« Nous diversifions la ration avec des haricots verts et des betteraves »
« Nous sommes passés à un effectif de 125 vaches hautes productrices, conduites en système robot. Il y a encore quelques années, la ration reposait quasiment entièrement sur le maïs ensilage et le soja. Nous cherchons désormais à être moins tributaires de la qualité des ensilages de maïs, très variable d’une année sur l’autre. Et également à limiter l’augmentation des surfaces en maïs malgré l’agrandissement du troupeau, tout en gardant un système intensif. Le maïs reste encore aujourd’hui le pilier de la ration mais il devient moins prépondérant. En plus de 37 kg de maïs ensilage (33 % MS), chaque vache reçoit 10 kg d’ensilage d’herbe (34 % MS), 2,8 kg de sous-produits de haricots verts, 1 kg de correcteur du commerce (80 % soja-20 % colza), distribués avec un bol. Et de novembre à mars, 8 kg de betteraves intègrent la ration. Une VL 3 litres (2 kg en moyenne) et du correcteur sont distribués au robot (2,3 kg).
Nous avons la chance de nous trouver à 2 km d’une conserverie de légumes, alors autant en profiter. Le principal avantage de ces déchets de conserverie (écarts de triage, extrémités des légumes, légumes trop matures…) est leur rapport qualité-prix. Cela ne nous coûte rien hormis le transport et le temps passé. L’incorporation des haricots dans la ration mélangée nous permet d’économiser un peu de maïs fourrage, sans trop déconcentrer la ration. Mais sinon, nutritionnellement, leur intérêt reste assez limité.
D’août à septembre, pendant un mois, je récupère chaque soir avec la remorque 15 à 20 tonnes brutes, que je mets en silo, couche par couche. Le produit frais fait 10-12 % MS. Une fois dans le silo, le tas fond énormément. On perd environ un tiers du volume ! Au final, le produit tourne entre 16 et 20 % MS. Le silo se tasse tout seul. La conservation est bonne. J’ai fait une seule analyse mais qui date déjà de plusieurs années ; elle indiquait 20 % de MAT, 1,10 UEL et 0,90 UFL/kg MS. Je compte en faire une autre cette année. C’est un produit appétent mais sans plus. Pour prévenir les soucis dus à des bouts de ferraille éventuels, j’aimante toutes mes bêtes.
Comme les haricots, la betterave ramène de la fraîcheur dans la ration et constitue une source d’énergie non amidonnée. L’association des deux permet de diversifier la ration, mais par contre, cela complexifie aussi les choses : multiplication des silos, reprise des betteraves au godet, gestion des transitions… Et nous faisons attention aussi à la teneur en fibres de la ration car ces deux fourrages ne sont pas très riches en cellulose. »