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Energie gratuite
RÉCUPÉRER LA CHALEUR DE L’AIRE PAILLÉE

Grâce aux capteurs de chaleur - des tuyaux où circule de l’eau - la chaleur dégagée par l’aire paillée peut être valorisée.

Les capteurs de chaleur sont des tuyaux où
circule de l’eau. Pour les essais, ils ont été installés
à 15 cm et à 20 cm sous l’aire paillée.
Les capteurs de chaleur sont des tuyaux où
circule de l’eau. Pour les essais, ils ont été installés
à 15 cm et à 20 cm sous l’aire paillée.
© D.R.

La ferme expérimentale de la Blanche maison, dans la Manche, teste plusieurs solutions pour économiser l’énergie et utiliser des énergies renouvelable. Dernière venue: les capteurs de chaleur sous l’aire paillée, pour récupérer la chaleur naturellement émise. Il fallait y penser ! « Un éleveur nous a demandé des références sur cette technique, ce qui nous a amenés à conduire cet essai. À notre connaissance, il n’y a pas de test similaire en France », indiquent Bernard Houssin et Yves Françoise, de la chambre d’agriculture de la Manche.

En février dernier, la ferme expérimentale met donc en place le dispositif. Les capteurs de chaleur sont en fait des tuyaux en PEHD (polyéthylène haute densité), où circule de l’eau. Il sont disposés sous une partie de l’aire paillée des vaches laitières. « Une partie des tuyaux a été mise à une profondeur de 15 cm; l’autre partie à 20 cm, pour tester quelle profondeur donnera les meilleurs résultats », précisent les deux conseillers. Sur 345 m2 de surface, un lit de sable a été installé. Puis 560 mètres linéaires de tuyaux ont été disposés dessus. Des agglos ont été posés pour servir de repère pour ne pas curer trop profondément et endommager les tuyaux. Le dispositif a été recouvert de sable, de géotextile, puis de paille. « Je pense que l’on peut se passer de géotextile, et utiliser de la terre au lieu du sable, s’il n’y a pas de cailloux susceptibles d’endommager les tuyaux », ajoute Bernard Houssin.

L’EAU ATTEINT 22 °C

En mars, pendant la mise en service du dispositif expérimental, la température de l’eau est montée jusqu’à 22 °C, en sortie de tuyaux. « Cependant, il vaut mieux attendre un hiver complet de fonctionnement pour voir quelle température on peut atteindre en sortie d’aire paillée », indique Yves Françoise. Au bout du circuit de tuyaux,il y a une pompe à chaleur. « Quand l’eau arrive réchauffée dans la pompe, elle échange ses calories avec un fluide frigorifique. Ce système permet de décupler l’énergie transportée par l’eau ; on peut chauffer l’eau sanitaire à 60 °C et plus », explique le constructeur.

POMPE À CHALEUR EN COMPLÉMENT

À la Blanche maison, les capteurs de chaleur associés à une pompe à chaleur ainsi que des panneaux solaires servent à chauffer l’eau sanitaire et l’eau de chauffage de l’exploitation, qui est stockée dans deux ballons de 750 litres. Les ballons et les tuyaux sont isolés pour éviter les déperditions d’énergie. Le chauffage de l’eau sanitaire se fait grâce aux panneaux solaires (9,4 m2) quand l’ensoleillement est suffisant, ou grâce à la chaleur de l’aire paillée et à la pompe à chaleur quand l’ensoleillement est insuffisant. « Le solaire a toujours la main, car cette énergie est complètement gratuite. La pompe à chaleur consomme un peu d’électricité (1 unité d’énergie pour 7 produites). »

Après un hiver de fonctionnement, la Blanche maison pourra apporter des réponses à des questions telles que : y a t-il besoin d’un appoint en électricité pour chauffer l’eau sanitaire et de chauffage ? Quelle économie d’énergie est possible ? etc. Elle vérifiera si l’économie d’énergie est suffisante pour rentabiliser un tel investissement. Les capteurs de chaleur, le terrassement, le sable, les agglos ont coûté 8400 euros, pour une surface de 345 m2. La pompe à chaleur, avec la distribution, l’électricité : 15520 euros. Les résultats seront présentés aux prochaines portes ouvertes de la Blanche maison en 2009. ■

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