Aller au contenu principal

Maladies respiratoires, changer certaines pratiques non durables

La prévention des BPIE doit passer par la vaccination et la gestion des facteurs de risques. L’antibioprévention doit être abandonnée.

Sébastien Assié, Nantes-Oniris. « En considérant qu’un animal malade est un animal vu malade par l’éleveur et traité, les BPIE touchent 10 à 15 % des veaux laitiers, 15 à 20 % des veaux allaitants et plus de 20 % des jeunes bovins en lots. »
© A. Conté

Les bronchopneumonies infectieuses enzootiques (BPIE) sont très fréquentes et ont un impact technico-économique important. Ces infections respiratoires sont dues à différents agents, virus ou bactéries, certains plus pathogènes que d’autres (virus respiratoire syncytial, pasteurelles dont Mannheimia haemolytica). « Chaque année, on en découvre de nouveaux. L’action des pathogènes est séquentielle dans le temps, souvent les virus interviennent et font le lit des bactéries qui viennent compliquer l’infection virale. Le plus souvent, la présence de ces agents infectieux ne suffit pas à créer la maladie : il faut des circonstances favorisantes en lien avec l’animal et les conditions d’élevage », a rappelé Sébastien Assié, vétérinaire-enseignant à Nantes-Oniris, lors d’une conférence organisée au Space par le laboratoire Ceva.

Une fois l’animal malade, « il mérite un traitement antibiotique ». La seule solution pour limiter le recours aux antibiotiques est donc « de lutter contre les différents facteurs de risques qui facilitent leur entrée dans les élevages (ventilation, courant d’air, humidité, regroupement d’animaux de statut sanitaire différent…) et de faire appel à la vaccination ».

Privilégier un traitement curatif individuel et précoce

« Dans le contexte actuel, l’antibioprévention (administration d’un antibiotique à un lot à un moment donné du cycle de production pour prévenir la maladie) est à proscrire. D’autre part, si un animal est détecté malade, la prise en charge médicale doit s’effectuer individuellement et précocement. » Or une étude récente avec des bolus prenant la température intraruminale pour repérer les animaux à plus de 40 °C a montré que les animaux ne manifestaient des signes d’abattement que deux jours après l’apparition de la température. Dans une autre étude, seulement un quart des bêtes malades ont été identifiés par les éleveurs. « Une surveillance maximale des animaux reste de mise, même si cela est chronophage », observe Sébastien Assié. Plusieurs systèmes de capteurs de température sont apparus (boucle, bolus, caméra infrarouge) pour aider à la détection.

La métaphylaxie, traitement de la totalité d’un groupe d’animaux au-delà d’un seuil d’incidence clinique peut, selon la réglementation « être utilisée sous conditions : elle doit être prescrite par un vétérinaire après examen clinique. Le traitement curatif des animaux réellement malades à un stade précoce étant à privilégier. Le gros enjeu autour du traitement des BPIE est de trouver le traitement pour éviter les rechutes, les récidives et la propagation de la maladie. Certains antibiotiques peuvent être utilisés en première intention, d’autres uniquement en deuxième intention (rechutes). Ceux de première intention peuvent s’inscrire dans un protocole de soins défini avec son vétérinaire. »

Trois données pour un bon traitement

« L’antibiotique doit être actif contre les pasteurelles et bien diffuser dans les poumons. Ce ne doit pas être un antibiotique critique et enfin, il doit être de longue action mais pas trop, au risque de favoriser l’apparition de résistances au niveau des flores intestinales notamment. Le traitement doit être administré tôt, à la bonne dose et sur une durée pas trop longue. À cet antibiotique de première intention, un AINS (anti-inflammatoire non stéroïdien) est à associer afin de lutter contre l’hyperthermie et l’inflammation du poumon à l’origine des retards de croissance. Si l’on manque de données scientifiques pour justifier l’intérêt économique de l’AINS, l’intérêt médical est bien là : baisse de l’hyperthermie, amélioration des signes cliniques, réduction des phénomènes douloureux. »

Les plus lus

Baptiste, Laurent et Simon Cousin, du Gaec des Jonquilles dans les Ardennes
« Nous vivons à trois avec un système lait bio tout herbe productif et diversifié »
Le Gaec des Jonquilles, dans les Ardennes, arrive à être productif sur un plateau froid et humide couvert de prairies permanentes…
En début de saison de pâturage, les vaches font le tour des paddocks en 40 à 45 jours, pour tout déprimer. En pleine saison, elles reviennent tous les 21 jours.
« Nos vaches pâturent encore plus depuis que nous avons les robots de traite »

Au Gaec des Morlières, dans l’Orne, les 140 laitières pâturent 44 paddocks, dont le plus éloigné se situe à un kilomètre de la…

Paella, championne adulte et meilleure mamelle adulte
Salon de l'agriculture 2024 : retrouvez la vidéo et le palmarès du concours de la race montbéliarde

Le doublé championne et meilleure mamelle adulte est revenu à Paella du Gaec Pivert du Haute-Loire.

Vaches laitières dans une prairie
Prairies permanentes : Bruxelles accepte de revoir le ratio

Face à la pression du terrain et aux demandes de certains Etats-membres, la Commission européenne a décidé d’assouplir les…

Traite - bracelet à la patte pour traitement antibiotique
Les lactations prolongées sont-elles rentables pour les vaches laitières ?

Adopter une stratégie de lactations prolongées peut présenter des intérêts dans certains élevages et pour certaines vaches,…

Salon de l'agriculture 2024 : retrouvez la vidéo et le palmarès du concours de la race abondance

La Haute-Savoyarde Ovation remporte le prix de championne adulte au concours 2024 de la race Abondance à Paris. 

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière