Démarche Bretagne eau pure
Moins de triazines, mais plus de glyphosate
Démarche Bretagne eau pure
Dans les 44 bassins versants du programme Bretagne eau pure, les pratiques agricoles s´améliorent. Mais l´évolution des teneurs en nitrates n´est pas encore visible.
Le troisième contrat de plan Bretagne Eau Pure (de 2000 à 2006) compte 44 bassins versants, soit 36 % de la SAU et 28 % des exploitations bretonnes (16 000). « Environ un quart des agriculteurs situés sur les bassins versants ont complètement intégré les changements de pratiques et fait des investissements dans le but de préserver l´eau ; et la moitié sont en train d´évoluer. Globalement, l´amélioration des pratiques agronomiques est plus rapide sur les bassins versants du programme qu´ailleurs en Bretagne », précise-t-on à Bretagne Eau Pure. Un fait à corréler avec les 40 % d´exploitations intégrées au PMPOA ayant terminé leurs travaux de mise aux normes (contre 28 % hors bassin versant).
Toujours autant de nitrates
« L´amélioration du taux de nitrates dans l´eau de surface ne peut se voir que quinze ans après un changement de pratiques », expose François David, animateur du bassin versant de Gouët (périphérie de Saint-Brieuc). Néanmoins, sur certains bassins versants la stabilisation des taux de nitrates semble s´opérer (moins de pics de pollution). A défaut de résultats sur la qualité des eaux, les animateurs de bassin mettent en avant l´amélioration des pratiques. « Les épandages d´automne diminuent au profit des épandages de printemps », illustre François David. « Avant le lisier était épandu sur le maïs. Maintenant, les agriculteurs épandent davantage sur céréales et prairies. Ils ont pris conscience que l´effluent est un engrais : ils sont donc de plus en plus autonomes pour tenir à jour leur cahier de fertilisation et réaliser leur plan prévisionnel de fumure. En outre, ils ont des capacités de stockage », explique Laurence Le Bouille, animatrice du Bassin versant du Frémeur. Enfin, le compostage et l´utilisation de couverts végétaux se répandent.
Pesticides : la collectivité aussi responsable
« Les triazines sont beaucoup moins présentes et retrouvées en plus faibles quantités, et on ne retrouve pas les molécules de substitution dans l´eau », note Laurence Le Bouille. L´isoproturon reste présent en quantités importantes aux périodes de traitement. Il existe peu, voire pas de solution de substitution pour cette molécule. Le glyphosate est de plus en plus utilisé et est retrouvé en quantité importante toute l´année. Les agriculteurs, mais aussi les collectivités locales et les particuliers sont responsables de cette pollution. Bretagne Eau Pure travaille avec ces trois acteurs.
« On cherche entre 30 et 90 molécules, et on en trouve 5-6 dans l´eau, parfois moins. Je pense qu´aujourd´hui, quand on détecte des pesticides, c´est ponctuel et d´origine accidentelle : une mauvaise gestion de vidange de fond de cuve, le désherbage d´un fossé », estime Laurence Le Bouille.
Les actions d´information, de formation, et d´aide au financement des analyses de terre, d´effluent, de reliquat, correspondent à un budget de 92 millions d´euros sur sept ans.