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Prairies : Les semenciers explorent encore la variabilité génétique des espèces

De nouvelles espèces sont étudiées et sélectionnées, mais pour l'heure les semenciers estiment qu'il y a encore de bonnes marges de progrès au sein des espèces connues pour les prairies de moyenne et longue durée.

 

Des marges de progrès en dactyle et fétuque élevée

Pour adapter les espèces au changement climatique, Barenbrug travaille surtout les dactyles et les fétuques élevées qui ont déjà des caractères leur permettant de pousser en conditions chaudes et sèches. « La sélection cherche à renforcer cette capacité à pousser avec encore moins d'eau disponible et des températures plus élevées, tout en travaillant la capacité de la plante à faire autant de matière sèche avec moins de fertilisant », indique Olivier Coutreau, de Barenbrug.

La stratégie de la plante de contournement de la période critique estivale est aussi un axe de travail de Barenbrug. « Les types méditerranéens de la fétuque élevée et du dactyle poussent l'hiver, 'dorment' l'été, et repartent en végétation à l'automne. Ils font autant de rendement qu'une variété classique s'ils sont exploités très tôt au printemps voire en hiver. »

« La luzerne « méditerranéenne »fait une pause plus courte en hiver qu'une variété typée « Nord ». » En France, on utilise un indice de dormance qui va jusqu'à 7,5 ; au-delà, la luzerne risque de geler sur le départ en végétation du printemps. « Les variétés typées « Sud » sont de plus en plus cultivées au nord de la Loire, car plus productives en été. Sur notre site expérimental de la Marne, elles supportent bien les hivers rigoureux. Elles démarrent plus tôt sauf s'il gèle au printemps. Et elles peuvent permettre d'aller jusqu'à six coupes en bonnes conditions. »

Pour les dérobées, « nous testons des espèces « exotiques ». Par exemple le Teff grass, qui est cultivé en Afrique du Sud et aux États-Unis. Il semble prometteur, semé en juin en dérobée, pour un usage en enrubanné, foin ou pâturage. Avec l'évolution du climat, on verra arriver de nouvelles espèces pour les prairies. Mais pour l'heure, il y a suffisamment à faire avec nos espèces. Et les nouvelles espèces ne fonctionnent pas toujours chez nous, limitées par d'autres contraintes (gel, hiver froid et humide ...). »

Plus de vingt ans de création de mélanges

Jouffray Drillaud crée des mélanges et les teste depuis plus de vingt ans, sur différents sites répartis dans les grands bassins d'élevage français. « Nous travaillons ainsi la complémentarité entre les espèces et les variétés. Nos mélanges plus ou moins complexes répondent à des usages différents, des conditions pédoclimatiques différentes. Nous associons deux à trois variétés complémentaires par espèce majeure d'un mélange. Nous pouvons aller ainsi jusqu'à 11 variétés pour 7 espèces dans un mélange prairial pour pâturage ou usage mixte « pâture fauche » », expose Cédric Pasquier, de Jouffray Drillaud.

Pour s'adapter au changement climatique, des variétés démarrant plus précocément au printemps et plus productives sont développées, pour sécuriser les stocks fourragers plus tôt dans la saison avant l'arrivée des sécheresses printanière et estivale. « L'amélioration de la résistance aux stress estivaux se fait tout en cherchant la productivité, la qualité alimentaire, la résistance aux maladies. » Jouffray Drillaud vise ainsi à proposer un large éventail de variétés par espèces. « Par exemple, une large gamme de précocité pour les ray-grass anglais, RGI et fétuques élevées ; il y a déjà jusqu'à 1,5 mois de décalage pour le démarrage en végétation entre deux variétés. »

Pour les dérobées, « nous testons et travaillons de nouvelles espèces pour les adapter aux conditions et aux usages français. La création de nouvelles variétés de vesce velue permet à cette espèce de devenir une légumineuse très intéressante pour les dérobées fourragères. Le seigle multicaule ou certaines variétés d’avoine rude sont également des espèces intéressantes en cultures dérobées d’hiver, en association avec des légumineuses ».

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