Aller au contenu principal

Quatre clés pour lutter contre la résistance

Des bonnes pratiques devraient permettre de limiter l’émergence d’une résistance des parasites aux produits de traitement chez les bovins.

Lors du traitement d'un lot, pour éviter le sous dosage, il est préférable d'utiliser la dose adaptée à l'animal le plus lourd, sauf si les poids sont très hétérogènes.
© S. Leitenberger

La résistance des strongles aux traitements pose de sérieux problèmes chez les petits ruminants. « Pour les bovins, de nombreux signalements depuis le début des années 2000 font état de résistance ou d’inefficacité des anthelminthiques (principalement les lactones macrocycliques) chez les strongles gastro-intestinaux des bovins de par le monde (principalement Cooperia, strongle digestif de l’intestin) », a souligné Christophe Chartier d’Oniris lors d’un colloque dédié à l’utilisation raisonnée des antiparasitaires organisée par la SNGTV. L’enjeu est de taille sachant qu’espérer contourner la résistance uniquement grâce à la commercialisation de nouvelles molécules est illusoire selon Nadine Ravinet de l’Inra-Oniris. L’émergence de résistance peut être limitée grâce à quatre leviers précise la scientifique.

1 Raisonner l’usage

Le principal levier est l’usage raisonné des vermifuges. Il se base sur une approche propre à chaque élevage (technique de pâturage, durée de pâturage avant le 1er vêlage, saison de vêlage…) et aux conditions météorologiques. Il s’appuie par conséquent sur un diagnostic épidémiologique réalisé chaque année avec son vétérinaire complété si nécessaire par l’utilisation d’un outil informatique tel que Parasit’Info

2 Alterner les familles

Il existe trois familles de produits utilisables chez les bovins que vous pouvez alterner pour traiter les animaux.

3 Maintenir une population refuge

" Il est essentiel de maintenir une population refuge de parasites pour assurer la dilution des gènes de résistance aux produits de traitements, explique Nadine Ravinet. Cette population correspond à une population de parasites n’ayant pas été exposée à des traitements anthelminthiques et donc non sélectionnée suite à un traitement. Elle est par conséquent sensible aux traitements. Cette population refuge a deux origines : des parasites hébergés par des animaux non traités et des parasites présents dans des prairies (les larves présentes dans l’herbe). Quelle taille de population refuge permet de limiter les risques ? « Nous n’avons pas la réponse chez les bovins. Chez les moutons, on estime que 20 % d’animaux non traités pourraient suffire pour déjà ralentir largement l’apparition des résistances ; mais on ne sait pas si ces valeurs sont extrapolables aux bovins… », précise la scientifique.

4 Éviter le sous-dosage

Quatrième écueil à éviter, "le sous-dosage de produits est une situation assez fréquente en raison de la difficulté à évaluer le poids des animaux. Lors du traitement d’un lot, mieux vaut utiliser la dose adaptée à l’animal le plus lourd sauf si les poids sont très hétérogènes. Il faut en effet faire attention au surdosage chez les animaux les plus légers », explique Nadine Ravinet. Des précautions doivent également être prises lors de traitements en pour-on. « En raison de phénomènes de léchages induisant un sous-dosage et pouvant favoriser les résistances, les pour-on doivent être utilisés en cas de traitement de tout le lot. Ils ne sont pas utilisables en traitement sélectif, sauf à condition de séparer les animaux traités des animaux non traités, mais on ne sait pas pendant combien de temps exactement. » Et d’ajouter : « malgré leur facilité d’utilisation, les médicaments pour-on sont regardés avec un œil plus critique aujourd’hui en raison des problèmes de léchage et de biodisponibilité. »

Les plus lus

<em class="placeholder">Pascal Gord, éleveur. </em>
Stress thermique : « Les ventilateurs n’ont pas suffi à améliorer l’ambiance de notre stabulation dans le Rhône »
Le Gaec des Deux-Communes, dans le Rhône, a fait évoluer son bâtiment pour lutter contre le stress thermique des vaches laitières…
<em class="placeholder">dermatose nodulaire contagieuse sur un bovin</em>
La lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse engendre des difficultés dans les élevages bovin

Interdiction d'épandage, veaux bloqués dans les élevages ... commencent à peser lourd dans les élevages bovin de la zone…

<em class="placeholder">Benoît Le Gal et Antoine Le Morvan, éleveurs de vaches laitières en Ille-et-Vilaine</em>
« Avec la race pie rouge, nous dégageons de la marge avec des vaches laitières rustiques, en Ille-et-Vilaine »

Au Gaec Ker Saout Ru, en Ille-et-Vilaine, Benoît Le Gal et Antoine Le Morvan ont troqué les vaches prim’Holstein contre des…

<em class="placeholder">Killian Tissot, éleveur de vaches laitières en Gaec, en Haute-Savoie</em>
Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) : « Avec plus de la moitié de nos bovins qui ont été abattus, nous avons des questions sur la suite » 

En Haute-Savoie, Killian et André Tissot ont vécu la douleur de l'abattage de 67 bovins le 7 août, sur les 126 bovins que…

<em class="placeholder">vache atteinte de DNC</em>
DNC : pourquoi la France et l’Italie appliquent-elles l’abattage total des foyers confirmés ?

La stratégie d’abattage total des foyers confirmés de dermatose nodulaire contagieuse, conjointe à la France et à l’Italie,…

<em class="placeholder">vétérinaire et éleveur lors d&#039;une prescription en élevage bovin</em>
« En binôme avec notre vétérinaire, nous jouons la carte du préventif pour les veaux dans les Côtes d’Armor »

Le Gaec Saint Patern, dans les Côtes-d’Armor, a noué une relation de confiance avec son vétérinaire. Les associés n’attendent…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière