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[Monitoring de la Repro] « Les outils sont fiables mais ne font pas de miracles »

Pour Fabrice Bidan, chef de projet reproduction des ruminants à l’Institut de l’élevage, l’investissement dans un outil de monitoring doit s’inscrire dans une démarche globale de gestion de la reproduction.

Fabrice Bidan, chef de projet reproduction des ruminants à l’Institut de l’élevage © DR
Fabrice Bidan, chef de projet reproduction des ruminants à l’Institut de l’élevage
© DR

Quelles sont les clés pour bien choisir un équipement ?

Fabrice Bidan - « De nombreux outils sont disponibles pour aider à détecter les chaleurs ou les vêlages. Avant de choisir, les éleveurs doivent se poser la question : « pourquoi je veux m’équiper ? ». Les outils fournissent une aide mais ne résolvent pas tout. Ils ne font pas de miracles. Par exemple, si les difficultés rencontrées pour détecter les chaleurs sont liées à des problèmes d’expression des chaleurs, il faudra d’abord faire le point avec son conseiller (Ecel, inséminateur, vétérinaire…) sur les causes du problème. Il peut être lié à l’alimentation, des boiteries… »

La performance des outils est-elle différenciante ?

F. B. - « C’est difficile à dire en l’absence d’études comparatives indépendantes. Par ailleurs, la plupart des outils sont vendus via des distributeurs bien implantés dans un secteur géographique. Ceci étant, l’offre s’étoffe et les outils qui existaient ont bien évolué. Aussi, globalement leurs performances sont similaires et donc peu différenciantes. Le choix se fera surtout en fonction de ce que l’éleveur attend de l’outil, des options qu’il propose (activité, santé, rumination…), de ses possibilités d’évolution et de sa compatibilité avec d’autres équipements présents dans l’élevage. Avant d’investir, il faut avoir une stratégie globale et se projeter dans les années à venir pour évaluer ses besoins. Par exemple, lorsqu’un regroupement de troupeau est envisagé, mieux vaut se mettre d’accord en amont sur le type d’équipement à choisir pour ne pas se retrouver avec deux outils incompatibles dans un même élevage ou être obligé d’en revendre un des deux à perte. »

Quels gains économiques peut-on espérer ?

F. B. - « Pour les évaluer, il est nécessaire de confronter le coût de l’investissement, amorti sur la durée de vie des capteurs, avec le manque à gagner sur les performances de reproduction. Le gain économique procuré par un raccourcissement de l'intervalle entre deux vêlages dépend essentiellement de la quantité de lait livrée par vache et par jour avant amélioration (moins elles produisent, plus il sera intéressant de les faire revêler rapidement), du progrès sur l’intervalle que vous pouvez espérer (plus il est élevé, plus votre gain par jour sera élevé) et, de façon plus marginale, du groupage des vêlages. En cas de performances de reproduction dégradées, le maintien de la saison de vêlage sera onéreux du fait de réformes de vaches pour infécondité. Ces estimations doivent également intégrer les autres dépenses éventuelles pour améliorer ces performances mais aussi, plus difficile à chiffrer, l’impact sur le temps de travail et le confort pour l’éleveur, c’est-à-dire plus de sérénité au moment de l’IA. »

En Normandie, une étude est en cours sur l'impact des outils

Une étude réalisée avec la chambre d’agriculture de Normandie(1) vise à comparer les performances de reproduction dans des élevages avant et après qu’ils se soient équipés en outils de monitoring. Elle se terminera à la fin de l’année. « Il est encore difficile de dire que l’amélioration des performances de reproduction dans certains élevages s’explique exclusivement par l’investissement dans un équipement de détection automatisée des chaleurs. En effet, la plupart de ces élevages ont dans le même temps entrepris une démarche globale d’amélioration de la reproduction via d’autres leviers comme l’alimentation, le bâtiment… », note Fabrice Bidan. Il est donc difficile de faire la part des choses entre ce qui est dû à l’investissement dans des outils de monitoring et l’amélioration de la conduite du troupeau. 

(1) En partenariat avec Littoral Normand, Elvup, OrigenPlus et l’Institut de l’élevage.

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