Aller au contenu principal

Mesurer la biodiversité, un enjeu pour l'élevage

Le projet Indibio est un premier outil permettant d'évaluer la contribution d'un élevage à la biodiversité.

Avec ses treize millions d’hectares de prairies, haies, mares…, l'élevage est un contributeur essentiel à la biodiversité.
Avec ses treize millions d’hectares de prairies, haies, mares…, l'élevage est un contributeur essentiel à la biodiversité.
© Philippe Eloy/Association des fromages de Savoie

" On est aujourd'hui dans une phase d'érosion très forte de la biodiversité », a lancé Sylvain Plantureux de l'Inra en préambule d'une journée consacré au projet Indibio (pour Indicateur de biodiversité) le 26 novembre dernier. « Face à ce déclin très rapide, l'Europe a affiché une stratégie très ambitieuse : stopper l’érosion d’ici 2020, et restaurer les services rendus par la biodiversité d’ici 2050. Elle a clairement identifié l’agriculture comme levier pour stopper cette érosion ». En France, un projet de loi sur la biodiversité a été présenté au Parlement l'été dernier et devrait être débattu en début d'année. Il propose notamment la création d'une agence française de biodiversité, à l'image de ce qui existe déjà dans d'autres pays (Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas...) pour apporter un appui aux porteurs de projets, sensibiliser et défendre la position française.

 

À partir d'un enregistrement des pratiques et d'une photo aérienne

 

L’élevage est hautement concerné. Avec ses treize millions d’hectares de prairies, haies, mares…, il est un contributeur essentiel à la biodiversité. Encore faut-il le démontrer pour pouvoir faire reconnaître ce service. C'est dans cette optique qu'a été initié le projet Indibio conduit par le Cniel et l'Institut de l'élevage. « Nous avons besoin d’indicateurs utilisables et utilisés par le monde agricole », souligne Dominique Daul, de la FNB, au nom des éleveurs. Un premier outil de terrain, Biotex, permettant d'évaluer la contribution d'une exploitation à la biodiversité a été mis au point. Il repose sur des indicateurs indirects de biodiversité qui permettent de s’affranchir des comptages fastidieux de faune et flore servant habituellement à la mesurer. « L’objectif est de pouvoir proposer une méthode simple rapide et pertinente, à partir d'un enregistrement des pratiques de l’élevage et l'identification des Infrastructures agro-environnementales (IAE : haies, mares, prairies permanentes…) grâce à une photo aérienne », explique Aline Chanseaume, de l’Institut de l’élevage. Biotex (qui utilise le logiciel Dexi) a été testé dans soixante-dix-sept exploitations, et permet de réaliser l'évaluation en une journée. Il donne pour chacun des treize indicateurs(1) retenus une note favorable, neutre ou défavorable, mais il ne délivre pas de note globale. « C'est un outil de sensibilisation qui permet de montrer les apports de l’élevage, mais aussi d’identifier les leviers d’action (par exemple rajouter des haies, retarder  la fauche...) ».

Si Biotex fonctionne, le développement informatique reste toutefois à faire pour le rendre ergonomique et envisager sa vulgarisation. Il reste aussi à pouvoir estimer les conséquences économiques des mesures. « Le savoir-faire et les pratiques vertueuses doivent être rémunérées, insiste Dominique Daul. C’est un service rendu par l’éleveur à la société. » Même si « la biodiversité n’est pas qu’une chose à conserver, c’est-à-dire une contrainte : elle peut être un atout, rappelle Sylvain Plantureux. Son utilité dans le cycle de production est démontrée : elle contribue au maintien de la fertilité des sols, à la pollinisation, ou encore à la qualité des prairies ».

Les plus lus

<em class="placeholder">silo betterave maïs</em>
« J’ensile les betteraves en fin de saison pour ne pas les perdre », dans la Meuse

Au Gaec de l’Ouest, dans la Meuse, Alexandre Couchot cultive 12 hectares de betteraves fourragères. Il a testé plusieurs…

<em class="placeholder">Christine et Pascal Garnier,éleveurs laitiers</em>
Eleveur lâché par Lactalis : « Finalement, c’est un mal pour un bien », en Meurthe-et-Moselle

Fin 2024, Lactalis a décidé de dénoncer le contrat de 290 éleveurs laitiers. Une annonce brutale pour Christine et Pascal…

<em class="placeholder">éleveur Célestin Jaunel devant son robot de traite</em>
Qualité du lait : « Mon souci de germes provenait de la pompe doseuse de produits lessiviels »
À la SCEA de Beaudival dans le Nord, un problème de germes est intervenu quelques mois après la mise en route du robot de traite…
<em class="placeholder">Camion de collecte en train de dépoter, livrer, du lait de vache sur un site de Lactalis</em>
Prix du lait 2026 : « Nous ne tolérons aucune baisse »

Les éleveurs laitiers déplorent un prix du lait qui a commencé à baisser en cette fin d'année 2025, alors qu'ils sont moins…

« Une carence en minéral a entraîné des boiteries sur nos laitières », dans les Côtes-d'Armor

Au Gaec de Kerilys dans les Côtes-d’Armor, le manque de minéral pendant la période de pâturage a créé un gros souci de…

<em class="placeholder">Argent de la zone Euro. Pièces et billets de 10 20 et 50 euros. Monnaie d&#039;échange dans l&#039;Union européenne. Paiement en euros. Europe monnétaire.</em>
Prix du lait 2026 : Lactalis et l'Unell trouvent un accord pour sécuriser une partie du prix

Le groupe Lactalis et l'association d'organisations de producteurs Unell ont trouvé un accord pour un prix du lait à 440 euros…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière