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Réduire le « Jours en lactation » de son troupeau

C’est en début de lactation que la production laitière est la plus efficace. Daniele Castellani, vétérinaire explique comment réduire le "JEL " de son troupeau.

Le potentiel génétique en Holstein approche des 9 500 kg, rappelle Daniele Castellani, vétérinaire dans le Rhône lors d’une journée BicarZ Day organisée par Solvay. Pourtant les moyennes de production restent à 8 000-8 500 kg. Il y a donc une possibilité d’augmenter sa production. Pour l’optimiser, il faut améliorer la reproduction et favoriser les fermentations dans le rumen. » Dit comme ça, cela semble évident mais c’est au niveau hormonal que Daniele Castellani voudrait que les éleveurs se penchent sur leur troupeau. « On oublie trop souvent que la production laitière est sous contrôle hormonal. C’est en début de lactation que sont maximales les hormones qui favorisent la lactation, comme la somatropine présente 80 à 100 jours après vêlage. » Et de donner en exemple les États-Unis où les injections de somatropine après 90 jours de lactation font gagner de 3 à 5 kg de lait par jour. « En Europe, bien sûr, les injections sont interdites. Il faut donc optimiser le nombre de vaches ayant un taux naturellement élevé de somatotropine en début de lactation », explique le vétérinaire.

Un optimum à un JEL moyen inférieur ou égal à 165 jours

Ce qui demande d’en finir, dans les troupeaux à vêlages étalés, avec la détérioration du nombre de Jours en lactation (JEL) (1) qui approche les 190 : les vaches sont à un stade moyen de lactation de six mois et demi. « L’optimum serait un troupeau à un JEL moyen égal ou inférieur à 165 pour avoir le plus d’animaux près du pic de lactation. » Daniele Castellani avance que le lait de début de lactation est trois fois plus rentable. Le vétérinaire a comparé, grâce à l’application Vet’Mobile, les données d’un élevage de 65 vaches qu’il suit et qui a réussi à abaisser son JEL de 190 à 165. « La production moyenne journalière est passée de 26,33 à 27,84 kg, note le vétérinaire. 1,5 kg de plus par 65 vaches, ça fait 3 000 kg de gagné par mois. »

Pour améliorer le stade de lactation de son troupeau, il faut réduire l’intervalle vêlage-vêlage, avec un objectif de passer sous les 410 jours en race Prim’Holstein. En 2016, il avoisinait les 429 jours. L’IVV augmente en même temps que le niveau de production. Il gagne 10 jours par tranche de 500 kg pour atteindre 430 jours à 10 500 kg. « En moyenne, il faut 2,5 à 2,7 IA par gestation, ça demande donc une première IA à 55 jours », décompte le vétérinaire.

Attention à la subacidose en début de lactation

Si le stade de lactation joue sur le profil hormonal, il ne faut pas oublier l’alimentation. « Les protéines de la ration déterminent les acides aminés qui seront disponibles pour stimuler la synthèse des hormones, dont la somatotropine », rappelle le vétérinaire. Il recommande d’être particulièrement vigilant avant la mise bas. « Une bonne lactation se prépare pendant le tarissement » et d’évoquer le bouleversement physiologique de la fin de gestation. Là encore, le vétérinaire parle d’hormones. « La relaxine augmente pour préparer la mise bas. Mais elle augmente la sensibilité aux traumatismes. Il faudra faire particulièrement attention aux besoins de confort à ce stade. Le stress et l’inconfort baissent l’ingestion et dégradent un bilan énergétique qui sera déjà négatif en début de lactation. » Pour la future lactation et pour la remise à la reproduction, l’éleveur devra minimiser cette dégradation. « La subacidose reste le principal désordre métabolique. Un apport suffisant de fibres efficaces pour la rumination ainsi que de 250 g de bicarbonate permet de maintenir le pH au-dessus de 6,2 donc d’optimiser les fermentations. »

(1) Le JEL est la moyenne de nombre de jours en lactation (jours depuis le vêlage) des vaches du troupeau. C’est le stade moyen de lactation ; les Anglo-saxons parlent de Day In Milk. Il est utilisé par les vétérinaires sur Vet’Mobile.

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