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Face à Face
Peut-il y avoir des problèmes de fertilité à la mise à l’herbe ?

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Yves FOUQUÉ, vétérinaire en Ille-et-Vilaine : OUI.

Il peut y avoir des problèmes de reproduction à la mise à l’herbe si la teneur azotée de l’herbe subit une variation brutale. Cela a justement été le cas au printemps dernier. Souvenez-vous du mois d’avril froid et ensoleillé que nous avons connu. Durant cette période, l’herbe a très peu poussé jusqu’à ce que les températures montent en flèche début mai. Dans les prairies de RGA-TB, ce coup de chaleur soudain et bref — une dizaine de jours — a profité au trèfle qui a explosé dans certaines parcelles. Et c’est là le danger ! Une teneur azotée de l’herbe qui monte brutalement très haut n’augure rien de bon. La preuve en est : sur les quelques élevages en suivi repro, plusieurs vaches ont coulé après deux mois de gestation. L’alternance d’une pousse d’herbe ralentie puis d’une forte croissance du trèfle a entraîné une série de mortalités embryonnaires précoces. L’épisode a été d’autant plus surprenant que les cycles en pâturage tournant semblaient suffisamment longs. Mais, à l’entrée des vaches dans les paddocks, les plantes présentaient des stades physiologiques plutôt de 12 à 15 jours que de trois semaines. D’ailleurs, le taux d’urée du lait qui ne dépassait pas 200 mg/l a atteint des pics jusqu’à 450 mg/l sur cette dizaine de jours avant de retrouver un niveau normal.

Catherine DISENHAUS, de l’Agrocampus de Rennes NON.

Penser que les vaches prennent moins au pâturage n’est qu’une impression. Toutes les études le montrent. L’analyse des données d’insémination permet de conclure qu’il n’y a pas de lien entre la saison et le taux de réussite à l’insémination. À production équivalente, la fertilité est même plutôt meilleure au printemps, les chaleurs s’expriment mieux (plus d’espace pour le chevauchement), et il n’y a pas plus de mortalité embryonnaire. Cette impression d’une moins bonne fertilité au printemps est principalement justifiée par le fait que les vaches qui restent à inséminer au printemps sont effectivement les moins fertiles du troupeau… Cela dit, une exception concerne les hautes productrices qui démarrent leur lactation au printemps. Celles-là, c’est implacable, vont produire beaucoup et maigrir beaucoup. Pour ces laitières, fraîchement vêlées et qui pâturent de l’herbe très jeune, mieux vaut retarder la mise à la reproduction en reportant l’insémination de 30 jours. Dans cette situation, un apport supplémentaire de concentré énergétique pourra se montrer bénéfique pour améliorer leur fertilité ultérieure.

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