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Préserver la reproduction en système herbager

Étude de l’Inra - Pin-au-Haras. En cas de restriction alimentaire, les Normandes préservent leur aptitude à se reproduire alors que les Holstein cherchent à maintenir leur production laitière.

Dans les systèmes herbagers basés sur des vêlages de fin d’hiver, l’aptitude à se reproduire sur une période très courte tous les ans est une priorité. Une comparaison des performances de reproduction de vaches à haut potentiel et à potentiel modeste en système herbager a été présentée lors des journées 3R en décembre dernier. Elle repose sur deux troupeaux de 35 vaches normandes et prim’holstein conduits avec des stratégies alimentaires différentes : un système alimentaire haut (maïs + pâturage complémenté), et un système bas (ensilage herbe/foin + pâturage sans concentré avec minéraux). Cette étude s’inscrit dans le cadre de l’expérimentation "Quelles vaches pour quels sytèmes" menée sur la ferme de l’Inra du Pin-au-Haras depuis 2006.

Une cyclicité plus tardive de la Holstein

516 lactations dont 211 premières lactations ont été suivies, avec un objectif de vêlage sur trois mois en fin d’hiver, de janvier à mars. Les notes d’état des animaux ont été enregistrées tous les mois et un dosage de la progestérone dans le lait a été réalisé trois fois par semaine. Les comportements de chaleur ont été observés 5 fois par jour (une demi-heure), avec une insémination à partir de 42 jours. Des échographies ont été systématiquement effectuées 35 et 70 jours après insémination. En moyenne, les vaches ont reçu 1,5 insémination pour un intervalle vêlage insémination fécondante moyen de 95 jours.

Premières constatations, assez classiques : "les Holstein produisent plus et maigrissent plus que les Normandes. Les vaches du système haut produisent plus que celles du système bas (+ 2100 kg en Holstein et + 1100 kg en Normande) et maigrissent moins ", a souligné Luc Delaby aux journées 3R en décembre dernier. Au niveau reproduction, la reprise de cyclicité de la Holstein est plus tardive : "on a observé 6 jours d’écart entre les deux races à 50 jours. En revanche, il n’y a pas eu de différence entre les deux systèmes alimentaires". Pour ce qui est de l’expression des chaleurs, "les Holstein ont mieux accepté le chevauchement que les Normandes ; celles-ci expriment plus de signes sexuels non spécifiques". Et les chaleurs sont plus intenses dans le système bas (+ 10 points d’acceptation du chevauchement) : "le niveau de production a un effet négatif sur le taux de détection des chaleurs ainsi que sur l’intensité des chaleurs exprimées", commente Luc Delaby. Le nombre d’inséminations est moins important en Holstein mais la réussite à l’IA est moins bonne. "Les problèmes de fertilité des Holstein diffèrent selon le système alimentaire : les vaches du système bas subissent plus de non-fécondations/mortalités embryonnaires précoces (+ 15 points). Celles du système haut subissent plus de mortalités embryonnaires tardives". Au final, il en résulte un taux de revêlage en fin de campagne plus bas chez les Holstein (- 16 points). Ce taux est plus élevé en système haut quelle que soit la race. "En Holstein système bas, le taux de revêlage est alarmant à moins de 50 %".

Des stratégies d’adaptation différentes

"Les vaches normandes présentent de meilleures performances de reproduction que les Holstein, quel que soit le sytème, conclut Luc Delaby. Car leur stratégie d’adaptation consiste à limiter leur perte d’état corporel et à produire moins de lait en cas d’apports nutritifs insuffisants. Alors que les Holstein mobilisent de façon importante leurs réserves corporelles de manière à maintenir mieux leur production laitière. En cas de restriction alimentaire, les Normandes préservent donc leur aptitude globale à se reproduire alors que les vaches Holstein échouent plus souvent."

A. C.

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