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Quelle vache pour quel système?

Un essai longue durée est en cours à l’Inra du Pin au Haras avec des Prim’Holstein et des Normandes. Les premiers résultats montrent des réponses différentes aux systèmes d’alimentation.

Quel type de vache et quel type de conduite sont les mieux adaptés à un type d’alimentation ? L’Inra s’est lancé dans l’étude des différentes interactions entre race, type génétique, âge au 1er vêlage et système d’alimentation, dans un essai au long cours (12 à 15 ans) sur le domaine expérimental du Pin au Haras dans l’Orne.

Cet essai, qui entame sa sixième année, est basé sur deux conduites alimentaires radicalement opposées menées sur deux lots de 35 vaches : un lot « haut » conduit en système intensif visant l’expression du potentiel génétique et maximisant l’ingestion de fourrages, et un lot « bas » conduit en système herbager sans aucun apport de concentré, même en hiver, visant l’autonomie (voir tableau cidessous). Chaque lot comporte quatre types de vaches : deux races (Prim’Holstein ou Normande) et deux types génétiques (un fort potentiel laitier ou un fort potentiel taux).

« Les deux types génétiques ont le même index matière utile, précise Luc Delaby, qui présentait l’essai lors des Prairiales le 16 juin dernier dans l’Orne. On compare également deux âges au premier vêlage, 24 et 36 mois. Pour avoir des résultats significatifs avec nos effectifs de vaches réduits, on est obligés d’avoir un essai sur une durée aussi longue. »

La Prim’Holstein est plus réactive que la Normande

Au bout de cinq ans, plusieurs éléments ressortent toutefois nettement. Le premier est « une jolie interaction entre la race et le système d’alimentation ». Prim’Holstein et Normandes répondent différemment aux systèmes. La Prim’Holstein apparaît nettement plus réactive et plus sensible : l’écart de production est de 2 400 kg de lait entre le système intensif et le système herbager, alors qu’en race Normande, il se limite à 1 400 kg de lait. « On arrive dans nos systèmes d’alimentation extrêmes à générer des différences énormes en production laitière. Par contre, les deux races réagissent de la même façon sur les taux avec, pour toutes les deux, 2 à 3 points d’écart entre les deux systèmes », commente Luc Delaby.

Le deuxième résultat concerne l’élément clé qu’est la reproduction. « Nous avons fait le choix de vêlages groupés sur seulement treize semaines pour coller à la disponibilité de l’herbe en Normandie, et ce choix exacerbe les difficultés pour la vache Prim’Holstein », souligne-t-il. Toute vache non gestante en fin de campagne d’IA est donc sortie de l’essai. La mise à la reproduction est effectuée du 20 mars au 20 juin sans synchronisation des chaleurs. Et il n’y a pas d’insémination avant 42 jours après vêlage.

La Prim’Holstein mise en difficulté avec les vêlages groupés

Là encore les deux races se comportent différemment. « Si l’on regarde l’évolution du pourcentage de vaches qui vont de nouveau vêler après les 90 jours de saison de reproduction, la Normande compte 15 points de plus que la Prim’holstein. » Autre observation favorable à la Normande : son taux de fertilité est insensible au système alimentaire. Ce n’est pas le cas de la Prim’holstein qui se reproduit moins bien quand le niveau d’alimentation est limitant : « on observe environ 10 points d’écart sur le pourcentage de Prim’Holstein gestantes au bout de 90 jours entre les deux niveaux d’alimentation ».

Dernier élément à souligner, pour le moment : « les Normandes du lot bas se reproduisent très vite. Après vingt-cinq jours de saison de reproduction, 50 % d’entre elles sont déjà gestantes, ce qui est un réel atout en vêlage groupé. Elles expriment mieux leur chaleur. » Concernant les types génétiques, il est encore beaucoup trop tôt pour en évaluer l’impact.

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