Pas d’augmentation des arrêts de production en 2016
Le taux de restructuration, calculé à partir des données de la BDIN au 1er novembre 2016, est de 3,8 %, d’un niveau comparable à la moyenne 2010-2015.
Le taux de restructuration, calculé à partir des données de la BDIN au 1er novembre 2016, est de 3,8 %, d’un niveau comparable à la moyenne 2010-2015.
C’est une bonne surprise. D’après les données de la BDNI (Base de données nationale d’identification), le rythme de disparition des exploitations laitières ne s’est pas accéléré en 2016, malgré deux années de crise. « Entre le 1er novembre 2015 et le 1er novembre 2016, le taux de restructuration est de 3,8 % : un taux comparable aux 3,7 %/an observés en moyenne sur la période 2010-2015. Ce rythme est tout de même nettement plus élevé que celui des autres filières herbivores et plus encore des exploitations sans herbivores (1), constate Christophe Perrot de l’Institut de l’élevage-idele. Il se traduit par la disparition de 2 500 exploitations laitières en 2016, la règle depuis 2012. Le flux d’installations (environ 1 200/an suite à la baisse enregistrée en 2009) n’est pas suffisant pour freiner le rythme de disparition. "Ce taux de 3,8 % peut s’expliquer en partie par des effets temporaires du plan d’aide à la réduction de la production laitière ou par la moindre activité économique des cultures de vente."
Un quart des vaches dans des troupeaux de plus de 100 vaches
Au 1er novembre dernier, 61 558 exploitations laitières ayant plus de 10 vaches de race laitière sont comptabilisées dans la BDIN. Le cheptel laitier est quasiment stable (3,712 millions de vaches laitières, -0,3 %) avec une moyenne par exploitation à 60,3 vaches (+2,1 vaches en un an, +10 en cinq ans).
Le nombre de troupeaux de plus 100 vaches continue à progresser sur la même lancée. Il a plus que doublé en cinq ans. Au 1er novembre 2016, on en compte 7 100 soit 800 de plus en un an : ils représentent 25 % des vaches laitières et 11,5 % des exploitations.
Les contrastes entre régions, toujours forts, évoluent un peu. « Dans les zones de polyculture-élevage du Sud-Ouest, le taux de restructuration a souvent diminué par rapport aux taux très forts de la période 2007-2014. En nombre d’exploitations, mais pas en nombre de vaches qui continue à diminuer beaucoup plus que partout ailleurs (-32 % depuis 2007 contre -2 % ailleurs) : les éleveurs qui restent ne compensent pas les vaches de ceux qui partent, commente Christophe Perrot. En revanche, le massif du Jura-Doubs continue à se distinguer avec une augmentation régulière du cheptel de vaches laitières qui ne ralentit pas (+16 % entre 2007 et 2016 contre +7 % dans les zones d’élevage de l’Ouest) ».
« Le nombre de livreurs suivis mensuellement par FranceAgrimer semble cependant montrer une chute plus rapide en septembre et octobre 2016 (-4,7 % sur des périodes de 12 mois) mais cette enquête laitière n’est pas facile à interpréter sur ce point, signale Christophe Perrot. En 2015, elle avait conclu à une faible réduction du nombre de livreurs français (-2,8 % sur un an) et il pourrait s’agir d’un mouvement de rattrapage dans les statistiques."
(1) Herbivores : - 2,5 % sur 2010-2013 d’après l’enquête Structures d’Agreste - sans herbivores : -1,8 %.