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Ouest Élevage mise sur le colostrum

Dans le Grand Ouest, Ouest Élevage, filiale de Laïta, achète et valorise le colostrum excédentaire de première traite. Une filière très technique dédiée à un marché porteur.

« Le colostrum non consommé par le veau est souvent jeté. Mais il peut être valorisé avec, à la clé pour l’éleveur, un complément de rémunération, explique Guillaume Haelewyn, coordinateur Développement de la collecte de colostrum chez Laïta. Ouest Élevage collecte et transforme du colostrum depuis 2002. Mais l’entreprise souhaite intensifier cette activité. « La demande sur les produits à base de colostrum est forte. Et nous travaillons en partenariat avec un institut de recherche belge en pointe dans ce domaine pour élaborer de nouveaux produits destinés à la nutrition des jeunes mammifères. »

Près de 100 000 litres de colostrum ont été collectés en 2014, dans 750 élevages. « L’objectif à horizon cinq ans est de doubler ce volume. » « Nous collectons du colostrum de première traite, rémunéré en fonction de sa teneur en anticorps. » La rémunération se fait à partir de 31 g/l d’anticorps. Un colostrum à 50 g/l d’anticorps est payé 0,50 €/l et  2,05 €/l pour 100 g/l d’anticorps. « En 2014, la valeur moyenne du colostrum collecté était de 72 g d’anticorps par litre, avec un prix payé d’1,35 €/litre. »

« Outre le complément financier qu’elle peut apporter, la vente de colostrum est souvent l’occasion pour les éleveurs de rationnaliser la gestion et la distribution du colostrum. » Les éleveurs ont un retour sur les caractéristiques des colostrums qu’ils ont livrés trois fois dans l’année. « Mais souvent, les producteurs qui rejoignent la filière se mettent à peser leurs colostrums, ce qui leur permet de mieux en connaitre les valeurs, avec des effets positifs attendus sur la protection des veaux. » Un éleveur qui évalue la valeur des colostrums en routine est, par exemple, plus à même de se constituer une banque performante en congelant les excédents des produits les plus riches. À l’inverse, des colostrums régulièrement pauvres en anticorps peuvent amener l’éleveur à s’interroger sur les facteurs qui pourraient pénaliser la qualité du colostrum (conduite antiparasitaire, durée ou alimentation au tarissement…) pour essayer d’améliorer les choses.

Le colostrum est collecté congelé. Ouest Élevage fournit aux éleveurs des bidons de 10 litres sur lesquels ils apposent le code barre de leur élevage, de façon à assurer la traçabilité. Remplis au fur et à mesure des vêlages, les bidons sont généralement récupérés par le laitier lors de sa tournée. Depuis septembre dernier, un nouveau circuit de collecte, via un transporteur local, a été créé pour permettre à tous les éleveurs qui le souhaitent de vendre leurs excédents de colostrum de première traite. Pour l’instant limitée au département du Finistère, cette nouvelle possibilité de collecte pourrait s’étendre par la suite.

Les élevages livrant du colostrum doivent être indemnes d’IBR. Les colostrums d’aspect anormal, avec des traces de sang ou de vaches mammiteuses ne sont pas collectés. Réceptionnés à Ploudaniel (29) sur le site de Ouest Élevage, les bidons collectés sont pesés puis envoyés dans une usine dédiée en Belgique que le groupe a créée avec son partenaire belge. Après avoir été standardisé à 70 g d’anticorps par litre, le colostrum y est séché pour être valorisé dans des colostro-suppléments ou comme matière première vendue à d’autres industriels qui commercialisent ce type de produits mais ne disposent pas de colostrum ou de la logistique et de la technologie nécessaires pour le valoriser.

L’objectif est de doubler la collecte d’ici cinq ans

« Le colostrum nous a rapporté 1200 euros »

Avec 130 vêlages de vaches Pie Rouge des plaines et Prim’Holstein, le Gaec du Heun a vendu l'an dernier 640 litres de colostrum à 93 g d’anticorps par litre. « Nous en avons retiré 1200 euros, sans travail supplémentaire, explique l’associée en charge des veaux. Je garde systématiquement 2,5 à 3 litres de colostrum de première traite pour le veau et, avant de vendre l’excédent, je le jetais. Depuis que nous vendons du colostrum, je l’analyse au pèse-colostrum. Je me rends compte que les quantités produites et les teneurs en anticorps peuvent être très variables d’une vache à l’autre, sans forcément de lien avec l’aspect visuel. »

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