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Mammites : 1er retour positif sur le 1er immunostimulateur

Très novateur dans son concept, le médicament Imrestor a un effet indéniable sur les mammites du premier mois de lactation, les cellules et la production, constate Philippe Le Page, président de la commission qualité du lait de la SNGTV.

Lancé à l’automne 2016 par le laboratoire Elanco, le médicament Imrestor révolutionne la lutte contre les mammites. Son concept : renforcer l’immunité des vaches autour du vêlage en agissant sur les polynucléaires neutrophiles. Des cellules immunitaires qui sont en première ligne dans la défense de la mamelle et de l’utérus. « Imrestor est le premier imunostimulateur en santé animale. Il augmente la production de neutrophiles et leur capacité à migrer et à phagocyter les bactéries », résume Philippe Le Page, vétérinaire dans le Finistère, président de la commission qualité du lait de la SNGTV (1).

Un soutien des cellules immunitaires assurant la défense de la mamelle

Dans l’essai qu’il a mené dans un élevage de 185 vaches, "seules 2 des 88 vaches traitées avec Imrestor ont déclaré une mammite dans le premier mois de lactation contre 10 des 86 vaches non traitées ". Ce qui confirme largement les données du dossier d’AMM (2) qui estime la réduction du risque de mammites clinique à 26 %. Le vétérinaire a également observé « un effet net sur les cellules ». Au premier contrôle, la moyenne de CCI du lot traité se situe à 193 000 cellules/ml contre 319 000 pour le lot témoin, et le pourcentage de vaches à CCI supérieur à 300 000 cellules descend à 10 % pour le lot traité (contre 19 %). Le traitement a eu aussi un effet sur la production : sur les multipares + 2,2 kg au premier contrôle (37,6 kg) et + 2,5 kg au deuxième contrôle (35,9 kg), sur les primipares + 1,7 kg (27,8 kg) et + 0,6 kg (26 kg). Dans un autre élevage de sa clientèle confronté à de très gros problèmes de mammites (malgré l’utilisation d’antibiotiques et d’obturateurs au tarissement), « l’effet a été spectaculaire : sur les trente derniers vêlages, seulement deux mammites se sont déclarées le premier mois ».

Le coût de 30 €HT à mettre en face du coût d’une mammite

En revanche, Philippe Le Page n’a observé aucun effet positif sur le taux de métrites ou de rétentions placentaires (déjà bien maîtrisés). Ni d’effet visuel sur les animaux et leur état général. « Des confrères membres de la SNGTV ayant utilisé le produit font état des mêmes observations : une réduction du nombre de mammites après vêlage, une diminution de la concentration en cellules au premier contrôle, mais aussi un meilleur démarrage en lactation, ajoute-t-il. Le produit fonctionne : l’effet sur le nombre d’infections en début de lactation est indéniable. Le principal frein à son utilisation est, dans le contexte économique actuel, son coût : 30 €HT. Mais il est à mettre en face du coût d’une mammite, estimé entre 100 à 800 €HT en fonction de la gravité. »

« Ces résultats vont dans le même sens que ceux observés en 2015 au Mexique par Elanco dans 17 élevages sur 10 238 vaches : l’incidence de mammites sur le premier mois diminue de 25 % chez les animaux traités. » Par ailleurs, dans la synthèse mexicaine, les vaches traitées qui font une mammite ont une mammite moins sévère et maintiennent mieux leur production. Au niveau repro, l’incidence des rétentions placentaires diminue de 4 %, en revanche l’incidence des endométrites à trois semaines augmente de 17 %. Une explication pourrait être une vidange plus importante (mais non infectieuse) des vaches traitées due à une réaction immunitaire locale.

"Ce n’est pas un produit miracle"

« Il diminue le risque mais ne l’efface pas. De la même façon qu’un traitement antibiotique associé à un obturateur n’offre pas une garantie à 100 % : on sait qu’un obturateur baisse en moyenne de 30 % le risque de contracter une mammite en période sèche », rappelle Philippe Le Page. L’efficacité de l’immunité de la vache en début de lactation dépend avant tout de la couverture de ses besoins énergétiques. « Face à un gros problème de déficit énergétique, il faut commencer par revoir l’alimentation en deuxième partie de période sèche et en début de lactation. De même si les conditions au niveau du logement sont difficiles, Imrestor pourra améliorer la capacité des vaches à résister mais ne réglera pas le problème. » Philippe Le Page a toutefois utilisé ce médicament à titre ponctuel sur des animaux à risques. « On peut envisager une prescription limitée dans le temps si l’on sait que sur une période donnée, on va avoir des soucis, par exemple en cas de manque de places temporaire en bâtiment pour les vaches taries. »

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