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Sommet de l’élevage 2022, visite virtuelle d’un élevage de vaches Brunes

A l’occasion du Sommet de l’élevage 2022, le groupe Réussir vous emmène visiter un élevage de race bovine Brune à Lastic, dans le Cantal.

A Lastic, petit village de 130 habitants à l’est du Cantal, à 1100 mètres d’altitude, Laurent Talamandier, est éleveur laitier depuis 10 ans, sur la ferme familiale, en Gaec avec sa mère et son frère. Le troupeau est composé d’une soixantaine de Brunes et de Montbéliardes. « En 2011, on avait 100% de Montbéliardes, puis le troupeau a eu la salmonellose. Au printemps 2012, alors qu’on devait faire rentrer de nouveaux animaux on a eu besoin de changement », raconte le jeune agriculteur. « Ce qui nous a attiré chez la Brune, ce sont ses taux élevés. La race est productive. Et lors de visites d’élevage, ce qui nous a tapé à l’œil c’est la docilité de l’animal, très proche de l’humain », confie Laurent Talamandier. L’aventure commence ainsi avec cinq Brunes en août 2012. 

« La Brune est une vache qui marche très bien et valorise l’herbe »

Sur les douze derniers mois, ses vaches brunes ont produit en moyenne 7000 kilos de lait avec un taux butyreux (TB) à 43.4 g/kg en moyenne et un taux protéique (TP) de 36 g/kg, à partir d’une ration alimentaire essentiellement à base d’herbe et d’un peu de maïs. Le Gaec produit 550 000 litres de lait par an valorisé par Sodiaal en Bleu d’Auvergne, Fourme d’Ambert et Cantal. « Notre laiterie incite à la qualité avec une prime de 50 euros en moyenne, c’est important pour nous », témoigne l’agriculteur.

Le Gaec, qui compte 150 ha de surface agricole utile (dont 90 ha de prairies permanentes, 10 ha de parcours valorisés par les jeunes bovins, 10 ha de céréales et 40 ha de prairies temporaires) travaille sur l’autonomie alimentaire depuis plusieurs années. « Mais on ne peut pas tout produire, on fait des achats extérieurs notamment en colza », explique Laurent Talamandier.
 

Lire aussi : Croisement laitier : la Brune expose ses atouts  

« La Brune est une vache qui marche très bien et valorise l’herbe. Elle s’adapte à tout. Je sélectionne les taureaux sur la production, les taux et ensuite les facteurs de longévité et de santé des mamelles », confie-t-il.
 

Une race de vache aux dimensions internationales

« Au départ suisse, la race Brune a pris une dimension internationale depuis 200 ans. Elle s’est beaucoup développée en Europe, en France, en Allemagne et en Europe de l’Est. Et depuis 1870, elle est présente aux Etats-Unis », explique Célia Chapuis, technicienne à Brune Génétique Services (BGS). Arrivée en France en 1789 en Côte d’Or à Chatillon-sur-Seine, et dans le Tarn, la race Brune compte aujourd’hui 18 000 vaches inscrites au contrôle laitier (sur 22 000 au total, contre seulement 11 000 dans les années 90). « A l’international, on la retrouve partout en Inde, en Amérique du Sud… On compte aujourd’hui 6 millions de têtes en tout et 520 000 vaches inscrites au contrôle laitier », informe la technicienne.

Au départ mixte, la race Brune a pris des orientations plus laitières en France dans les années 1960 à l’instar des Etats-Unis avec l’importation de semences de taureaux américains pour développer les caractères laitiers.

Comment s’organise le schéma de sélection

BGS, union de coopératives agréé organisme et entreprise de sélection, gère le schéma de sélection de la vache Brune. « Nous sommes 7 techniciens sur toute la France, avec la mission de repérer les meilleures femelles issues des meilleures familles », précise Célia Chapuis. Entre 300 et 400 femelles vont être accouplées chaque année avec des pères à taureaux par les techniciens. « Le but notamment : avoir des mâles qui seront ensuite génotypés pour trouver nos futurs taureaux », explique-t-elle.

« On recherche des vaches solides avec un bon dos, des largeurs et des profondeurs, des membres bien faits pour marcher et une vache productrice avec du lait de qualité (en moyenne 9100 kilos de lait et 36 g/kg de TP et 42 g/kg de TB) », souligne la technicienne.

« La Brune est la deuxième race mondiale avec un schéma de sélection aussi important. On a plus de 7000 taureaux génotypés », avance Célia Chapuis.
 

De bonnes qualités fromagères

La race est recherchée pour ses taux (TP et TB) mais aussi pour ses caséines. 77% des vaches brunes possèdent le variant B de la Kappa-Caséine et 70% possèdent le variant A2A2 de la Béta-Caséine, ce qui place la Brune parmi les meilleures races fromagères.

« BGS exporte sa génétique avec plus de 90 000 doses vendues dans le monde, ce qui est deux fois plus que ce que l’on vend en France », souligne Célia Chapuis. « En 2019, le taureau O Malley a été le père à taureau le plus utilisé en Brune au monde », poursuit-elle.
 

Les standards de la race bovine

La Brune Pepita, de l’élevage de Laurent Talamandier suivie par le schéma de sélection de BGS, réunit tous les critères de la race selon la technicienne : « elle est grande, large avec un bon bassin, et de bons membres, des mamelles avec de bonnes attaches ; elle a le mufle noir, des onglons noirs, adaptés pour pâturer, elle n’a aucun problème pour aller au pâturage ».

Laurent préfère pour sa part Djina, présente depuis 2013 sur l’élevage. « C’est ma vache fétiche, ma mascotte, elle nous a permis de participer au concours européen en 2016 à Mende. C’est la meneuse de troupeau, elle a fait 8 lactations, elle approche les 70 000 kilos de lait avec un TP de 35 et un TB de 43 », témoigne-t-il. Une telle longévité n’est pas rare dans le troupeau, selon l’éleveur, qui précise qu’il a plus de 20 vaches à plus de trois lactations depuis 2019.
 

Une race en progression

La devise de la Brune c’est « more than milk », avec la quantité mais aussi la qualité, résume Célia Chapuis. Ses autres qualités : la docilité et facilité de conduite du troupeau avec des vêlages tranquilles et une bonne longivité. Ceci explique pourquoi le nombre de vaches Brunes présentes au contrôle laitier augmente depuis les années 90 d’au moins 1% par an.

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