Quelle dérobée peut remplacer le ray-grass d’Italie?
Le forum-débat de la journée MécaSol
organisée par le réseau Cuma à Saint-Denis-la-Chevasse
en Vendée a exposé des pistes de substitution au RGI
dans une rotation blé-maïs.
en interculture fait économiser
de l’azote pour le maïs suivant.
L’assolement blé-ray-grass d’Italiemaïs se rencontre fréquemment en exploitation laitière pour intensifier la production fourragère. Mais si le raygrass d’Italie présente des avantages évidents liés à sa facilité d’implantation, au faible coût de la semence et à la maîtrise de sa chaîne de récolte, il comporte aussi de gros inconvénients. Il s’avère gourmand en azote et assèche le sol pour le maïs qui suit. De plus, une fois récolté, il est difficile de se passer d’un labour. « Deux solutions s’offrent aux éleveurs, propose Sébastien Rousseau de la chambre d’agriculture de Vendée, qui suit depuis 2000 le développement des couverts obligatoires en zone sensible. Des associations à base de trèfle incarnat ou des mélanges de graminées et protéagineux type méteils. »
Plus d’autonomie protéique et moins d’intrants
Le trèfle incarnat peut s’associer au raygrass italien, à l’avoine d’hiver, au seigle, au triticale… Ces associations engendrent une réduction de la fertilisation azotée (30 à 50 unités/ha), une bonne structure de sol (plus particulièrement l’association avoine-trèfle incarnat), tout en assurant un rendement correct (4 tMS/ha). Cela dit, les semis après le 15 septembre sont à éviter, le trèfle incarnat risquant de manquer de compétitivité par rapport à la graminée. Autre point important : un préfanage de trois jours est nécessaire. « Ces associations dégagent un rendement intéressant par rapport à un RGI seul ainsi que de meilleures valeurs PDI: autour de 70 en PDIE D pour le seigle-trèfle incarnat contre 58 en RGI, et 80 en PDIN contre 65, et ce pour une valeur UFL quasiment identique. »
En dérobée avant maïs, les méteils associant graminées et protéagineux assurent des rendements de 5 à 7 tMS par hectare et s’avèrent aussi un bon moyen de valoriser les apports organiques de l’automne. Par contre, la complexité des mélanges peut apparaître comme un frein. Et attention au risque de verse pour les mélanges contenant de la vesce.
Michel Lucas, installé à Saint-Martindes- Tilleuls en Vendée, cultive des méteils à base de céréales et protéagineux selon deux schémas. Soit une récolte tardive, avec les grains formés, mais en semant derrière une dérobée à cycle court. Soit une récolte précoce comme avec une fourragère, avec semis direct de maïs ensuite. « Le RGI en dérobée avant maïs se révèle trop pénalisant dans des sols séchants. C’est une véritable pompe à azote et à eau, témoigne l’éleveur. J’ai déjà pu comparer son impact sur des microparcelles en essai sur l’exploitation. Il n’y a pas photo: quand le maïs semé après un méteil atteint la hauteur des genoux, celui semé après un RGI arrive seulement aux chevilles. »