires de 205 000 euros en deux ans. Un complément de revenu d’autant plus intéressant qu’il est stable dans le temps.

10 euros/1 000 litres avec la filière non-OGM

L’engagement dans la filière lait non-OGM de leur laiterie en 2015 pour produire ses fromages Petits bretons a généré une plus-value moyenne de 10 euros/1 000 l lors de la campagne 2016-2017. Un coup de pouce sur le prix du lait d’autant plus apprécié qu’il n’a pas engendré de bouleversements dans la conduite du troupeau. « Nous avons touché 3 000 euros sans modifier la ration de nos vaches parce que j’utilise du colza depuis plus de quinze ans. »

La maîtrise des coûts est un élément central dans la stratégie des éleveurs pour tirer leur épingle du jeu avec des moyens de production limités. « J’ai toujours voulu optimiser la quantité de lait produit par vache sans déraper sur les coûts de production », insiste Bernard Botte. Un coût alimentaire de 85 euros/1 000 l (dont 35 euros/1 000 l de coût de concentré) avec des vaches à 10 000 kg illustre la maîtrise de ce poste. L’emploi d’un concentré fermier explique en partie ce résultat. Précisons aussi que le calcul du coût de concentré ne prend en compte que l’orge produit sur l’exploitation (120 euros/t) et le tourteau de colza. Le maïs épi et la luzerne sont inclus dans le coût fourrager.

800 grammes par vache et par jour d’okara

« J’achète le tourteau de colza avec des contrats en mai et février. Comme je suis limité en capacité de stockage, je me fais livrer 10 tonnes à chaque fois. » Le prix s’est élevé à 248 euros/t pour la livraison de mai et à 243 euros/t pour celle d’août. « Les vaches ne consomment que 500 kg de tourteau de colza par an. J’en distribue aussi un peu aux génisses. Vingt tonnes par an suffisent pour couvrir les besoins du troupeau. »

La ration hivernale des vaches se compose de 12,5 kg de MS d’ensilage de maïs, 2 kg de luzerne brins longs, 2 kg de tourteau de colza, du foin à volonté, 1,5 kg d’orge et 800 g d’okara. Ce dernier est un sous-produit issu de la transformation du soja en yaourts au soja. « C’est un coproduit riche en protéines et adapté à la filière non OGM, mais il ne faut pas en donner trop parce qu’il est acidogène. » Son prix étant orienté à la hausse (270 euros/t en 2015 contre 310 euros/t actuellement), Bernard Botte pourrait arrêter d’en acheter.

Suite à la sécheresse de juin, l’éleveur a anticipé son éventuel impact sur le rendement en maïs en semant derrière un blé 4,5 ha d’un mélange de RGI (20 kg) et de colza fourrage (1,5 kg) à cycle de végétation très rapide (60 jours). Les vaches l’ont pâturé de mi-septembre à mi-novembre. Les 4 à 5 kg de MS de ce couvert consommés chaque jour par les vaches ont ensuite été remplacés par de l’enrubanné. Finalement, plus de peur que de mal, cette année les rendements en maïs ont été bons (12 à 13 t de MS/ha) et la qualité est au rendez-vous. « L’ensilage est 'très typé lait', avec 0,93 UFL, 44 g de PDIN, 69 g de PDIE, une DMO de 73 et 45,6 % de grain », souligne Jérémy Cerclet d’Eilyps.

La maîtrise du coût alimentaire passe également par le maintien d’un système très pâturant au printemps malgré des vaches à 10 000 kg et des vêlages étalés. « Le coût a tourné autour de 37 à 38 euros/1 000 l de mai à juillet contre 100 à 110 euros/1 000 l en hiver. »

Un parcellaire très favorable au pâturage

Le silo de maïs est fermé pendant trois mois. « Cela repose tout le monde y compris la désileuse et c’est une ration plus économique », souligne Bernard Botte avant d’ajouter : « je ne conçois pas d’avoir des vaches qui ne sortent pas. » L’EARL bénéficie d’un parcellaire très favorable au pâturage. Sur les 21 ha potentiellement accessibles, une dizaine d’hectares de RGA-TB organisés en paddocks d’un hectare sont réservés aux vaches. Elles restent quatre jours dans un paddock quand la production d’herbe est maximale. « J’avance le fil tous les matins. Je fais la même chose pour les génisses. Cela me permet de les surveiller et avec le quad, c’est rapide. » L’herbe pâturée est complétée par 2 kg de maïs épi et 1 kg d’orge et du foin de fétuque élevée de troisième coupe. Cette dernière a été implantée il y a 11 ans sur 4 ha de terres humides et non accessibles aux vaches.

En l’absence de routes à traverser, les vaches ont un accès libre à la stabulation. « Comme il y a suffisamment de haies pour s’abriter et un point d’eau par parcelle, elles ne reviennent généralement que pour la traite du soir. » Les prairies de RGA-TB sont implantées pour une durée de six à sept ans. Après un déprimage en février, elles sont fertilisées avec 30 à 35 unités d’azote en mai. Cet apport est complété par une trentaine d’unités d’azote (734 kg d’N/26 ha de prairies) issues d’effluents récupérés dans une usine du groupe Le Duff.

La luzerne occupe également une place centrale dans le système. « Je cultive de la luzerne (variété Artémis) sur les terres les plus éloignées depuis que je suis installé. Avec des vaches à 10 000 kg, deux hectares suffisent. Mais comme j’en ai semé sur une parcelle de 3 ha, j’en ai vendu 12,8 t à 45 euros/t en 2016 à la coopérative Déshyouest », souligne Bernard Botte. Trois et parfois quatre coupes sont réalisées chaque année avec un rendement moyen de 11 à 12 t de MS/ha/an. « Déshyouest s’occupe de tout. Elle gère le stade de fauche et me ramène les balles (big de luzerne brins longs de 700 kg) ou les granulés pour 155 euros la tonne livrée. Si on l’achetait, on la payerait 230 euros/t et elle serait moins riche en protéines que la nôtre d’environ 3 points (18 % de MAT contre 20 à 21 %). » Les granulés de luzerne remplacent une partie du tourteau de colza dans la ration des génisses pour diminuer le coût de la ration. Après quatre ans d’exploitation, la luzerne est retournée pour semer un blé, puis du maïs et de l’orge.

Dix génisses génotypées en 2017

La qualité sanitaire du lait est également un point fort de l’élevage : zéro pénalité depuis huit ans et une seule mammite à déplorer entre juin et octobre. Et pourtant, l’hygiène de traite est limitée au seul nettoyage des trayons. Un système de barrière en sortie de salle de traite permet cependant d’interdire l’accès aux logettes pendant au moins une heure après la traite.

La voie génétique est un levier utilisé depuis 25 ans (lire encadré). Elle a permis d’obtenir des Prim’Holstein alliant gros potentiel laitier, résistance aux mammites, bons membres et au final une bonne longévité. Deux vaches ont dépassé la barre symbolique des 100 000 litres de lait. Les vaches sont réformées en moyenne après trois lactations. « C’est dans la moyenne départementale du groupe d’élevages ayant un niveau de production compris entre 9 500 et 10 500 kg », précise Jérémy Cerclet.

Malgré un échec cuisant avec dix doses de semences sexées issues d’un même taureau (aucune gestation), Bernard Botte continue d’utiliser des doses sexées sur la plupart des génisses depuis six ans. Le recours au génotypage avec Evolution va cependant modifier cette stratégie. « Nous avons génotypé quatre génisses en 2011. Puis à la demande de notre fils Alexis qui envisage de s’installer avec nous, nous avons recommencé cette année sur dix génisses âgées de 4 à 11 mois. Cela nous a coûté 40 euros par génisse. Nous utiliserons les doses sexées ou importées que sur les génisses qui auront un index fertilité supérieur à 1. »

17 000 euros investis pour la stabulation des génisses

Le croisement des moins bonnes vaches avec des taureaux Blanc Bleu Belge reste d’actualité malgré certaines réticences. « Avec seulement 35 vaches, on ne veut pas prendre trop de risques au vêlage d’autant que les veaux croisés se vendent moins bien, regrette Bernard Botte. Fin septembre, j’ai vendu des faux jumeaux 510 euros. Le mâle était âgé de 4 semaines et la femelle de 3 semaines. Mais quinze jours après, le prix des veaux croisés a chuté. Il y a un effet de saisonnalité. »

La maîtrise des investissements est aussi un axe majeur dans la stratégie des éleveurs. La stabulation (44 logettes) construite en 1984 a été réaménagée au fur et à mesure des besoins en limitant les coûts grâce au recours à un maximum d’auto-contruction. La stabulation des génisses (six travées) a été construite en 2016 sur l’emplacement d’un ancien silo accolé à la stabulation des vaches pour un coût de 17 000 euros. « Nous avons fait des économies sur le terrassement et un mur. » Le parc matériel est également réduit, les éleveurs privilégiant la Cuma. La salle de traite (2 x 4) date de 1986 mais reste fonctionnelle malgré l’absence de décrochage automatique.

Au final, la situation financière pourrait être meilleure si les éleveurs n’avaient pas été obligés de racheter des terres. « Nous avons dû investir 100 000 euros en trois ans pour acheter 21 ha vendus par nos propriétaires. C’est beaucoup à dix ans de la retraite. S’il n’y avait pas notre fils pour pousser derrière, on aurait peut-être tout abandonné. » Un projet d’installation malheureusement bloqué actuellement par la taille de l’exploitation. « On retrouve la même situation que lorsque je me suis installé. Pour installer Alexis dans de bonnes conditions, il faudrait 20 à 25 ha et 100 000 litres de lait supplémentaires », estiment Bernard et Annie. D’autant que leur fils projette de rester seul sur la ferme après leur départ en retraite quitte à arrêter la production de poulets labels.

Un gros travail de sélection

« J’adhère à Prim’Holstein France depuis vingt ans. C’est très intéressant pour le pointage des animaux et j’aime avoir un avis extérieur à celui de ma coopérative d’insémination pour les accouplements. J’achète des doses de taureaux américains chez Bovec, Red-Black et JLD Genetics pour changer de lignées. C’est très important avec un troupeau de petit effectif. À une époque, des taureaux comme Stol Joc étaient surutilisés ici. » L’ISU moyen du troupeau est de 119 avec des points forts du côté de la résistance aux mammites (STMA de + 0,61 pour les génisses et + 0,34 pour les adultes, synthèse Repro de + 1 et + 0,41 respectivement). La production n’est pas en reste avec un Inel de 10 points et un niveau de production équivalent adulte à plus de 11 000 kg (moyenne départementale à 8 500 kg).

« Un système intensif très économe »

« Les éleveurs ont toujours cherché à maximiser la quantité de lait produit par vache mais pas à n’importe quel prix. L’efficacité est au rendez-vous avec un EBE/produit de 38 %. L’utilisation d’un concentré fermier et la bonne valorisation du pâturage permettent de bien maîtriser le coût alimentaire. Pour caler au mieux la ration hivernale, ils font appel à un consultant nutritionniste d’Eilyps et réalisent des analyses de fourrages. Au final les marges sur coût alimentaire en 2016-2017 ont été de 253 euros/1 000 l et 2 379 euros/vache. Les frais vétérinaires sont également très bien maîtrisés. Ils valorisent très bien le gros travail de sélection qu’ils ont fait sur le lait, la morphologie et les caractères fonctionnels. Les investissements sur les bâtiments et la salle de traite sont très faibles sans pour autant nuire à la qualité du logement des vaches et aux conditions de travail. Le manque de surface et l’obligation d’acheter des hectares sont les seules limites de leur système. »

Avis d’expert Jérémy Cerclet, d’Eilyps

Chiffres clés

2016-2017
2 UTH
56 ha dont 26 de prairies temporaires, 11 de maïs ensilage, 3 de luzerne, 3 d’orge ; 1,30 de maïs grain déshydraté, 11 de blé
35 Prim’Holstein à 9 350 l
8 017 l de lait/ha de SFP
1,30 UGB/ha de SFP
Source : Christèle Hayère/AS 35.

La rentabilité de l’EARL du Coudrier

Du 1/04/2016 au 31/03 2017

Résultats technico-économiques

Lait produit 324 930 l

lait vendu 315 930 l

Prix du lait : 340,94 euros/1 000 l

Taux TB : 40,83 g/l – TP : 33,13

Concentré 1303 kg/vl soit 139 g/l

Coût alimentaire vaches laitières 85 euros/1000 l

dont 35 euros/1000 l de concentrés (1)

        50 euros/1000 l de coût fourrager (2)

Prix des réformes 782 euros (12 vaches vendues)

Prix des veaux mâles 97 (16 vendus)

Source : Christèle Hayère/AS 35.(1) Inclut prix de revient de l'orge produit sur l'exploitation et les prix d'achats du tourteau de colza et CMV.
(2) Prix de revient des différents fourrages avec coût de déshydratation pour la luzerne et le maïs épi.
Tableau résultats

Un EBE de 100 325 euros en 2016-2017

2015-2016 2016-2017

Produit brut 254 606 265 693

dont lait vendu 108 564 107 712

poulets label vendus 86 898 117 797

veaux 1925 1 545

vaches de réformes 12 380 9 389

cultures (blé orge et maïs déshy) 21816 17 515

aides PAC 15 760 21 560

Charges opérationnelles 119 545 (47 %) 109 931 (41 %)

dont pour l’atelier lait :

concentrés et CMV 15 515 15 440

Fourrages consommés 15 710 10 965

frais d’élevage 6 920 7 130

frais vétérinaires 4 600 2 950

engrais et amendements 6140 4 890

semences 4 150 3 775

Charges de structure

(hors frais financiers et amortissements) 57 591 (23 %) 55 433 (21 %)

dont main-d’œuvre 11 035 10 225

bâtiment foncier 12 008 7 607

mécanisation 14 882 16 230

autres charges 19 664 21 370

Excédent brut d’exploitation 77 465 (30 %) 100 325 (38 %)

Annuités 32 347 32 380

Revenu disponible 45 118 67 945

Revenu disponible si tient compte des annuités pour lres terres mises à disposition 38760 60606

Source : Christèle Hayère/AS 35.

Commentaires tableau

Lors des trois derniers exercices, le rapport EBE/produit a toujours été supérieur à 30 %. (33 %, 30 % et 38 %)

Le coût alimentaire global est très bien maîtrisé grâce au recours au pâturage et à un concentré fermier : 81,28 euros/1 000 l dont 29,24 € concentré VL/1 000 l, 4,95 €/1000 L minéraux, 13,34 €/1000 L concentrés suite (lait aux veaux + cessions céréales génisses) et 33,75 €/1000 L /1 000 l de coût fourrager.

Les frais vétérinaires étaient plus élevés en 2015-2016 en raison de problème de coccidiose et un passage de grippe sur les génisses.

Les annuités frôlent les 100 euros/1 000 l malgré une très bonne maîtrise des charges de mécanisation et des investissements. Ce montant s’explique en partie par l’obligation d’acheter 21 ha aux anciens propriétaires pour un montant de 100 000 euros.

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