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Mécaniser l’entretien des couloirs et des logettes

Important pour le bon état sanitaire du troupeau, l’entretien des logettes reste une contrainte tant en termes de temps passé que de pénibilité du travail. Différentes mécanisations sont possibles.

« L’entretien des logettes est compliqué et prend du temps, constate Jean-François Prudhomme, conseiller bâtiment à la chambre d’agriculture de Vendée. Il nécessite une réflexion en amont sur le temps de travail, la pénibilité, les déjections souhaitées, le type de litière, la mécanisation possible. » L’objectif est de proposer un bâtiment propre, confortable et sec, pour éviter les risques d’infections mammaires et les problèmes de pieds.

Limiter l’humidité du sol et le transfert vers les logettes

L’entretien des couloirs et des aires d’exercice est un premier point. Il doit permettre de limiter l’humidité du sol et les boiteries, et d’éviter le transfert des déjections vers les logettes. Un raclage régulier est nécessaire sur sol plein (béton, asphalte, enrobé, tapis). Et sur caillebotis, le raclage facilite l’évacuation des déjections et évite l’accumulation de lisier aux pieds des logettes. Un raclage au tracteur deux fois par jour implique d’avoir un tracteur disponible, d’ouvrir et fermer les portails… et est difficile en présence des animaux. Un raclage automatisé trois à quatre fois par jour voire plus est une solution plus appropriée dans un bâtiment vaches laitières.

Plusieurs systèmes sont possibles : racleur à corde, chaîne ou câble, racleur hydraulique, robot de raclage ou encore hydrocurage, dans lequel c’est une vague de lisier recyclé qui nettoie le bâtiment. « L’hydrocurage implique toutefois une bonne maîtrise de la décantation du lisier, des odeurs, des aspects sanitaires », souligne Jean-François Prudhomme. L’investissement dans un système de raclage varie de 17 000 à 25 000 euros. Des pentes du sol de 1 % sur la longueur et 1 % de chaque côté de la gorge du racleur sont conseillées pour un raclage mécanique, et de l’ordre de 3 % sur la longueur pour un hydrocurage.

Un temps d’entretien des logettes diminué au moins par trois

L’entretien des logettes consiste à balayer et nettoyer l’arrière des logettes, à apporter de la litière et à racler les déjections aux pieds des logettes. Mécaniser ces actions réduit le temps et la pénibilité du travail et assure un entretien plus efficace. Alors que pour 80 logettes, un entretien entièrement manuel prend 40 minutes par jour en conduite lisier et 80 minutes par jour en conduite fumier, ce temps est ramené à 10-15 minutes par jour avec un entretien totalement mécanisé.

Plusieurs mécanisations sont possibles suivant le type de logettes, les déjections recherchées, le type de litière, la quantité de litière. « Les logettes creuses entraînent des temps d’entretien plus longs sans mécanisation possible, signale le conseiller. Les logettes sur béton impliquent d’apporter beaucoup de paille que tous les engins ne pourront pas enlever. Les logettes sur tapis nécessitent des quantités moins importantes de litière. Les logettes sur matelas impliquent l’apport d’un asséchant qui peut être épandu à la brouette ou avec un engin. »

Des matériels à une, deux ou trois fonctions

Les fabricants proposent de nombreux équipements pour les trois actions. Le balayage peut se faire avec une brosse rotative de 70 ou 90 cm de diamètre, réglable en hauteur et profondeur, dotée de brins seulement en périphérie. Ces brosses assurent une bonne répartition de la litière sur le couloir de service et un bon nettoyage du sol. La durée de vie d’une brosse est en général d’un an, avec un coût de renouvellement de 120 à 150 euros.

L’apport de litière peut se faire avec différents matériels selon leur capacité et la nature du produit. Les bacs de moins de 100 litres sont adaptés pour l’apport d’asséchant. Les bacs de 100 à 500 litres conviennent pour des matériaux fins (sciure, copeaux, compost) ou la paille hachée. Les bacs de plus de 500 litres sont adaptés pour la paille brute et impliquent l’usage d’un tracteur. L’apport de paille hachée par soufflerie est également une solution.

Quant au raclage d’appoint des déjections, il peut se limiter au pied de la logette ou être réalisé sur 1 à 1,50 mètre de large dans le cas d’une gestion de lisier avec caillebotis. On trouve des matériels à une, deux ou trois fonctions. Certains sont en conducteur marchand, d’autres autotractés, avec lesquels la tâche est moins contraignante et salissante. Les coûts varient de 1000 euros à plus de 35 000 euros selon le nombre de fonctions, le mode de traction et la filière de déjection choisie. Enfin, l’entretien d’un bâtiment logettes doit inclure au moins une fois par an le nettoyage des entrées et sorties d’air (bardage, claire-voie).

Privilégier le confort des animaux dans le réglage des logettes

Certains éleveurs, ne souhaitant pas avoir de bouses à l’arrière des logettes, règlent celles-ci sur les plus petits gabarits, pour s’assurer que les bouses tombent dans le couloir. « Un tel réglage peut entraîner des tarsites, cuirs à vif, problèmes de hanche chez les vaches de plus gros gabarit, avertit Jean-François Prudhomme. Il faut privilégier le confort des animaux en réglant les logettes sur les plus grands gabarits et non chercher à limiter l’entretien. » Une plaquette de l’Institut de l’élevage précise comment mesurer les gabarits.

Avis d’éleveur

« Il ne faut que 5-6 minutes pour 125 logettes »

« Il y a quatre ans, nous avons créé 125 logettes sur matelas avec litière, avec un couloir nettoyé huit fois par jour par un racleur hydraulique. Comme nous ne sommes que deux pour plus de 100 vaches, nous ne voulions pas passer du temps à nettoyer les logettes. Nous avons cherché un engin qui nettoie l’arrière des logettes, distribue différents types de litière et puisse passer des marches. Nous avons fait le choix d’un distributeur Tuchel-Trac RAC. C’est un matériel autotracté à 3 roues motrices sur lequel on peut installer divers outils. Le nôtre est équipé à l’avant d’une brosse rotative de 70 cm de diamètre, qui s’escamote au niveau des poteaux, et d’une trémie de distribution de 400 litres.

Nous avons essayé différentes litières : paille défibrée, mélange paille défibrée-copeaux, sciure et, depuis deux ans, farine de paille. Le choix de la litière est un compromis entre confort des animaux, facilité d’apport et séparation de phase. La trémie peut être équipée de deux agitateurs, un pour les produits fins, l’autre pour des produits grossiers. Nous nettoyons les logettes et apportons la litière le matin, après la traite. La brosse nettoie bien l’arrière des logettes. Nous chargeons la litière en abaissant la trémie, comme avec un godet. En tout, il ne faut que 5-6 minutes en comptant le chargement pour nettoyer et pailler 125 logettes. Le soir, nous enlevons les bouses manuellement. Et une fois par semaine, nous apportons un mélange d’asséchant et de bactéries. Les logettes sont saines et il n’y a pas d’infection mammaire ni de problème de pieds ou de jarrets.

L’appareil est très maniable et passe des marches de 10-12 cm. Nous nettoyons la brosse à haute pression deux fois par an, mais depuis quatre ans, nous ne l’avons pas changée. L’investissement est certes un peu élevé, mais cela nous fait gagner beaucoup de temps que nous pouvons consacrer aux animaux. »

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