PHYTOS : ADOPTEZ LES BONNES PRATIQUES
L’utilisation des pesticides n’est anodine ni pour la santé ni pour
l’environnement. La législation européenne se durcit pour réduire
les risques. Qu’en est-il de vos pratiques ?
EXCLUT DAVANTAGE
DE SUBSTANCES ACTIVES
Le durcissement de la législation européenne sur l’utilisation des produits phytopharmaceutiques a franchi un cap le 13 janvier. Les négociateurs du parlement européen, de la Commision européenne et du Conseil des ministres de l’agriculture ont en effet voté un compromis en faveur des projets législatifs du « Paquet pesticides » proposé en 2006 par la Commission européenne.
Le « Paquet pesticides » se compose de deux textes : un projet de règlement relatif à la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques et une directive cadre pour une utilisation durable des pesticides dans les États membres. Ses objectifs font l’unanimité au sein de l’UE. Et pour cause : il vise à garantir la santé des humains, à préserver l’environnement tout en assurant des bons rendements aux cultures. Par contre, les divergences se sont exacerbées au fil du temps sur les moyens de les atteindre. Avec son projet de règlement (1er texte), la Commission européenne entendait en effet dépoussiérer une directive européenne datant de 1991. Ce texte législatif implique un durcissement des conditions d’autorisation de mise sur le marché des substances actives jugées très toxiques.
Pendant les débats qui ont duré jusqu’au vote du 13 janvier, le Parlement européen et des associations de défense de l’environnement ont défendu une ligne « dure » du projet. La Commission européenne s’est montrée plus souple. L’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) et la FNSEA ont mis le doigt sur les effets négatifs que pourrait provoquer une réduction importante des substances actives autorisées sur l’efficacité de la lutte contre certains bio-agresseurs. L’UIPP remet également en cause les critères d’exclusion de certaines substances actives.
Le deuxième texte proposé par Bruxelles a fait couler beaucoup moins d’encre. Il s’agit d’une proposition de directive cadre sur « l’utilisation durable des pesticides ». Le plan Ecophyto 2018 en est en quelque sorte la traduction française. Il faut noter que c’est la première fois que l’UE légifère sur cet aspect. Les deux textes du « Paquet pesticides » devront être adoptés formellement par le Conseil des ministres de l’agriculture pour que la nouvelle législation entre en vigueur. Ces deux textes devraient entrer en application au début 2011. Quoi qu’il en soit, l’utilisateur est le premier maillon de la chaîne à être exposé aux risques liés à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques.
Nous vous proposons donc quelques fiches de bonnes pratiques. La santé… En France, il aura fallu attendre le début des années 1990 pour que l’on commence à se pencher sur les effets de l’utilisation des pesticides après leur mise sur le marché sur les pathologies chroniques, selon Pierre Lebailly, chercheur au centre François Baclesse à Caen dans le Calvados. Ce scientifique étudie depuis 1995 le lien possible entre activités agricoles (dont l’usage de pesticides) et cancers. Et n’oubliez pas que, depuis le 1er janvier 2009, le contrôle des pulvérisateurs est obligatoire. ■ Franck Mechekour
Page 30 : De nouvelles règles d’homologation «Paquet pesticides»
Page 33 : « Non aux listes noires arbitraires ! » J.-C. Bocquet, UIPP
Page 34 : « J’ai réduit avec succès les phytos » À l’EARL de la Métairie Neuve
Page 37 : Une bonne protection de la tête aux pieds EPI