Alimentation des bovins/Fourrage
Protéagineux et soja à l´essai en Normandie
Alimentation des bovins/Fourrage
Le lupin, la féverole, mais aussi le soja peuvent se cultiver en Normandie. Toutefois des réglages s´imposent pour leur trouver une place de choix sur les exploitations.
Pois, féverole et lupin sont bien connus des éleveurs soucieux d´une plus grande autonomie en protéines. De ces trois protéagineux, le lupin est le plus riche en PDI, mais il est aussi le plus tardif. « Cette culture est réputée pour ne pas être adaptée à la Normandie, car son cycle de végétation est long, souligne Gérard Bavière de la Chambre d´agriculture du Calvados. Ce qui ne nous empêche pas de mener un travail exploratoire pour trouver au lupin une place de choix dans les régions d´élevage les plus tardives. »
Engagée depuis quatre ans dans la quête de l´autonomie en protéines, la Chambre d´agriculture mène chaque année des essais sur la féverole et le lupin. Ces deux protéagineux grignotent peu à peu la position de monopole du pois, si peu riche en protéines et victime de ses racines ravagées par l´aphanomyces.
« Dans notre région, le problème c´est d´arriver à maturité début septembre. Les variétés de lupin d´hiver, encore mal connues, semblent prometteuses de ce point de vue. » Par rapport au lupin blanc de printemps, les nouvelles variétés d´hiver s´avèrent en effet plus précoces et plus productives. Leur floraison avancée de trois à quatre semaines devrait permettre d´étendre la culture du lupin au-delà du Centre-Ouest et du Sud-Ouest.
« A travers les essais que nous menons, l´objectif est de faire émerger des variétés équilibrées - peut-être plus riches en protéines, moins productives et peu sensibles aux maladies - et surtout adaptées aux fortes contraintes de terrain, insiste le technicien. Nous privilégions par ailleurs une conduite de culture économe en intrants, en adéquation avec la recherche de produit de qualité. »
Le lupin requiert des parcelles saines, très précoces, qui ressuient bien et qui ne sont pas froides. Les températures basses de l´année 2002 ont particulièrement pénalisé les deux essais situés en zones froides. Les rendements des variétés de printemps ne dépassent pas 20 quintaux par hectare.
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©D. R. |
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Privilégier les variétés précoces et équilibrées
Toutefois, en zones moins tardives, les rendements moyens d´une vingtaine d´exploitations approchent 30 quintaux par hectare, comme l´an dernier. Du côté des variétés, c´est Amiga qui donne les meilleurs résultats en terme de maturité.
En lupin d´hiver, seule la variété Luxe s´en tire correctement avec un rendement de 44 quintaux par hectare, mais son taux d´humidité, très élevé (35 %), rappelle aux réalités de la région. « Le manque de chaleur et l´excès d´eau ont fortement pénalisé cette culture, qui n´obtient pas cette année les résultats escomptés en précocité. »
La féverole d´hiver, quant à elle, est arrivée à maturité plus rapidement que les variétés de printemps, avec 16,3 % d´humidité à la récolte. Vigoureuse au départ, précoce à maturité, avec des teneurs en MAT correctes (270 g/kg MS), elle montre un potentiel intéressant en conduite ultra-économe en intrants. Facile à battre, elle peut concurrencer la féverole de printemps sur des parcelles peu accessibles en février ou sur parcelles séchantes. « Iréna, variété inscrite en 2001, sort en tête en rendement, en précocité et valeur protéique. Des trois variétés testées, avec Karl et Olan, c´est aussi la plus versante et celle qui développe le plus la rouille. »
Pour la féverole de printemps, Gloria offre le comportement le plus équilibré associant bon rendement (43 q/ha), précocité à maturité correcte (19 % d´humidité) et valeur protéique intéressante (304 g/kg MS).
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©D. R. |
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