Alimentation animale
Mieux diagnostiquer les carences en iode chez les vaches laitières
Alimentation animale
D´après un essai mené par Néolait et l´ENVN, il n´y a pas lieu de réévaluer les apports d´iode chez les vaches laitières.
« Inutile de relever les apports en iode des laitières si la ration couvre le niveau des recommandations Inra. » C´est en substance ce qu´affirme la société Néolait, leader en nutrition minérale. Depuis plusieurs mois, l´iode fait l´objet d´une attention particulière dans les élevages. En effet, « de nombreux profils métaboliques réalisés en élevages mettent en évidence des carences en iode, signale Jean-Marie Béguin de Néolait. Avec des résultats qui peuvent se montrer très variables à l´intérieur d´un même troupeau, sur des élevages dont la ration est pourtant correctement complémentée. » C´est pour comprendre ces situations de carence que la firme a mis en place un essai l´été dernier, en collaboration avec l´École vétérinaire de Nantes et un laboratoire spécialisé dans les dosages hormonaux.
Mieux vaut doser l´iode hormonal que minéral
Des prélèvements sanguins ont été réalisés sur 110 vaches laitières, situées entre 60 et 180 jours de lactation et réparties dans dix élevages bretons. Selon les élevages, l´apport alimentaire d´iode a varié entre 16 et 28 mg par vache et par jour, soit un apport proche des recommandations Inra (0,8 mg/kgMS). « Ce qui ressort de l´étude, c´est que l´iode minéral - également appelé iode inorganique plasmatique -, qui reflète les apports alimentaires d´iode des derniers jours, n´apparaît pas un critère fiable pour diagnostiquer la nutrition en iode de la vache laitière, considère Jean-Marie Béguin. La mesure du niveau d´iode hormonal (thyroxine ou T4) est plus pertinente. » En effet, dans l´essai, malgré des niveaux d´iode minéral largement inférieurs (58 microgramme/litre) à la valeur de référence de 105 microgramme/litre, le niveau en iode hormonal dans le sang s´est révélé suffisant pour satisfaire les besoins des vaches laitières au delà de 60 jours de lactation.
« De plus, l´augmentation des apports en iode dans les rations ne s´est pas traduite par une meilleure synthèse au niveau hormonal, ajoute le spécialiste. En cas de suspicion de carence en iode, avant de procéder à un profil métabolique coûteux sur un troupeau, mieux vaut déjà contrôler l´équilibre global de la ration, et réaliser si possible une analyse des fourrages pour vérifier si les besoins en oligo-éléments sont bien couverts par le minéral. »
(1) Dans la limite de 5000 ? par cédant et 10 000 ? pour un couple.