Aller au contenu principal

Piloter les stocks fourragers au mois le mois

Un nouvel outil permettra à partir de juin prochain de confronter, au fur et à mesure des récoltes, les stocks de fourrages aux besoins du troupeau, et en cas de problèmes, de simuler l’impact de différentes solutions.

© S. Roupnel
D’un coup d’oeil, prévoir comment vont évoluer vos stocks fourragers tout au long de l’année, ce sera bientôt possible. En quelques clics, vous pourrez aussi tester différentes solutions pour compenser une rupture de stocks, et prévoir leur impact mois par mois. Ce nouvel outil en est encore pour le moment à sa phase de développement ; il devrait être opérationnel en élevage laitier en juin prochain.

« L’idée de cet outil de pilotage de la trésorerie fourragère est née suite à la sécheresse du printemps 2011. Il a été conçu pour aider les éleveurs à anticiper les accidents climatiques », explique François Battais, de la chambre d’agriculture du Maine-et- Loire, en charge de son développement. « L’innovation, par rapport au bilan fourrager classique, c’est de donner une vision de la cohérence entre l’offre en fourrages et les besoins du troupeau, mois par mois; il permet de confronter l’assolement prévu aux stocks réels au fur et à mesure que les fourrages sont récoltés. Et donc d’anticiper un manque de fourrages lié à un accident climatique, en simulant l’impact de différentes solutions. »

Un outil d’aide à la décision pour les fourrages


En pratique, dans un premier temps, les paramètres « habituels » de l’exploitation doivent être rentrés sur l’ordinateur : la prévision d’assolement, les rendements fourragers moyens, les effectifs animaux, les consommations de stocks des différents lots d’animaux en fonction de leurs rations… À partir de ces données, le logiciel sort une courbe qui indique le seuil minimum de stocks pour faire tourner l’élevage tout au long de l’année et pour une année climatique normale.
Cette courbe, propre à l’élevage, sert de point de repère. Elle permet dans un premier temps de vérifier si l’assolement retenu est cohérent par rapport aux besoins du troupeau tout au long de l’année et par rapport à la marge de sécurité souhaitée par l’éleveur. « Tout le monde ne recherche pas le même niveau de sécurité. »

Faire face aux aléas climatiques mais pas seulement


Par la suite, une fois ces paramètres embarqués, il suffit juste, à des périodes clés, de mettre à jour le niveau des stocks réels et de faire tourner le système avec les stocks réels. Cela permet de se projeter et voir comment l’on se situe par rapport aux seuils minimum, et, si nécessaire, de réagir. « Il est prévu de vérifier trois à quatre fois dans l’année, après chaque récolte de fourrages, si l’on est dans les clous ou pas. »

Cet outil permet aux éleveurs de « prendre des décisions sereinement », constate François Battais.
L’un des cinq éleveurs qui a contribué à son élaboration, par exemple, pensait ensiler des céréales. « Les projections ont montré qu’il avait assez de stocks : il a donc récolté les céréales en grains et stocké la paille pour alimenter ses génisses. De la paille (bio) qu’il achetait d’habitude. »
Un autre éleveur, grâce aux projections de flux fourragers, a décidé de privilégier une coupe précoce de son ray-grass/trèfle violet: « Voyant qu’il aurait assez de stocks, il a choisi la qualité au détriment du rendement pour économiser en correcteur ».

Cet outil a été initialement conçu pour faire face à des aléas climatiques. Il devrait aussi pouvoir être utilisé pour faire face à une fluctuation de la production: en facilitant la gestion des stocks fourragers et des effectifs animaux afin de répondre aux besoins du marché.

Le premier volet du projet Pérel pour pérenniser l’élevage


Cet outil est élaboré dans le cadre d’un projet multifilières herbivores sur quatre ans baptisé Pérel (Pérenniser l’élevage).
Il a été initié en juin 2012(1), suite aux épisodes fourragers difficiles de 2010 et 2011 ; ceux-ci ont montré la nécessité, pour pérenniser l’élevage, d’avoir des systèmes fourragers efficaces capables de résister à la fois à la sécheresse et aux excès d’eau. Il concerne les bovins lait, bovins viande, ovins et caprins et comporte trois objectifs :

1 - l’élaboration d’outil de gestion de trésorerie fourragère ;

2 - l’adaptation des systèmes fourragers. Ce volet comprend la mise à disposition d’un référentiel sur les différentes espèces fourragères (caractéristiques comme la robustesse, la résistance au piétinement, aux excès/manques d’eau, etc, récolte et valorisation par les animaux). Il comporte également des travaux de simulation sur les exploitations des réseaux d’élevage pour mesurer l’impact technique et économique de nouvelles stratégies fourragères. Ainsi que l’étude de nouveaux modes de rationnement pour les taurillons ;

3 - l’irrigation et la valorisation de l’eau. Comment mieux la capter et mieux la distribuer.

(1) mené par les chambres d’agriculture des Pays de la Loire, l’Institut de l’élevage et Arvalis, avec le concours des organismes de contrôle des performances.

Les plus lus

<em class="placeholder">éleveurs laitiers dans leur bâtiment vaches laitières</em>
« Nous sommes passés de 8 300 à 14 500 litres de lait corrigé par vache en cinq ans »
Le Gaec des Landelles, en Loire-Atlantique, a maximisé la production de matière utile par logette. Les divers leviers…
<em class="placeholder">franck et </em>
Élevage laitier bio : « Nous avons le goût de la productivité en Mayenne »

La moyenne d’étable du Gaec Hivert, en Mayenne, s'établit à 8 500 kg de lait en bio. Équipé de deux robots de traite…

<em class="placeholder">Maxime Besnard, éleveur, dans sa luzernière.</em>
« La réussite de l’implantation de la luzerne tient à une somme de petits détails »
Installé en Ille-et-Vilaine en bio, Maxime Besnard sème quatorze hectares de luzerne par an en association avec du trèfle nain et…
<em class="placeholder">jeunes semis de luzerne</em>
Luzerne : sept erreurs à éviter au semis

La luzerne est une culture fourragère exigeante qui réclame de la rigueur et une certaine technicité pour bien démarrer. Tour…

<em class="placeholder">franck et émilie hivert devant leur robot alimentation en bio en mayenne</em>
Robot d’alimentation : « Nous consacrons six heures par semaine à nourrir 140 UGB en bio en Mayenne »

En Mayenne, les associés du Gaec Hivert ont opté pour un robot d’alimentation pour nourrir les vaches, les taries et les…

<em class="placeholder">Distribution de concentrés à des vaches laitières</em>
Produire plus de lait par vache, est-ce vraiment rentable ?
Le contexte de prix du lait favorable incite les éleveurs à produire plus de lait par vache. Si le lait coûte plus cher à…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière