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Maximiser sa marge sur coût alimentaire par vache présente

Orne Conseil élevage préconise d’utiliser la marge sur coût alimentaire exprimée par vache présente et par mois plutôt qu’en euros/1 000 l et place la barre à 180 euros au regard du contexte économique.

La marge sur coût alimentaire a varié de 50 euros à plus de 220 euros par vache présente et par mois quel que soit le système d'élevage en 2016.
© F. Mechekour

Quel que soit le système de production, « avant d’envisager d’augmenter le nombre de vaches, faisons plus de marge par vache d’autant que la main-d’œuvre est de plus en plus un facteur limitant dans les exploitations, défend Yann Martinot, directeur technique d’Orne Conseil élevage. En cas de crise, il faut sortir par le haut et rechercher un maximum de marge avant le minimum de charges parce que certaines charges sont rentables. Dans l’Orne en 2016, les éleveurs en race Normande s’en sont mieux tirés en moyenne que les Prim’Holstein parce qu’ils ont remis des concentrés pour produire plus de lait plutôt que de les diminuer. » Autrement dit, à effectif constant, « il faut produire plus de lait par vache et regarder la marge par vache pour valoriser pleinement son outil de production ».

Des euros pour payer les charges et rémunérer le travail

Prôner de produire un maximum de lait par vache quel que soit le système « est un discours qui n’est pas dans l’air du temps », reconnaît Yann Martinot. Mais il s’appuie sur le principe suivant : « c’est le meilleur moyen pour maximiser ses marges à condition de maîtriser le coût alimentaire (qualité des fourrages, apports appropriés en concentrés…) et les autres critères techniques (repro, sanitaire..). » Les taux et la valorisation du lait via le bio, une AOP… interviennent également. Dans tous les cas, « il faut aller jusqu’au bout de sa stratégie ».

Quel critère utiliser pour évaluer son efficacité ? « Dans un contexte de fin de quota avec plus de souplesse dans la circulation du lait et avec un outil de production assez constant, la marge sur coût alimentaire (1) exprimée par vache présente et par mois (MCA/VP/mois) est un critère plus adapté pour piloter son atelier lait quel que soit son système que la marge sur coût alimentaire en euros/1 000 l. Cette dernière reste pertinente surtout pour des comparaisons intrasystèmes. » Autre gros avantage selon Yann Martinot, « cette marge représente le montant qui reste chaque mois pour payer le logement, la traite, la gestion des effluents, la mécanisation et le temps de travail. Elle permet de faire le lien entre la gestion technico-économique du coût alimentaire, le prix du lait, les charges de structure et le temps de travail ».

Augmenter le produit lait grâce à la quantité

Le choix du critère technico-économique est loin d’être anodin. « Il peut modifier fortement le classement en termes de performances économiques et les objectifs des éleveurs », indique Yann Martinot en s’appuyant sur les résultats d’une étude réalisée dans l’Orne auprès de 206 élevages en décembre 2015. La MCA/VP/mois était équivalente (environ 146 euros) dans les élevages quels que soient la race (Normande ou Prim’Holstein) et le système de traite. En revanche, les élevages avec robot de traite apparaissaient moins performants que les autres lorsque l’on retenait comme critère la MCA/euros/1 000 l (209 euros pour les robots contre 246 euros en Normande et 217 euros en Prim’Holstein). Or, " les robots de traite sont dans la moyenne parce que le lait par vache plus élevé compense l’augmentation du coût alimentaire, la baisse des taux et des résultats cellules un peu moins bons ».

(1) Les charges opérationnelles incluent pour les fourrages les engrais, phytos, semences et récoltes. Ex : pour le maïs ensilage, 45 €/T. Pour les concentrés, coût de cession d’atelier (prix de marché). Pour les races mixtes, ajoute 10 euros/VP/mois. Et selon chargement + ou - 13,5 euros/VP/mois pour une variation de 0,5 UGB/ha par rapport à la moyenne du groupe.

Quizz

Trois élevages ayant 65 vaches (moyenne dans l’Orne) ont une MCA/1 000 l respectivement de 400 euros, 300 euros et 200 euros. Lequel dégage le plus de marge brute ?

Réponse : aucun si le niveau d’étable est à 5 000 kg de lait/vl dans le premier, 7 000 kg pour le second et 10 000 kg pour le troisième. Chacun dégage alors une marge d’environ 130 000 euros.

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