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Quatre situations à éviter en traite robotisée

Tout doit être mis en œuvre pour donner « envie » aux vaches de venir au robot. L’utilisation de caméras time lapse permet d’avoir une vision à 24 heures de la dynamique du troupeau, et de repérer des situations anormales.

La gestion des performances techniques et économiques en traite robotisée passe par une bonne maîtrise de nombreux facteurs : nombre de traites, fréquentation du robot, implantation du robot dans le bâtiment, gestion de l’alimentation, gestion de l’abreuvement… L’accès au robot doit être facilité. Il faut éviter les situations de compétition, pour ne pas décourager certaines vaches.

En observant les vaches dans leur milieu, leur comportement, leur mode de circulation, en détectant les signaux qu’elles nous envoient, il est possible d’améliorer le fonctionnement d’un troupeau en traite robotisée. BCEL Ouest utilise, en plus du tour d’élevage et des observations des experts, des caméras time lapse pour compléter leur regard et ainsi avoir une vision à 24 heures de la dynamique du troupeau. Voici des exemples de disfonctionnement constatés dans quatre élevages suivis par BCEL Ouest.

1 Une mauvaise gestion des points d’eau nuit à une bonne circulation

° Les besoins d’abreuvement de la vache sont importants, de 80 à 160 litres par jour. Dans les conditions normales, la vache boit 6 à 7 fois par jour, notamment après chaque traite. L’accès à un point d’eau à ce moment est donc fondamental.

L’absence d’abreuvoir en sortie de stalle est parfois une erreur rencontrée en élevage robotisé. L’accès à l’eau étant même parfois utilisé pour attirer les vaches vers le robot. Attention alors aux vaches qui viendraient surcharger une aire d’attente uniquement pour s’abreuver !

° Il faut au contraire proposer un accès facile et bien dimensionné à un point d’eau de débit suffisant (supérieur à 20 l/min) en sortie de robot. Veillez à avoir un dégagement suffisant en sortie de stalle. Et préférez un abreuvoir linéaire, en inox pour faciliter un nettoyage régulier. L’abreuvoir doit être le premier obstacle rencontré par la vache après la sortie du robot.

2 Un manque de ration à l’auge se traduit par une baisse de fréquentation

° Y. observe une baisse de fréquentation de son robot la nuit avec quasiment plus aucune de ses 65 vaches au robot vers 4-5 h du matin. La baisse est plus marquée que celle habituellement observée en élevage robotisé vers 3-4 h du matin.

Que nous dit la caméra time lapse installée par le consultant BCEL Ouest pendant 48 heures dans l’élevage ?

Au cours de la journée la circulation est fluide avec une bonne fréquentation des logettes. On observe des phases de comportement « grégaire » du troupeau où toutes les vaches vont manger en même temps à l’auge au moment de l’apport de maïs le matin, puis de l’apport d’affouragement en vert dans la journée. En début de nuit (22-23 h), la quantité de maïs disponible à l’auge est déjà réduite.
À partir de 3 h du matin, il n’y a plus de maïs accessible. L’auge n’est quasiment plus fréquentée jusqu’à la distribution de 7h30 du matin où toutes les vaches se lèvent en même temps.

° Les vaches restent couchées sur la deuxième partie de nuit : les éleveurs comprennent aisément la cause de la baisse de fréquentation du robot. Pour confirmer cela, des notes de remplissages trop faibles sont bien observées le matin lors de la distribution du maïs (vaches en note 2).

Pour inciter les vaches à aller à l’auge, et donc favoriser leur déplacement, il faut toujours suffisamment de fourrage disponible, les quelques restes de maïs n’étant ici pas suffisants. La distribution du maïs après une période de plus d’une heure sans fourrage à l’auge favorise de plus ici un comportement grégaire du troupeau, ce qui est à limiter autant que possible en conduite robot.

° Plusieurs solutions sont envisagées. Celle retenue est une distribution du maïs le soir pour sécuriser l’apport nocturne, puis une sortie maintenue dehors le matin avant l’apport d’affouragement en vert dans l’après-midi comme actuellement.

3 Une situation anormale décelée par la vidéo réalisée sur 24 heures 

° Les deux photos ci-dessous ont été captées sur une vidéo time lapse réalisée sur 24 heures fin octobre dans l’élevage de 65 vaches à 8 700 kg de lait de J.
 

° Cette situation démontre tout l’intérêt d’observer à plusieurs moments de la journée le troupeau et de s’appuyer sur des vidéos. Comment peut-on expliquer cela ? Quels impacts sur la production ? En observant le troupeau sur 24 heures, on s’aperçoit que cette situation est très marquée de 11 h à 14 h. Sur ce laps de temps, les vaches désertent l’aire paillée et se retrouvent toutes dans la seconde partie du bâtiment. En fait, elles fuient les mouches présentes en grand nombre, phénomène très marqué le jour de la vidéo avec des températures élevées ! C’est le constat fait par l’éleveur en insistant sur l’observation de son troupeau sur ce créneau horaire pendant quelques jours.

° En croisant ces observations avec les données de production, nous n’avons pas remarqué de baisse significative de la production car cela dure peu de temps dans la journée et principalement sur une séquence : on se retrouve dans la situation de vaches qui attendraient dans une aire d’attente la traite ! Suite à ces constats, l’éleveur peut mettre en œuvre une action pour limiter l’impact des mouches au niveau de son aire paillée. L’impact de la situation est ici modéré car les fourrages sont bien disponibles 24 heures/24 à l’auge et on a bien ici avec un système de pousse-fourrage une place à l’auge minimum pour 2,5 vaches.

Une observation complémentaire sur cet élevage : attention aux points d’eau, nous conseillons d’en ajouter un.

4  Du confort, du confort, et encore du confort

° Sur une journée de 24 heures, une vache doit passer 12 à 14 heures couchée ! C’est dans ces conditions qu’elle est la plus efficace pour produire car l’essentiel de son métabolisme est alors orienté vers le lait. Cette notion de confort est d’autant plus importante dans un système traite robotisée que les vaches sortent moins en pâture et passent donc plus de temps en bâtiment.

° Deux observations marquantes sont faites dans l’élevage de R. avec traite robotisée et logettes paillées. À l’échelle du troupeau, nous observons des vaches qui restent debout dans les logettes, plus de 15 à 20 % des vaches sont debout dans les logettes. Les vaches hésitent à se coucher, pourquoi ?

Première hypothèse : le confort de couchage n’est pas bon ? L’expert BCEL Ouest et l’éleveur font le « test du genou » en se laissant tomber sur leurs deux genoux dans la logette. Rien de marquant, le confort semble optimal.
Deuxième hypothèse : à l’échelle individuelle, certaines vaches présentent des lésions au niveau du cou. Se pose alors la question du réglage de la logette ? La barre de cou doit être examinée de plus près : est-elle trop reculée ? Trop basse ? C’est certainement cela qui gêne les vaches pour se coucher rapidement. Il faut dans ce cas tester un nouveau réglage de logettes adapté à l’élevage, aux vaches.

Voir les vidéos sur lait.reussir.fr

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