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L’immunité adaptative au cœur de la vaccination

L’un des mécanismes de défense contre les maladies  - l’immunité adaptative - repose sur la mémoire immunitaire. C’est ce principe qui est mis à profit dans la vaccination.

Lors d’une infection, la vache active son système immunitaire pour se défendre en faisant appel à deux types de mécanismes de nature très différente mais qui interviennent de manière coordonnée. L’immunité innée se déclenche en premier, dans les 96 heures qui suivent le contact avec l’agent infectieux (virus, bactérie). L’immunité adaptative s’active ensuite pour renforcer son action. C’est celle qui sera mise à profit lors de la vaccination. « L’immunité innée est déclenchée par des motifs bactériens (ADN de la bactérie, constituants  de la paroi...) reconnus par des cellules sentinelles de la vache, explique Francis Sérieys, consultant spécialiste des infections mammaires. Ces motifs indiquent la présence d’une bactérie. C’est un mécanisme très peu spécifique. Au contraire, l’immunité adaptative reconnait des antigènes, beaucoup plus spécifiques d’une espèce et le plus souvent d’une souche de bactérie. »

Une deuxième ligne de défense, les lymphocytes

Les antigènes sont des substances chimiques de nature protéique ou polysaccharidique, le plus souvent des constituants de la paroi de l’agent pathogène ou des toxines secrétées par celui-ci, reconnues comme étrangères à l’organisme par le système immunitaire. Lors d’un premier contact, les lymphocytes — une catégorie de globules blancs — porteurs du récepteur spécifique de l’antigène connaissent une prolifération clonale, conduisant, d’une part, à la fabrication d’anticorps, les immunoglobulines, d’autre part, à la production de lymphocytes-mémoires. Les immunoglobulines, principalement de type M (IgM), vont neutraliser l’agent infectieux selon différents modes d’action. C’est la réponse primaire. Il existe aussi une immunité adaptative cellulaire, avec production de lymphocytes cytotoxiques, qui détruisent les cellules infectées.

Une prolifération plus rapide lors du deuxième contact

Lors d’un nouveau contact avec le même antigène, la prolifération des lymphocytes est plus intense et plus rapide et les anticorps, appartiennent, pour une grande part, à une classe différente (IgG). L’efficacité de cette réaction secondaire est due à l’activation des lymphocytes-mémoires formés lors de la réponse primaire. Ils gardent plus ou moins longtemps la mémoire d’un premier contact et réagissent beaucoup plus rapidement lorsque l’antigène se présente de nouveau à eux. Celui-ci est reconnu plus précocement et éliminé parfois avant même que la vache ne présente des symptômes visibles. « Lors du premier contact avec l’antigène, le système se met en place. Au second, la reconnaissance de l’antigène est plus rapide et la réaction immunitaire plus intense et plus protectrice », résume Francis Sérieys.

Préparer le système immunitaire à une éventuelle agression

La vaccination repose sur ce principe de mémoire immunitaire. Elle consiste à administrer des antigènes (rendus inoffensifs) spécifiques de la maladie contre laquelle on veut protéger la vache de façon à provoquer une réaction primaire et produire les lymphocytes mémoire. Le système immunitaire est alors prêt à faire face à une éventuelle agression par le même antigène.

Raisonner différemment selon les maladies

La stimulation immunitaire doit être raisonnée de manière différente pour chaque maladie. « Elle est généralement plus efficace lorsque la maladie est due à une souche bien précise de pathogène, précise Francis Sérieys. Mais, dans des maladies, comme les mammites, où beaucoup de souches, voire d’espèces, sont en cause, il faudra chercher un antigène qui soit commun à ces agents pathogènes et déclenche une réaction protectrice vis-à-vis de l’ensemble. C’est beaucoup plus difficile. En outre, la durée de la mémoire immunitaires est très différente selon les maladies. Lorsqu’elle est très courte comme dans le cas des mammites, il faut multiplier les rappels. »

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