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« Notre outil de monitoring nous met la puce à l’oreille ! »

Dans la Manche, le Gaec du Vivier a investi dans un outil de monitoring pour gérer, sans y passer trop de temps, la reproduction et la santé des 150 vaches du troupeau.

Dans la stabulation, l’ambiance est calme. À l’instar des autres laitières du troupeau, Marabout, la championne 2019 du concours départemental de la race Jersiaise, arbore une boucle particulière sur son oreille gauche. Le Gaec a investi en février dernier dans le système de monitoring avec une boucle auriculaire (SenseHub d’Allflex). « Notre objectif est de préserver les performances de repro de notre troupeau malgré l’augmentation de son effectif sans passer trop de temps pour détecter les chaleurs », explique Valentin Tapin. Ancien inséminateur, Valentin s’est installé avec son père à Coigny dans la Manche en 2018. L’effectif du troupeau est passé de 70 à 150 vaches. Les 1,2 million de litres de lait en contrat avec les Maîtres laitiers du Cotentin sont produits par une centaine de Prim’Holstein et une cinquantaine de Jersiaises.

Des inséminations sans observation des chaleurs

Depuis son installation, Valentin Tapin assure les inséminations dans l’élevage. « Grâce à notre outil de monitoring, nous n’avons plus besoin d’observer les chaleurs des vaches. Quand l’application annonce un niveau de fiabilité pour l’alerte chaleur de 80 à 85, je me fie entièrement à l’alerte. Quand il est compris entre 50 et 70, je préfère vérifier avant d’inséminer une vache. » L’éleveur tient également compte du contexte avant de prendre une décision. « Quand les vaches changent de ration ou sortent à l’herbe, elles changent de comportement. L’outil de monitoring a besoin de deux ou trois jours pour se réinitialiser avant de fournir des alertes aussi fiables. »

La fenêtre horaire pour réaliser l’insémination est reportée sur un graphique simple consultable sur un smartphone ou un ordinateur. Trois couleurs sont utilisées : le vert pour la plage horaire optimale, puis du orange et du rouge au fur et à mesure que l’on s’en écarte. La durée des chaleurs est variable d’une vache à une autre, mais le système se réétalonne rapidement en fonction du comportement des animaux pour calculer une fenêtre optimale pour les inséminer, précise Allflex.

Désireux de diminuer l’intervalle vêlage-vêlage (410 jours), Valentin Tapin apprécie également les alertes pour les vaches considérées en anœstrus : pas de détection de chaleurs depuis au moins 30 jours. Allflex conseille aux éleveurs de ne sortir la liste des vaches en anœstrus qu’une fois par semaine .

Possibilité de gérer différents lots d'animaux

Si la repro a été la porte d’entrée du monitoring dans l’élevage, les associés comptent également valoriser progressivement les alertes dédiées à la santé et à la nutrition fournies avec l’option de service Premium qu’ils ont choisie. « Nous avons reçu deux alertes santé qui nous ont permis d’intervenir rapidement sur un cas de mammites colibacillaire et une acétonémie. » Alerte ou en détresse sont les deux types d’alertes envoyées par SMS. À charge ensuite aux éleveurs et leurs partenaires (vétérinaires…) de détecter l’origine du problème sur l’animal.

Pour les vêlages, l’outil fournit une indication basée sur des changements de comportement de l’animal (rumination, ingestion, déplacement…). Allflex annonce une fiabilité d’environ 70 %. « C’est plus un indicateur de difficultés autour du vêlage qu’un réel outil de détection. »

Le système permet également de gérer le troupeau par lots d’animaux (fraîches vêlées, génisses, primipares, multipares…). Valentin Tapin envisage de valoriser cette option à court terme. « Je ne sais pas si je ferai des lots en fonction des races ou du stade de lactation. »

Évolution récente, la synchronisation des données (date d’insémination, de vêlage…) issues du système avec les services d’identification est finalisé. « Cela nous évitera d’enregistrer des données en doublon », apprécie l’éleveur.

« Nous n’avons perdu que cinq boucles »

Le Gaec a fait le choix des boucles auriculaires plutôt que des colliers parce que les vaches portent déjà un collier pour les DAC.

« Les boucles, c’est plus esthétique ! », souligne également Valentin Tapin. Boucles ou colliers, Allflex annonce une fiabilité comparable pour les deux systèmes. En revanche, la durée de vie des boucles auriculaires (3 ans) est inférieure à celle des colliers (7 ans). Sur 150 boucles posées dans cet élevage, cinq ont été perdues. Deux ont été retrouvées dans une auge. Au Gaec, la barre au garrot limite les risques de pertes par rapport aux cornadis. Allflex déconseille d’utiliser des boucles auriculaires dans les élevages où le taux de pertes des boucles d’identification avoisine 5 à 10 %. Dans ce cas, mieux vaut prendre des colliers.   

Possible de mixer des boucles avec des colliers

Aujourd’hui, le système permet de mixer l'utilisation des colliers et des boucles dans un élevage. « Nous pensons investir dans une vingtaine de colliers pour les génisses en ne prenant que l’application Starter (détection des chaleurs). Elle coûte moins cher que l’application Premium (chaleurs, santé, nutrition, stress thermique). »

Un prix variable selon le niveau de service

Le prix d’une boucle auriculaire varie entre 70 € HT, 82 € HT et 90 € HT selon le niveau de service choisi : « Starter » uniquement détection des chaleurs, « Advanced » avec mise-bas et santé en plus, ou « Premium » avec la nutrition et le stress thermique en plus. Avec les versions colliers, les tarifs sont respectivement de 110 €, 135 € et 150 €.
En cas de perte ou d’usure de la batterie, il faut racheter une boucle. Ouvrir la boucle pour changer la batterie la fragiliserait. Le prix des boucles et des colliers tient compte de leur durée de vie. Il faut également ajouter 1 500 € pour le boitier qui récupère les données fournies par les capteurs, soit un coût total de 10 à 30 € par vache et par an selon le service et le nombre d'animaux équipés.

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